Hypnoskull › Dark Skies over Planet E.

Après l'album tek, voilà l'album rap de Hypnoskull, direct pour le ghettoblaster. Dans les faits il n'y a qu'un seul vrai morceau rap, 'Don't mess With The Big S', mais si bien agencé au milieu d'une succession de titres électro bétonnés qu'il donne le ton pour tout ce qui se passe avant et après. Les rythmiques hip-hop forment la carcasse de l'album et d'autres titres gagneraient énormément à s'adjoindre un MC ('System Syntax', 'The Center of the Cyclone'). Peut-être Patrick les a-t-il laissé vierges dans l'espoir que quelqu'un viendrait à s'en servir pour une battle ? Ce côté "boîte à outils" est renforcé par la présence de '100 Test Channels' constitué de cent extraits sonores de cinq secondes envoyé par les fans et collé par Patrick les uns derrière les autres. Un calvaire à écouter tel quel mais, utilisé comme des loops, offre encore beaucoup à exploiter. Exploitables, aussi, les versus issus d'un 12" qui n'a jamais existé ; avec sa dose de jungle (vs Urban Punk Assassin), breakcore (vs Sickboy) voire jazz (vs Mike Van Raspaarden Quartet). Mais ne nous inquiétons pas, Hypnoskull c'est aussi le gros rythme qui tâche (et fâche), et quand la rue se réveille c'est le tarmac qui part avec elle : 'Terrorstress', 'Enter The Empire', 'Assault Code Free The Floor' ont tous un petit côté digital hardcore qui leur sied bien ; celui des boîtes à rythmes grésillantes couvertes de stickers que l'on voit dans les live underground de Bruxelles ou Berlin. C'est toujours terre-à-terre, limpide, poseur, bricolé, bouillonnant ; en un mot, c'est toujours Hypnoskull.