Vous êtes ici › Les groupes / artistesBJean-Baptiste Barrière › Pandemonium: Non, Jamais L'Espérance

Jean-Baptiste Barrière › Pandemonium: Non, Jamais L'Espérance

  • 1979 • Atem ATEM 7004 • 1 LP 33 tours

détail des votes

Membre Note Date
Scissor Man      mercredi 3 mars 2021 - 23:05
taliesin      mardi 1 mai 2012 - 22:49

vinyl33t • 3 titres • 39:16 min

  • 1Voix De Lumiere19:45
  • 2Situations Extremes9:27
  • 3La Chute (Coda : Pour Une Ouverture)10:13

extraits vidéo

informations

Composé en 1976

line up

Jean-Baptiste barrière

Musiciens additionnels : Anannka Raghel, Michel Asso, Pierre Coeur (voix)

chronique

Une fois n'est pas coutume, c'est un petit joyau injustement méconnu que je me propose de vous faire découvrir ici, joyau dont je m'étonne encore et toujours qu'il n'ait pas été référencé dans la NWW list ; on en reparle dans quelques lignes. Deux mots sur J.B. Barrière pour commencer : l'homme signe à la fin des années 70 deux albums sur le label Atem (qu'on connaît bien pour avoir sorti du Art Zoyd et du Univers Zero, rien de moins) avant de rejoindre en 1981 l'IRCAM, qu'il quittera à la fin des années 90. Outre son activité de chercheur, il travaillera pour de nombreuses installations et spectacles multimedia. Parmi les diverses collaborations notables, on notera Kaija Saariaho, ainsi que Peter Greenaway. Il lui est même étonnamment crédité une courte piste sur la compilation «Crusade» sortie sur Broken Flag, pourquoi pas, lorsqu'on sait le goût averti de Mundy pour l'électronique expérimentale sous ses multiples formes. Enfin bref, pour plus de détails, je vous renvoie à la bio wiki. Revenons donc à l'album : si vous connaissez mon aversion envers l'expérimentation académique, vous pouvez vous demander ce qui m'a pris de m'intéresser à cet objet, qu'on aurait à priori tendance à enterrer parmi les innombrables étrons arty-farty. Le truc, c'est qu'il ne faut jamais se fier aux apparences, et quand je vous aurai dit que le sombrex de ce «Pandemonium» renvoie au placard bon nombre de formations électroniques dites «dark ambient», et qu'il y flotte comme un avant-goût de MB avant l'heure, vous vous direz alors «Bon sang, je savais bien qu'il y avait anguille sous roche. Ha, il a bien failli m'avoir, ce VL !». Tout commence par la lente et sourde montée d'un drone souterrain, une désolation que transperce ici et là un lugubre dérèglement rouillé d'ordinateurs cancéreux aux motifs aléatoires (la libération des machines, sans doute). Au fur à et mesure de la progression, oppressante comme un cauchemar au ralenti, découvre-t-on de nouveaux endroits morts, hantés d'une présence passée (motifs mélodiques lointains), plombés d'une absence punitive (électricité battant l'air de cinglements métallique, modulations dures). Tu ravales ton sourire. Tu ressens l'hiver nucléaire autour de toi. Le morceau s'intitule «Voix de lumière», drôle d'ironie, incongrue mais vaguement inconfortable. De «Situations extrêmes», qui le suit, il suinte encore un entrelacs de voix déformées, mécanisées, anxiogènes, une incessante litanie de signes décharnés, un virus. Propagande ou prophétie, peu importe : il semble trop tard. «La chute» quant à elle décompose, effrite, syncope, entaille, lacère, pénètre, ressort, féconde, nécrose, guide, perd. Boucles lipothymiques transpercées de rythmes nauséeux, déflagrations de bruit rose, ne sont que pantins entre les mains du séquenceur-démiurge dont il manque bien peu avant que le pouvoir de ralentir ou d'accélérer ta chute ne tourne au jeu sado-maso. Ca date de 1976, c'est un point aveugle de la musique électronique, et ça poutre.

note       Publiée le mardi 1 mai 2012

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Pandemonium: Non, Jamais L'Espérance" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Pandemonium: Non, Jamais L'Espérance".

    notes

    Note moyenne        2 votes

    Connectez-vous ajouter une note sur "Pandemonium: Non, Jamais L'Espérance".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Pandemonium: Non, Jamais L'Espérance".

    Scissor Man Envoyez un message privé àScissor Man

    J’encourage les plus audacieux à mettre la main (tant qu’à faire) sur les deux volumes Pandemonium : Ville Ouverte (Esquisses Pour Une Descente Aux Enfers) et Non, Jamais L'Espérance (Perspective Pour Une Politique Païenne) qu’on peut trouver uniquement sur le fac simile (CDr) d’excellente qualité édité par Creel Pone. Le jeu en vaut la chandelle et tant pis pour l’excavateur prêt à vous proposer de payer le LP 10 fois sans frais (enfin, ça ferait quand même un beau cadeau).

    Note donnée au disque :       
    taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

    Génialissime ! En particulier les deux premiers titres. Merci pour la découverte VL :-)

    Note donnée au disque :       
    Jacques Capelovici Envoyez un message privé àJacques Capelovici

    Je suis récemment tombé sur pandemonium "ville ouverte" (merci mutant sounds); c’est du très bon !

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
    avatar

    Impressionnant, je confirme. Si le reste est à l'aune de l'extrait, c'est du poison auditif. Quinenveut ?

    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
    avatar

    Impressionnant ! Et d'un glauque ! J'ai posté un extrait sur le Facebook de Guts...