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Ornette Coleman › The Shape of Jazz to Come
- 1959 • Atlantic 1317 • 1 LP 33 tours
cd • 6 titres • 38:11 min
- 1Lonely Woman4:59
- 2Eventually4:20
- 3Peace9:04
- 4Focus on Sanity6:50
- 5Congeniality6:41
- 6Chronology6:05
informations
Radio Recorders Studio, Holywwood, Californie, USA, 22 mai 1959, 21h30 - 03h30
Ce disque a bien entendu fait l'objet de nombreuses rééditions ; sur cd, digipack, cartonnés de luxe, ou même en coffret ...
line up
Don Cherry (cornet à piston), Ornette Coleman (saxophone alto), Charlie Haden (contrebasse), Billy Higgins (batterie)
chronique
- free jazz
Par quoi commencer ? Que dire ? Bien que le premier artiste jazz à en jouer fût le pianiste Cecil Taylor, le saxophoniste Ornette Coleman, mais compositeur avant tout, s'est vu hérité de cette lourde paternité. Contrairement à ce que l'on peut bien lire dans quelques revues empêtrées dans un conservatisme hors propos, le free jazz, en tant que tel, est loin de se résumer en un mot disgracieux : du bruit. Il sera difficile pour moi de vous tracer un historique de la chose ; disons simplement qu'on ne peut pas considérer tout cela que d'un seul point de vue et qu'ici, plus qu'ailleurs, le contexte, aussi bien en temps qu'en lieu, a toute son importance. A l'aube des années soixante, l'idiome jazz connaît déjà une histoire et une évolution fulgurante, sans commune mesure avec tout ce qui nous a été donné d'écouter jusqu'ici, et Coleman propose de partir sur les bases du bop, déjà une révolution en soi, pour transcender la musique et en faire le terrain propice à une expressivité intègre et absolue. C'est bien simple ; la qualité des artistes free se mesure à leurs qualités intrinsèques, à leur habileté à se fondre dans un discours libre de toute convention préétablie, à même de prendre l'auditeur par la main, afin de le guider vers une introspection toute emplie de spiritualité. Dès 1958, avec "Something Else", les critiques s'étaient élevées pour mettre au pilori ce jeune artiste. Pourtant, dans la forme, peu de choses le séparait d'un Sonny Rollins, par exemple. Sans doute aidé par une section rythmique efficace (Charlie Haden à la contrebasse et Billy Higgins à la batterie), qui se plie volontiers au jeu des deux solistes (Coleman au saxophone alto et Don Cherry à la trompette), jusqu'à en appliquer les préceptes, Ornette Coleman trouve sa voie avec ce monumental et prophétique "The Shape of Jazz to Come". La passion et la frénésie inhabituelle pour les amateurs de jazz à papa et qu'ils pointent du doigt comme une anomalie sont bels et bien présents (l'échange de chorus sur "Eventually"), mais, pour le reste, l'album n'est que fragments de beauté à l'état pur. Car si Coleman harangue ses troupes à un laisser aller libérateur, ce sera toujours au profit de la mélodie, superbe et apaisante sur "Peace", avec ses dissonances héritées d'un Thelonious Monk, mais aussi le sublime "Lonely Woman", poignant et éternel. Avec une prise de son directe, l'impact en est d'autant plus prononcé. Un merveilleux album qui se doit de trôner dans toute collection de disques qui se respecte.
note Publiée le jeudi 23 mai 2002
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commentaires
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- (N°6) › Envoyez un message privé à(N°6)
En fait c'est peut-être bien celui-là mon premier album de jazz "classique". La faute à Zorn et à "Lonely Woman", évidemment. Quel thème sublime, même si "Peace" se pose là aussi (j'adore quand Charlie Haden sort son archet). J'entravais quedalle au reste sinon que je trouvais complètement fou la façon dont ils retombaient sur leurs pieds. Et puis c'est tellement exubérant et joyeux. Ce mec avec son sax en plastoc, quand même...
- Klarinetthor › Envoyez un message privé àKlarinetthor
"Dès 1958, avec "Something Else", les critiques s'étaient élevées pour mettre au pilori ce jeune artiste", oui, et dès 1950 il s'etait fait casser son saxo et eu à se tailler d'un concert qui a mal tourné à cause de son jeu "spécial", d'après les petites notes biographiques d'un autre disque d'Ornette. C'est pas si etonnant vu son jeu over-the-top; et je parle là plus de son son que des notes qu'il joue, déjà bien originales. Et c'est sans doute sur the Shape que ça s'entend le plus, ce son brillant d'une violence, bien mise en avant. D'autres sessions sont plus mates et la puissance de l'alto est un peu atténuée.
- Note donnée au disque :
- Kronh › Envoyez un message privé àKronh
Je veux pas faire de tribute mal placé, mais s'il y en a bien un dont la musique reste toujours aussi vivante, c'est bien Ornette. Ptain, c'est son souffle qu'on entend là! Ce disque ne s'écoute pas; il se respire, il s'inhale, et remarquez, je n'en parle qu'au présent.
- Note donnée au disque :
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo Dioneo est en ligne !
Bah... Je me rappelle de celle de Beefheart dans Libé. Enfin... Non, justement, je me rappelle pas du propos. Seulement que c'était horrible - manifestement rédigé (on va pas dire écrit) par quelqu'un qui n'avait au mieux qu'une vague idée de qui était le gars. 'Fin bon... C'était sans doute pas "leurs affaires" (et je sais pas si faut s'en plaindre).
- Alfred le Pingouin › Envoyez un message privé àAlfred le Pingouin
En plus, pas une bonne nécro pour Ornette en français. J'ai vu que l'article du Grisli de bien (mais rédigé de son vivant). Sinon c'est le désert, ils disent blablabla invente le free jazz, blablabla The Shape of Jazz to Come et yop.
- Note donnée au disque :