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Keller & Schonwalder › Noir
informations
Les Mouvements 1 et 2 furent enregistrés dans les studios de Manikin, Berlin, en 2002 alors que le Mouvement 3 et l’ode à Vangelis furent joué en concert au Cadillac Club de Oldenburg en le 26 Octobre 2002. Masterisé par Thomas Fanger pour Manikin Records en 2003 (MRCD 7066) et réédité par Syngate Records en 2009 (CD-R 2152)
Pour en savoir un peu plus sur Keller & Schonwalder et entendre des extraits MP3, on peut visiter le site de Manikin à cette adresse Web : http://www.manikin.de/en/main.html. On peut aussi entendre des extraits sur le site de Syngate Records; http://www.syngate.net/002_syngate/SynGate_MR66.htm
line up
Detlev Keller (Synthétiseur Waldorf Q, Kurzweil K2500, Roland JV-2080 & Roland SH 101, Virus, Séquenceur Korg Wavestation) Mario Schonwalder (Waldorf Q, Kurzweil K2500, Roland JV-2080, Séquenceur Korg Wavestation & Minimoog) Bas Broekhuis (Percussions électroniques sur 3 & 5)
chronique
Un vent venant du vide souffle des poussières sur les premières secondes de "Movement One". Il traverse un long corridor terrestre avant d’échouer sur les banquises du néant, là où tintent des carillons, cognent des percussions et grognent de longs riffs tortueux qui errent dans cette intro moulée dans le surnaturel. Des drones étalent leurs réverbérations et flottent auprès des voix de sirènes galactiques, des gazouillis électroniques et des serpentins cosmiques qui égrènent leurs tonalités et accords dans un intense mouvement en suspension. Doucement l’envolée atmosphérique de "Movement One" se prépare avec de belles vagues de synthé qui roulent dans une ambiance de plus en plus cosmique. Bienvenue dans Noir! Noir c’est le noir! C’est aussi le premier opus de Keller & Schonwalder dédicacé aux couleurs. Un album intensément atmosphérique. Une ode cosmique philarmonique à la Tomita (Kosmos) et Vangelis portée par des synthés qui troquent leurs solos pour d’intenses couches de violon morphiques.
Plus "Movement One" progresse et plus il s’enfonce dans une envoûtante symphonie cosmique avec de superbes larmes de violon qui flottent et encerclent des réverbérations devenues de plus en plus poétique. C’est une lente valse cérébrale qui chasse les peurs et berce l’âme d’une infinie tendresse jusqu’aux premiers balbutiements rythmiques de "Movement Two". Mais le rythme de ce deuxième acte musical cosmique est constamment trappé par cette dense enveloppe atmosphérique qui entoure les deux premiers mouvements de Noir. C’est un rythme statique forgé dans des gazouillis électroniques qui hoquètent et tournoient en une étrange spirale finement saccadé, comme un lent tourbillon en forme de staccato. Il virevolte dans ses sillons, amassant les tonalités et percussions diverses qui errent dans ses vents sans jamais chercher à amplifier sa mesure. Bien au contraire, il se laisse berner et prendre dans l’approche poétique d’un piano errant, de timides pulsations et d’un synthé aux sifflets de vagabonds qui traînent sa mélodie cosmique dans des vents aux souffles vocaux pour imploser d’une lente agonie stationnaire. Ces souffles deviennent de brume et de brouillard irisés avant de reconduire "Movement Two" dans son profond sommeil cosmique.
"Movement Three" continue la réflexion de Noir sur les rythmes et ambiances, tel que proposé par Keller & Schonwalder. Après deux longs titres ambiants et atmosphériques, "Movement Three" pénètre dans les sphères minimalistes du duo Berlinois avec un rythme léger et lent qui s’appuie sur les sobres et méthodiques percussions de Bas B. Broekhuis. C’est un titre processionnel avec des roulements de tambours et ses cliquetis de cymbales épars qui tintent parmi des synthés aux souffles de trompettes angéliques claironnant dans des brumes éthérées. Épousant les structures rythmiques évolutives que le duo façonne à merveille depuis des années, "Movement Three" suit une courbe sautillante avec une belle ligne de piano dessinant une douce mélodie qui s’achemine dans les brouillards réverbérants de "Dédier À Papathanassiou E. Vangelis - Movement One", un titre qui respire les ambiances de "Noir-Movement One" mais avec une touche bourrée d’influences de magicien Grec, notamment vers la finale qui est très mélodieuse, alors que "Dédier À Papathanassiou E. Vangelis - Movement Two" nous amène dans les territoires très abstraits de Vangelis.
La magie de Noir réside dans l’évolution de ses trois mouvements. D’atmosphérique et purement ambiant à des rythmes statiques sautillant dans une envoûtante implosion pour conclure avec une approche rythmique minimaliste évolutive, Noir fait un beau survol des différents styles qui ont fait la marque de Detlev Keller et Mario Schonwalder depuis 1996. Les synthés sont mielleux et dessinent des phases oniriques qui embellissent un album qui est bien plus qu’un simple album ambiant. C’est une ode orchestrale pour la noirceur spatiale qui nous rapproche autant de notre intérieur que du néant cosmique. C’est un must pour amateur d’ambiant Noir!
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