Sweep The Leg Johnny › Sto cazzo !

Ce quatuor américain n'en est pas à son coup d'essai et continue, en vers et contre tout, à publier ses albums dans l'indifférence générale. Ils pratiquent ce rock alternatif sans compromission qui mise tout sur la puissance des instruments qui flirtent avec le rouge du vumètre et la mise en place d'ambiances tendues par le biais de rythmiques complexes et de filets de notes répetitives. Ils s'inscrivent dans cette longue liste de groupes dissidents que sont les Slint, Fugazi, Cheer Accident, Shellac, Don Caballero ou The Hosemobile. Ce qui les distingue des autres formations, c'est la présence, inattendue (et on dirait bienvenue) à ce niveau, d'un saxophone. Mais l'utilisation qu'ils en font est somme toute limitée et aurait pu prétendre à d'autres développements. Aux rush indomptables que sont "The Fine Wrinkles, We Have All of Them" ou "Walking Home on the Emergancy Bed" s'oppose un titre plus structuré et lancinant comme "Colombus Day" qui pourrait évoquer un Godspeed You Black Emperor ! (violon à l'appui) ou un Tarentel beaucoup plus énervé. Si l'album en soi vaut largement la peine d'être écouté, la note moyenne n'est justifiée (à tort ou à raison, à vous de juger) que par le manque de poids que le groupe affiche en comparaison aux références précitées.