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Brendan Pollard › Live in Concert 2006 Part 2

cd • 3 titres • 57:48 min

  • 1Radiant Transmission 33:49
  • 2Ode to... 8:50
  • 3Detox 15:09

informations

Enregistré lors du Festival E-Live d'Eindhoven, Hollande, en Octobre 2006. Ode to...: enregistré en studio en Mai 92006 et Detox en Septembre 2010

line up

Brendan Pollard (Mellotron M400 + échantillonnages variées, Bohm Soundlab Modular system, The Beast Duophonic Modular System, Mars Modular System, Digispund Modular System, SRS RP3 Noise Generator Modular System, Doepfer MAQ 16/3 Analogue Sequencer, Fender Rhodes 54, Elka Rhapsody 610, ARP Pro DGX et Machine Moog Micromoog)

Musiciens additionnels : Steve Palmer (Guitares sur Radiant Transmission)

chronique

En 2007 Brendan Pollard étonnait le merveilleux monde de la MÉ avec Flux Echoes. Un superbe album qui allumait chez les amateurs du genre les belles réminiscences des années Phaedra et Stratosfear de Tangerine Dream. Présenté en 2 volets (Part 1 et Part 2), Live in Concert remonte dans le temps où Brendan Pollard jetait les bases de Flux Echoes qui allait voir le jour quelques 6 mois plus tard. Live in Concert 2006 Part 2 inclut aussi un titre perdu dans les archives de Flux Echoes (Ode to...) et un dernier titre (Detox) que Brendan Pollard avait composé avant qu’il ne se retire et que son studio soit vendu.
Des cerceaux de sonorités électroniques limpides virevoltent d’un mouvement évanescent pour introduire l’intro très atmosphérique de "Radiant Transmission". Les accords de la guitare de Steve Palmer semblent égarés dans ce capharnaüm de tonalités hétéroclites alors que tranquillement une ligne pulsatrice aligne ces accords frénétiques, moulant la première percée séquencée de "Radiant Transmission". Cette ligne de séquence divise ses forces, traçant un autre mouvement dont les oscillations forgent une cadence entrecroisée qui croise des chuchotements métallisés et des chœurs spectraux fredonnant sous les cris perçants d’oisillons affamés. Une autre séquence aux touches résonnantes traverse cette ligne de rythme, alors que les chœurs hèlent d’un mouvement saccadé et que les synthés crachent des harmonies à la Ricochet sous les notes fragilisées d’une guitare qui sonne comme Manuel Gottsching tout effacé. Cette première portion de "Radiant Transmission" est fumante avec ces souffles de synthé symphoniques qui flottent sur des cymbales dont les cliquetis cernent un rythme galopant sur des séquences ondulantes et entrecroisées sur une longue période de 18 minutes. Par la suite "Radiant Transmission" sombre dans une sphère atmosphérique truffée de sonorités électroniques excentriques et de cognements qui résonnent dans un univers scindé entre l’horreur abstraite et le magnétisme des tonalités syncrétiques. Une ligne de basse émerge quelques 4 minutes plus tard, dessinant un étrange mouvement de groove que la guitare de Steve Palmer orne de discrets accords errants. Une fine ligne séquencée gambade en arrière-plan. Sa trajectoire chaotique trace les lignes d’un mouvement furtif, moulant une étrange rumba indécise qui se déhanche sous les fins et brefs solos d’une guitare toujours aussi effacé. Le rythme embrasse une tangent un peu plus incisive en libérant des touches séquencées qui sifflent lorsqu’elles mordent cette rythmique hésitante qu’un beau Mellotron enveloppe de son aura mélancolique. Les séquences n’ont plus faim. Elles diminuent graduellement leurs vélocités, perdant même leurs fragiles équilibres alors que le rythme de "Radiant Transmission" tente de maintenir une cadence qui s’essouffle à mesure que les touches des séquences s’espacent et que le tempo fini par manquer de son énergie.
"Ode to..." nous replonge directement dans les ambiances de Flux Echoes avec un titre animé de séquences qui sautillent frénétiquement dans les vocalises de chœurs brumeux et des synthés aux souffles philarmoniques. Entre Ricochet et Stratosfear le rythme, aussi endiablé que mélodique, se bute à un opaque passage atmosphérique où de denses couches de Mellotron flottent parmi les airs d’une flûte oubliée sur les rivages de la perdition. Composé en 2010, "Detox" nous présente un visage plus contemporain des œuvres de Pollard. L’intro est intrigante à souhait avec des respirations glauques qui ronronnent sur une menaçante ligne pulsatrice dont chaque coup ressemble à une respiration étouffante. Un synthé nasillard dessine des nuages aux teintes vocalisées alors qu’une flûte métallisée étend ses ondes que des chœurs absents supportent sur cette intro atmosphérique imprégnée d’une forte odeur de défiance nocturne. Le mouvement s’anime délicatement avec un chapelet de séquences qui égrènent ses ions afin qu’ils prennent des directions opposées sur une sombre ligne de basse pulsatoire dont chaque coup mord nos oreilles, moulant une splendide approche rythmique titubante. Nous sommes dans l’antre de Ramp et Redshift avec un superbe passage où la mélodie des séquences est absorbée par les lourdes résonnances d’une forte ligne de basse. Le synthé étale des ondes spectrales qui flottent sur ces larges cercles cycliques où dansent d’autres ions séquencés lorsque le rythme pulsatoire se réfugie dans un bref passage abstrait. Un prétexte pour Brendan Pollard afin qu’il aiguise les orientations de "Detox" afin de l’amener dans des territoires sombres. Là où le rythme bat de ses noires pulsations glauques sur les ailes de cymbales métallisées que des lames de synthé spectrales recouvrent d’une aura machiavélique. Des notes de piano électrique dispersent les brouillards dessinés par le Mellotron, donnant à "Detox" la finale digne de sa splendeur. C’est un superbe titre qui démontre que Brendan Pollard à encore sa place dans l’échiquier de la MÉ.
Comme un architecte, le synthésiste Anglais étale ses ténébreuses structures protéiformes mouvantes, alliant ambiances sombres, psychédéliques et morphiques à des mouvements séquentiels animés d’ions libres et parfois indisciplinés. Live in Concert 2006 Part 2 confirme le talent de ce très bon synthésiste Anglais qui a du se retirer trop tôt. Il est à souhaiter que Brendan Pollard revienne sur sa décision et qu’il nous fasse profiter des œuvres telles que "Detox" et l’impressionnant "Radiant Transmission" dont la version studio est encore plus puissante. Dans son ensemble, Live in Concert 2006 est un bel album en concert qui prouve que les atmosphères et les rythmes noirs des années analogues sont toujours d’actualité. Ça dépend juste des mains et de la créativité de ceux qui veulent les apprivoiser afin de nous les partager.

note       Publiée le lundi 30 avril 2012

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