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Television › Adventure

cd • 8 titres • 37:07 min

  • 1Glory03:10
  • 2Days03:12
  • 3Foxhole04:49
  • 4Careful03:15
  • 5Carried Away05:09
  • 6The Fire05:54
  • 7Ain't That Nothin'04:52
  • 8The Dream's Dream06:39

extraits vidéo

informations

Produit par John Jansen & Tom Verlaine. Enregistré à Soundmixers & Record Plants, New York City

line up

Tom Verlaine (chant, guitare, claviers), Richard Lloyd (guitare, choeurs), Fred Smith (basse, choeurs), Billy Ficca (batterie)

chronique

  • ombre de chef-d'oeuvre

Cet album n'est pas aussi bon que Marquee Moon. Cet album est inférieur à Marquee Moon. Il n'est pas un chef-d'oeuvre comme son prédécesseur. Il ne tient pas la comparaison. Il est moins bien. Il est forcément en dessous. Il est décevant. Si il ne faut écouter qu'un album de Television, ce n'est pas celui-là. Il n'est pas indispensable au regard du premier. Il n'a pas la même qualité. Il ne mérite pas une note aussi élevée que Marquee Moon. Cet album n'est pas un classique. Ce n'est pas le meilleurs album de Television. Il restera très justement dans l'ombre de son illustre ainé. Il ne fait pas le poids. Il est dispensable. Il n'est pas aussi réussi que celui d'avant. Il est moins abouti. Il ne fait pas le même effet. Il constitue le signe d'une impossibilité intrinsèque à suivre un classique immense. Il est pô bien. Ayé, Television, c'est nul. C'est bon, ça y est, ça c'est fait, on va pouvoir causer musique ? C'est possible de l'écouter tranquillement sans avoir à se taper une bordée de truismes rebattus ? Ecoutez-les au moins les aventures de Television, elles ont un peu la gueule en berne, il y flotte un parfum languide de fin de règne, un voile est passé devant l'astre lumineux que constituait la formation, mais le son est toujours là, ces guitares impossibles et luxuriantes, cette voix singulière un peu tremblante et ces textes peaufinés par un orfèvre. Moins de circonvolutions, plus franc du collier et à la fois plus sophistiqué, trempé dans la marmite pop de la new-wave émergente, plus direct et court en bouche, donc forcément l'effet de fascination exercé auparavant s'est un peu évaporé. Mais quand même, dressez l'oreille, la route est jonchée de petits bijoux qui brillent dans les talus. Encore faut-il cheminer sans avoir le nez en l'air, prenant par avance cette suite de fait impossible de haut. Dépasser les quelques compositions presque trop agréables qui ne raclent pas comme avant pour croiser le chemin du redoutable "Foxhole" au refrain piégé et dans lequel resurgissent les soli angulaires crapuleux de Lloyd qui meurtrissent l'écriture pop parfaite de Verlaine. Evidemment il est un peu cerné entre des ballades qui sonnent très chiadées mais un peu soft, et des sauts de tension efficaces mais très classic-rock dans le fond. Mais ne pas perdre espoir surtout, dès la face B, c'est de la grande Television, le grand échiquier musical mis en place par des cérébraux dans la tradition new-yorkaise. Déjà on augmente l'allonge, travail au corps dans la durée, un peu plus loin de l'immédiateté des premiers morceaux, "Ain't That Nothing" cache des surprises derrière son refrain évident et sa structure répétitive, les lignes de guitare de Verlaine prennent enfin l'air. Le magnifique "The Dream's Dream" qui annonce la couleur dès le tout début, le sentier va se plier et se tordre selon les bonnes vieilles méthodes du groupe, cette aventure là n'aura rien de commun malgré sa petite musique de berceuse, les instruments serpentent et louvoient, l'hypnose reprend ses droits, parfaite en forme de conclusion pour un groupe qui se fond dans un coucher de soleil pour disparaître, un évanouissement sonique du plus bel effet. Et puis avant cela, bien en évidence au milieu de la route, un bijou qui brille de mille feux : "The Fire", justement, entre slow qui flingue et complainte déchirante portée par des ondes Martenot qui chialent et les lignes de guitares qui prennent leur temps pour se pulvériser la tête contre le mur au final dans une épilepsie de notes jetées au ciel, grandiose de pathos maladif et enfiévré, le morceau parfait qui justifie à lui seul l'existence d'Adventure, un diamant au coeur duquel brille un feu empoisonné.

note       Publiée le vendredi 11 mai 2012

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    Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

    « Praise emptiness » disait le poète.

    Note donnée au disque :       
    Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

    Un album sous-estimé, c'est sur. Le suivant de 1992, que je réécoute actuellement, est également très bon et mériterait une chronique...

    Note donnée au disque :       
    docteur.justice Envoyez un message privé àdocteur.justice

    bien moi je préfère celui la a marquee moon. The fire vous fait chialer avec une guitare jamais jouée de cette manière

    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    The blow up faudra que je réécoute car à l'époque j'avais surtout été effaré par le son absolument pourri. (bah c'est un bootleg quoi, et pas du genre gentillet). Et pour moi Television c'est aussi un son, pas juste du jeu.

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
    avatar

    You're welcome. Cool...