En voici un autre de ces groupes de qualité, trop peu connu, trop mal distribué, qui pourtant porte fièrement l'étendard du goth. Je retrouve chez Altered States ce que j'apprécie chez Play Dead ou Every New Dead Ghost, une forme de flamboyance, de puissance intrinsèque ; leur gothic rock a cette assurance old school héritée du punk mais elle ne suffirait pas à tout expliquer. Ce qui séduit d'emblée, c'est l'énergie noire qui se dégage des compositions, une densité obscure aux lignes mélodiques affirmées, portées par un chant charismatique. On l'avait ressenti en 1987 lors de la sortie de leur premier album, puis, plus rien, des années de silence...Avant que Yig Hughes ne reforme son groupe à l'entrée des 2000's pour produire ce second disque tout aussi assassin. Il débute magistralement par l'excellent 'Go the distance', le meilleur morceau, mais d'autres s'alignent sur des standards proches ainsi 'Let go', 'Tomorrow people' dont les guitares meurtries pourraient combler les fans des premiers Killing Joke, 'Delora's Telescope' plus représentatif de l'esprit purement gothique du combo. Et puis, il y a cette curiosité, une reprise boostée du 'Eleanor Rigby' des Beatles (des gens de goût assurément) qui surprendra à la première écoute avant de séduire. Rien de mauvais au final, pas de baisse de régime, 'Designer genre pool' fait partie de ces albums dont on ne parle pas assez, peut-être car représentatif d'une tendance plus âpre en comparaison avec le son plus clair prisé par les héritiers de Rosetta Stone souvent plus populaire.