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Nattefrost / Matzumi › From Distant Times

cd • 9 titres • 61:17 min

  • 1First Movement 2:19
  • 2Evolution 6:05
  • 3The Ancient Land 8:28
  • 4The Portal 7:56
  • 5Rise of the Phoenix 5:53
  • 6Time Passing 9:01
  • 7Medieval 6:19
  • 8The New Dawn 6:59
  • 9Cold Midwinter Nights 8:20

extraits vidéo

informations

Composé et enregistré entre Septembre 2010 et Février 2012

line up

Bjorn Jeppesen et Kathrin Manz (Synthé Access Virus, Novation, Korg, Roland et Yamaha)

chronique

J’aime comparer l’approche musicale de Nattefrost à celle de Jean Michel Jarre. Un peu comme le synthésiste français le faisait en début de carrière, Bjorn Jeppesen pond un titre qui accroche dès la première écoute sur chacun de se albums. Un titre qui serait irrémédiablement un tube si les radios FM s’intéresseraient encore à la MÉ comme dans les années de libre pensée et de créativité culturelle. Et From Distant Times ne fait pas exception à cette règle. Flanqué de Matzumi (Kathrin Manz), le synthésiste Danois poursuit son odyssée électronique au pays des rythmes cosmiques. C’est sans surprises que ce tandem, qui avait étourdi nos sens avec le puissant "Die Kinder der Erde" (Dying Sun / Scarlet Moon), relève l’intéressant défi d’unir les approches poétiques et cinématographiques de Matzumi aux rythmes lourds et statiques de Nattefrost, débauchant ainsi les très belles mélodies électroniques qui surplombent From Distant Times.
Un gros gong, comme dans l’introduction d’In Mutatio Tempora de Matzumi, ouvre le très atmosphérique et cinématographique "First Movement". Des couches de synthé aux arômes très orchestraux y ondoient avec de lents mouvements incertains qui créent une ambiance dramatique tout en zigzagant auprès de chœurs errant dans le calme des territoires musicaux ambivalents; là où des séquences pulsatrices papillonnent comme les ailes de libellules en attente d’un signal apocalyptique. Cette intro donne le ton à un puissant album où les envolées orchestrales entourent des rythmes indomptables. "Evolution" se balance dans les cendres orchestrales de la pièce introductive lorsque les premières chevauchées rythmiques de From Distant Times dévalent en un lent staccato hésitant. Une pulsation spasmodique secoue cette incertitude introductive, dévalant les plaines rythmiques d’un galop pondéré salué par de fins solos noyés dans des brumes aux vocales ocrées. Bien que chaque titre de From Distant Times soit distinct, il y a toujours un lien qui les rattache. "The Ancient Land" épouse la tangente amorcé avec un rythme fluide et entraînant où les accords de clavier tissent une mélodie circulaire qui s’appuie sur des percussions sobres. Toujours aussi chaleureux le synthé lance de suaves solos mélodiques qui mélangent ses harmonies avec de fins filets de voix éthérées planant dans un décor surréaliste. Plus on avance et plus les rythmes s’animent d’une fascinante lourdeur. Des rythmes brodés à l’intérieur d’un superbe amalgame de séquences et percussions, comme sur "The Portal" et son approche mélodique qui crache des réminiscences de Tangerine Dream sur Underwater Sunlight. Évolutif le rythme est d’abord fragile et progresse avec de belles séquences dont les rapides oscillations sont freinées par un beau jeu des percussions aux tonalités et aux formes variées. La voix angélique de Kathrin Manz recueille cette portion de rythme qui permute vers une étonnante structure lourde et agressive pour palpiter sur une lourde ligne de basse ondulante ainsi que des percussions échoïques qui trouvent refuge dans cette suave mélodie tracée dans Song of the Whale avant de fondre dans une finale tout en atmosphère et effets cinématographiques.
Les influences de Jean Michel Jarre transpirent dans tous les recoins de From Distant Times. Si ce n’est pas au niveau des rythmes, c’est au niveau mélodique. Et "Rise of the Phoenix" avec ses cerceaux qui volètent telles des ailes de libellules butinant sur les pétales d’un rythme bourré de stéroïdes saccadées en est un parfait exemple. Et lorsque je parlais de tube instantané je référais à ce titre accrocheur où le rythme, pilonné par une démarche de gang de rue et dessiné par des séquences qui labourent le cosmo comme des coups de ciseaux dans le vide, peine à monter les pentes d’une lourde ascension stroboscopique qui transpire de ses cymbales et sonorités galactiques alors que la mélodie, divinement électronique, est soyeusement forgée dans des solos de synthé. Des solos flottant et chantant dans des brumes aux vocalises irisées pour forger un savoureux vers d’oreille. Érigé sur un lit de séquences grouillant de frappes alternantes, "Time Passing" offre un lent voyage rythmique hypnotique où la voix de Kathrin Manz erre parmi des couches de synthé tantôt cosmiques et tantôt orchestrales. "Medieval" porte la noblesse de son titre avec une enveloppe très théâtrale dégagée par des synthés dont les strates intensément orchestrales nous amènent dans des déploiements des champs de batailles médiévaux. Lourd et lent le rythme est puissant et traîne ses séquences qui accourent sous les enveloppes d’un synthé aux chants de guerre tout comme dans "The New Dawn" qui suit avec un rythme encore plus lourd enveloppé d’un synthé aux voiles orchestrales et aux solos harmoniques torsadés. Si les percussions et les séquences tissent des rythmes alambiqués et pas piqués des vers, les synthés sont incroyablement musicaux et brodent des passages qui aguichent l’ouïe, tant par les solos que les harmonies et surtout les ambiances. Suivant ces prémisses "Cold Midwinter Nights", avec son rythme nerveux contenu dans son élément cinématographique et ses solos dispersés dans les vents d’une discorde harmonique, est à la hauteur de tout ce qui entoure From Distant Times.
Cette première collaboration Nattefrost et Matzumi accouche d’un superbe album. From Distant Times est un album puissant et lyrique, forgé dans des ambiances babyloniennes, cosmiques et musicales qui entourent des mélodies flottant comme des vents de soie sur des séquences et percussions qui pilonnent des rythmes aussi créatifs qu’électrisants. L’un des très beaux cette année que je recommande à tous les amateurs de MÉ séquencée, plus particulièrement ceux qui s'ennuient de Jean Michel Jarre.

note       Publiée le vendredi 29 juin 2012

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