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Johannes Schmoelling › Time and Tide

cd • 9 titres • 59:20 min

  • 1Splendid Isolation 7:53
  • 2Lone Warrior 3:49
  • 3The Gift 6:47
  • 4The Answer 5:53
  • 5Zero Gravity 7:47
  • 6Beacon of Hope 5:50
  • 7Life in the Dark 4:26
  • 8Genetic Diversity 7:44
  • 9Time and Tide 9:11

informations

Composé par Johannes Schmoelling et Jonas Behrens, enregistré au Rietstudio, Berlin au printemps et à l’été 2011

Si vous voulez en savoir un peu plus sur Johannes Schmoelling on visite son site web à l’adresse suivante : http://www.johannesschmoelling.de/

line up

Johannes Schmoelling et Jonas Behrens (Synthés, claviers, piano, guitares et FX)

chronique

Une onde de synthé morphique vient recouvrir la froideur des stridents échos laissés par l’empreinte d’une note métallique qui étire ses oblongues pulsations afin d’introduire le fascinant ballet séquentiel de "Splendid Isolation". De fines séquences tirées d’une ligne de basse gambadent sous une ondoyante ligne de synthé. Serpentant des obstacles invisibles elles titubent parmi les débris de verre et des souffles iridescents, avançant et arrêtant comme une fragile proie pour émigrer vers une ligne de basse dont les furtives pulsations éveillent des réminiscences d’un célèbre trio. Entre ses accords zigzagants sous des brises acuités, ses errances flottantes et ses bribes d’harmonies tissées dans une structure séquentielle en constante incertitude, l’intro de "Splendid Isolation" est un long et superbe prélude à une magnifique approche mélodieuse qui secoue notre contemplativité un peu après la barre des 4 minutes. Le rythme est franc et sis sur des séquences aux touches alternant avec une fluide vélocité. Des séquences dansant en de fébriles pas-de-deux dans une spirale qui hoquète son rythme spasmodique sous les mélodieuses attaques d’un synthé qui divise ses airs, saupoudrant ses fines mélodies soloïques à travers son intense brume mélancolique. "Splendid Isolation" est le coup de départ d’un autre splendide album signé Johannes Schmoelling. Très structuré, l’univers de Schmoelling est pourtant très diversifié et celui de Time and Tide démontre amplement toute la maîtrise que le musicien Autrichien a sur ses compositions. Chacune d’entre elle regorge d’une superbe richesse musicale où tout virevolte avec grâce et fluidité, embrassant plusieurs directions avant de culminer en de solides mélodies. Avec son fils, Jonas Behrens, Schmoelling offre 9 nouvelles compositions aux structures métamorphosiques où de très belles mélodies se terrent dans des ambiances tantôt éclectiques et tantôt poétiques et où la magie du musicien Autrichien éveille les souvenirs d’un monde que l’on ne veut jamais oublié.
Prenons l’exemple de "Lone Warrior". Ces 3:49 minutes sont remplies au maximum. Ça débute avec un synthé dont les souffles aux trompettes de Jéricho se fondent à une lourde chevauchée électronique surplombée de suaves solos. Des solos forgeurs de mélodies qui épousent des séquences autant rythmiques que mélodiques, entraînant le rythme vers de fins passages ambiants pour renaître de ses chevauchées et galoper sous un ciel soloïque et ses brumes iridescentes. Après une intro rongée par l’incertitude de ses notes hésitantes, "The Gift" s’éveille au son de lourds riffs et des percussions qui martèlent un rythme soutenu et léger qu’une guitare et un synthé déchirent avec de juteux solos. Un rythme qui peu à peu perd ses repères pour s’évanouir dans une brume qui disperse les frappes de batteries et ralenti l’ardeur des riffs, conduisant "The Gift" vers un passage ambiant qu’un violon déchire de ses cordes larmoyantes. Alors que le tempo tente un éveil, une anarchie s’installe. Des frappes de percussions, des souffles de bois, des notes xylophonées et des larmes de violon cogitent sur la forme à prendre tandis que le rythme reprend ses droits d’origine pour franchir la finale. "The Answer" est une splendide mélodie contemplative qui débute avec un délicat piano dont les mélancoliques notes dessinent de fragiles larmes qui s’emmitouflent d’un voile de morosité. D’angélique à mélodique, "The Answer" se dégage de son emprise de solitude pour se laisser bercer par une ligne de basse aux fines pulsations et des percussions sobres que des lames de synthé caressent de leurs valsant voiles morphiques, entraînant le doux rythme vers les labyrinthes d’une sérénité indécise. "Zero Gravity" est un titre divisé entre son approche mélodieuse, son rythme lourd et ses ambiances ténébreuses. Des notes de piano électriques chutent en tourbillonnant dans les brumes et les souffles d’un synthé ombré d’une étrange aura de mystère. Si le piano est mélodieux, l’ambiance est tout son contraire avec ses vapeurs ocrées qui pèsent lourdement sur une structure guidée par de sobres percussions et déchirée entre sa mélodie et son côté obscur, son rythme ambivalent et son ambiance ténébreuse. Une structure tranquille secouée de soubresauts rythmiques statiques qu’un synthé nasillard tente de tempérer d’une suave approche romanesque alors que tout doucement "Zero Gravity" se réfugie dans l’ambigüité de son introduction.
Se dandinant dans une ondulante approche mélodieuse nourrie par de gentils coups d’enclume et des souffles d’un synthé rauque, "Beacon of Hope" avance sur un rythme sec et léger qui s’approprie autant les lourds riffs de guitare que les délicates brumes d’un synthé créatif. Un synthé dont la belle mélodie sifflée sera le seul vestige de cette fine approche harmonique. "Life in the Dark" est une étonnante chevauchée statique forgée dans de secs mouvements d’un synthé orchestral aux lignes de violons hachurées. Le rythme est lourd, comme une chevauchée dans des plaines ténébreuses, où la guitare crache ses riffs et ses solos noirs dans un hallucinant paradoxe rock symphonique. Autre titre aux évolutions insoupçonnées, "Genetic Diversity" débute avec des arpèges cristallins qui traînent leurs errances dans un couloir atonal. Ces pépiements électroniques en suspension forment graduellement un essaim rythmique qui avance comme des coups de ciseaux dans le vide pour s’arrimer à des percussions roulant sous les roucoulements d’un synthé à la signature musicale unique à Johannes Schmoelling. Des solos siffleurs et nasillards surplombent ce tempo lourd et stationnaire, à l’apparence d’une marche militaire, qui s’évanouit peu à peu dans un tourbillon inversé, laissant de fins arpèges tournoyer dans une incertitude atmosphérique caressée par de doux solos avant que de plus lourdes percussions n’harponnent de nouveau le rythme évasif de "Genetic Diversity" pour le reconduire vers sa marche soldatesque. La pièce-titre est le joyau de la couronne Time and Tide. Un synthé, dont les souffles hachurés sonnent tellement comme dans Tangram, recouvre les tambourinements de percussions xylophonnées qui ouvrent la lente procession de "Time and Tide". Le rythme est lent, voire statique, mais extrêmement envoutant avec des percussions qui se détachent et martèlent une marche funèbre où des accords de claviers se dandinent à l’ombre de ces nappes flûtées et de denses brouillards valsiques. Des coups de percussions tonnent tout au long de ce boléro processionnel qui emmagasine les couches de brumes, les effets réverbérants ainsi que les majestueux solos qui déchirent la placidité de ce superbe défilé musical qui, contre toute attente, nous replonge dans les plus belles émotions du Dream et Tangram.
Encore une fois, Johannes Schmoelling m’étonne et me subjugue avec un album dont la première écoute m’avait pourtant laissé indifférent. Mais Time and Tide se révèle être un superbe album. À travers ses ambiances suspectes et éthérées et ses rythmes furtifs et progressifs Johannes Schmoelling réussit l’improbable en extirpant de soyeuses mélodies venues de nulle part. Et c’est la force de Schmoelling, autant que ce l’était à son époque avec Tangerine Dream. Ses œuvres en solos ou avec le Dream ne font que confirmer ce que ses fans savent depuis toujours; il n’y a pas mieux que Johannes Schmoelling pour forger une mélodie à partir d’un accord perdu dans les sillons de sa résonnance. Écoutez Time and Tide et comme moi vous comprendrez...

note       Publiée le dimanche 17 juin 2012

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    geddylee5150 Envoyez un message privé àgeddylee5150

    Je devrais porter une écoute plus attentive à cet album. Je me souviens que pour A Thousand Time, je n'avais pas été emballé par les premières écoutes. Certe, il y a une froideur, mais aussi une beauté sur les compositions de JS que ne sont pas instantanées. Il y a, aussi, les mélodies qui peuvent être sirupeuses ou "cul-cul" parfois, mais qui restent en tête... Bref, plusieurs éléments font qu'il n'y a rien d'instantané sur les compos de JS. Il faut plusieurs écoutes et se laisser guider. L'album débute par une excellente composition qui rappelle énormément TD (1980-1981). J'adore les premières 4 minutes qui sont excellentes. Par la suite, ça bifurque vers du JS (de l'époque Instant City) et c'est là que je n'embarque pas. C'est un peu cela le problème sur chaque pièce de l'album : une froideur chaleureuse (c'est OK), mais une partie de pièce qui manque de cohésion. Comme-ci 2 pièces avaient été composées séparément et collées ensemble par la suite. Des fois, ça fonctionne, des fois non. Bref, je vais l'écouter d'avantage et modifierai ma critique. Merci Phaedream.