Shellac › 1000 Hurts

Dans un habillage toujours aussi différencié du reste de la production alternative actuelle (cette fois une réplique miniature des boîtes contenant autrefois les bandes magnétiques), Shellac revient avec "1000 Hurts", au jeu de mot évident. La question qui se pose d'emblée est : vont-ils réellement arriver à dégager l'énergie qu'ils prétendent pouvoir déployer ? Après une prière à Dieu le suppliant d'assassiner son ex-petite amie et son copain, le ton est donné. Mais la rage annoncée n'apparaît que plus tard, en toute fin d'un "Mama Gina" monotone jusque là. La production est toujours aussi proche de l'os, rien à dire, et les chansons véhiculent toujours cette vision d'un monde où plus aucun espoir n'est permi. Mais mis à part quelques trouvailles étonnantes ou amusantes (une parodie de solo de guitare qui clôt "Canaveral" ou la rythmique élastique de "New Number Order"), trop peu de titres présents ici ont la tenue de ceux qui figuraient sur "At Action Park" ou la diversité volontairement affichée de "Terraform". Pas de surprise, c'est le seul défaut de ce "1000 Hurts", mais après tout, à part Shellac, qui peut prétendre jouer du Shellac ?