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Monster Magnet › Spine Of God

cd • 9 titres • 49:48 min

  • 1Pill Shovel
  • 2Medicine
  • 3Nod Scene
  • 4Black Mastermind
  • 5Zodiac Lung
  • 6Spine Of God
  • 7Snake Dance
  • 8Sin's A Good Man's Brother [reprise de Grand Funk Railroad]
  • 9Ozium

informations

La réédition 2006 du label Steamhammer contient un bonus la version demo de "Ozium"

line up

John McBain (guitare), Dave Wyndorf (voix, guitare), Joe Calandra (basse), Jon Kleimann (batterie), Tim Cronin (dope, lumières, Centre de l'Univers)

chronique

"It's a satanic drug thing... you wouldn't understand." Avec un panneau d'avertissement pareil, sûr que tout le monde ou presque aurait dû se sentir interpellé en plein buzz grunge, quand des mecs à gueule pas fraîche et accoutrements de bûcherons fashion fleurissaient dans la presse spécialisée. Mais walou. Spine Of God, l'album premier, préhistorique, dont 25...Tab sera une forme de bonus façon scènes coupées, contient pourtant déjà tout ce qui caractérise la bonne bouille de Monster Magnet, a commencer par son frontman : Wyndorf, qui a déjà largement la trentaine en 91 et a zoné ses jeunes années dans différents fonds de cale sans avenir (on l'oublie trop souvent, mais ce mec avait déjà l'âge de fonder un groupe en 1976), est plus que jamais à fond sur Hawkwind, et les vieilles monstruosités psychédéliques à la Brainticket, bref le space rock qui tâche, avec reverb extrême et solos interminables. À ses origines, Monster Magnet était la plus parfaite incarnation d'une rencontre entre pur hard rock ricain et ces musiques de timbrés germaniques qui fleurissaient en vinyles à pochettes improbables dans la première moitié des années 70. D'ailleurs l'Allemagne semble avoir entendu leur hommage, puisque nos gaillards ont du migrer là-bas pour enfin se faire signer. Plus léger et souple que le stoner mad maxien du vieux Kyuss, celui de Monster, si stoner on peut ainsi qualifier revival hard rock psyché, tient du simple remake en 16/9eme de vieilleries : Monster Magnet c'est un truc de hippies turbo-propulsés, ensoleillé, incroyablement positif, communicatif, bandant, bref rock'n'roll (on peine encore à croire que ce groupe a pourtant été fondé à New York, devaient avoir besoin d'étendues hem... fictives) avec à peu près tout ce qu'il faut pour les hippies à cuir, par exemple le "Zodiac Lung", la petite ballade orientalisante, avec petit tam tam et encens idoines. La grosse machine à rocker de Wyndorf commence déjà à se popiser tranquillement, même si le son est enfumé à souhait ; à ce titre le tube "Medicine", coupé net dans son envol final par une grosse latte bien grasse qui ferait même peur à Electric Wizard... ceci me permettant de déboucher de façon très acrobate sur le thème philosophique majeur sur lequel Monster Magnet est basé : La Drogue. Enfin... ici la fumette plus que le reste, je dirais (ce qui sur le suivant se transformera en une montagne de cachetons qui mettra notre Davinou dans tous ses états). Ah, on me souffle dans l'oreille qu'un second thème majeur concerne cet album : Le Sexe (d'ailleurs message subliminal sur "Black Mastermind", écoutez bien). Bref, Monster Magnet carbure aux essentiels d'une vie sans prise de chou, comme tout bon groupe de rock, et Wyndorf en ce temps là n'était pas encore ce gros baltringue à air de Johnny Depp qui se serait bouffi la face par consommation maladive de ribbs gras et de mauvais scotch, juste un hippie ébahi et aussi amoureux de lui-même que Jim Morrison (il nous sussure même des petits "I love everyone", sur le titre éponyme en se caressant). Spine Of God est donc bien le premier album approximatif, jeune, enjoué, fougueux, brouillon, qu'on est en droit d'attendre d'un jeune groupe enjoué, fougueux etc etc etc. Friand de métaphores téléphonées, je dirais que Spine Of God est un peu la mobylette de leur disco : sûrement plus désuette que ce qui suivra, moins puissante, mais peut être ce qu'ils ont fait de plus brut de décoffrage en album, avec des bavures de partout et un sens du groove pouvant rivaliser avec les plus grands groupes des seventies. Et puis ce ronronnement de vieilles guitares qui soloisent et fuzzent sans limites... ça fait chaud au slip, c'est tout !

note       Publiée le vendredi 31 août 2012

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Witch

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eheheh

chronique

Le space-rock étant un genre plutôt européen à la base (voire allemand selon certains exégètes), il n’est guère étonnant d’apprendre que Monster Magnet a peiné à se faire un nom dans son pays. Lucide, Wyndorf décide de garder sous le coude le vrai 1er album de son groupe, Tab 25, et d’enregistrer un deuxième opus moins extrême, avec des chansons. Le réseau des musiques underground n’ayant pas attendu internet pour fonctionner à plein tube, une des 2 premières démos du groupe, au son infâme, se retrouve en Allemagne où le label Glitterhouse signe enfin Monster Magnet. Forcément, les allemands ayant toujours eu un attrait pour ce genre de trip. L’Angleterre saura aussi donner un bon accueil à ce Spine of God. Il faut dire que le single rageur Medicine est un sacré changement pour le groupe, laissant apparaître les influences américaines, Grand Funk Railroad en tête. Hélas, la face A se termine de bien pâle manière, plus planante que psychédélique, lovée dans les sitars et un manque d’entrain gênant (et c’est quand la tension retombe qu’on réalise que Monster Magnet ne groove pas un brin… Ce qui n’est pas un problème sur les titres les plus space-rock, le genre étant de toutes façons une autoroute galactique pour semi-remorques à turboréacteurs). Le long morceau titre, avec ses paroles complètement jetées, visiblement écrites dans un état de défonce cyclothymique, est LA réussite du disque, qui voit Wyndorf retrouver, par la composition, les transes incontrôlées de Tab 25. Enregistré aux "Spahn Ranch Studios", si l’on en croit le livret (soit dans le repaire de la famille Manson, en pleine vallée de la mort), cette longue incartade irrévérencieuse ("Sadie’s just a withered old hag, unreachable, unfuckable" chante Wyndorf, comme s’il avait vraiment essayé d’aller baiser avec Sadie Mae Kutz au parloir, brrrr…) redonne tellement d’adrénaline au groupe que le reste du disque s’en voit touché par la grâce. La joyeuse ode à la défonce Snake Dance est ainsi dynamitée par un entrain maniaque, Wyndorf en rajoute des tonnes, toute testostérone dehors comme chez Turbonegro, c’est à croire qu’il vient juste de trouver SON style à lui et qu’il est furibard comme un petit garçon qui mitraillerai toute sa famille avec son nouveau uzi en plastique offert par le papa noël. Mais le papa noël, ici, porte des ray ban noires, une barbe de 2 semaines et une tignasse verte malpropre, et sa hotte contient une drôle de neige que Tino Rossi n’aurait jamais conçu même dans ses rêves les plus humides. Une poussière d’ange qui n’est sûrement pas étrangère à ce regain de forme, qui s’achève sur la reprise de Sin is a good man’s brother, oeillade directe à Grand Funk, qui reprenait ce même titre sur son 3ème album. Bizarre que la planète grunge américaine n’ait pas porté aux nues le groupe de Dave Wyndorf. Pas assez d’apitoiement et trop de défonce fière et irresponsable ? En tout cas cela leur vaudra de durer un peu plus longtemps que les dinosaures de Seattle. Logiquement, l’affaire se clôt sur une drug-ballad en forme de redescente, Ozium, et son final bad trippesque aux effets space-rock. C’est un gros 4 que récolte ce Spine of God, contrastant avec la bargerie de Tab 25 et le panache incompressible de Superjudge.

note       Publiée le vendredi 31 août 2012

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Rated R

C’est le genre de disque drogué jusqu’aux yeux qui a l’air de lorgner vers Monster Magnet, là où Kyuss jouait dans une autre cour.

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    Raven Envoyez un message privé àRaven
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    C'est sympa cette double chro ; never enough rock'n'roll, Tino Rossi approved ! J'avais aussi hésité avec un 4 (Dopes s'était récolté un 5, et puis merde, non, celui-ci a quand même plus la moustache dans le vent)

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    Raven Envoyez un message privé àRaven
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    Bien vu, merci momone ; emêlage de pinceaux avec l'autre chro, je parlais bien sûr de Medicine, dont le remake est sur une version de God says no, pas celle où que y a silver future en bonus à la fin

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    saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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    "Silver Future" est une reprise de Walk This Way, qui n’apparaît pas sur cet album, dude

    nicola Envoyez un message privé ànicola

    Allez, plus que l’EP homonyme et les derniers albums. Yeah !

    Dun23 Envoyez un message privé àDun23

    Rahhhhhhhhhven! Je t'aime! Ce disque est, pour moi, excellent de bout en bout et Spine Of God, le titre, est M.O.N.S.T.R.U.E.U.X! A noter qu'il font une tournée en reprenant l'intégralité de ce skeud qui devrait passer à Paris en Octobre si je ne m'abuse. Evidemment, j'y serais.

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