Voilà un moment déjà que ce groupe brésilien fondé en 2005 tentait d'attirer l'attention grâce à quelques apparitions sur des compilation ainsi qu'un clip sur Youtube. L'année 2010 verra leur labeur récompensé par la sortie de ce premier album, une galette pleine de bonne volonté, non exempte d'ailleurs d'une forme d'application toute juvénile. Curieusement, l'album me paraît scindé (sciemment ?) en trois 'parties', la première incluant les six premières compositions (introduction comprise). C'est la plus intéressante, la plus convaincante aussi car la plus décadente, marquée d'influences post punk et batcave avec une touche horreur volontairement 'too much' (les effets tremblotants de la voix sur certains passages, certaines sonorités de clavier). Nos jeunes gens maîtrisent bien leur thème avec des chansons très dynamiques, plutôt originales dans la construction et efficaces en termes de mélodies ('You're the wonder', 'Ghost dance party' ou 'Just be you'). Avec 'Ice' et surtout 'Heaven outside the mirror', le ton se modifie, on quitte l'humour de chauve-souris des caves pour un ton post punk, presque indie, plus sérieux. On reste dans le crédible mais il y a un 'je ne sais quoi' de scolaire dans la construction des morceaux, quelque chose qui annonce 'Fishing day' plus punky dans l'ambiance mais version adolescente. Rien de désagréable mais The Knutz perdent une certaine aisance pour sonner comme ce qu'ils sont, de jeunes gens qui jouent de la musique. Ce titre inaugurait selon moi la seconde partie, la moins intéressante, plus dansante et proche de formations telles que Franz Ferdinand. Aucun problème si ce n'est que les sons 'bip bip' du clavier (quand même très présent au mixage) agacent un brin et que le feeling sautillant nuit au potentiel d'une écriture pas totalement mauvaise non plus. 'The hanging man' ouvre le troisième volet, plus froid et influencé par la cold wave des Cure, comme quoi le Brésil, ce ne sont pas uniquement soleil, sable blanc et flots bleus...Dernier sursaut d'énergie avec 'Bem depois' (le seul interprété en portugais) après le calme 'Where are you now', histoire de renouer avec le côté deathrock, et s'achève un disque séduisant dans lequel on sent un vrai effort pour ne pas rester collé aux influences et varier les climats mais qui manque encore d'une vraie cohérence et d'un peu de bouteille pour convaincre totalement. Prometteur néanmoins.