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Rodolphe Burger › No Sport

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Membre Note Date
M-Atom      mardi 25 avril 2017 - 11:22
kaplan      mardi 15 août 2017 - 20:27

cd • 14 titres • 61:19 min

  • 1Avance05:41
  • 2Lover Dose03:25
  • 3Elle est pas belle ma chérie ?03:27
  • 4Rattlesnake04:22
  • 5Vicky04:18
  • 6Je tourne03:41
  • 7Arabécédaire04:04
  • 8Ensemble03:44
  • 9J'erre03:43
  • 10Marie05:18
  • 11Blue Skies04:52
  • 12Ski-doo04:05
  • 13Avec toi05:55
  • 14Un nid ?04:44

informations

Produit par : Liam Farrell (Doctor L.) & Rodolphe Burger (& Lionel Pierre, 11)

line up

Rodolphe Burger (chant, guitare, piano cithare, claviers, stylophone), Liam Farrell (choeurs, basse, batterie, choeurs, harmonica, ocarina, claviers, percussions, harmonica, talkbox), Vincent Artaud (contrebasse, piano, piano électrique, orgue)

Musiciens additionnels : James Blood Ulmer (guitare, chant 10), Marco de Oliveira (basse 14), Benoît Moerlen (marimba 7, 10), Rachid Taha (chant 7), Christophe Minck (contrebasse 1), Classe d'Improvisation du Conservatoire de Strasbourg (orchestre 1, percussions 1, 7), Nathalie Loriot (choeurs 3), Kiala Nzagotunga (choeurs 6), Philippe Hammel (harmonica 10), Lionel Pierres (programmation 14), Gayanée Movsisyan (choeurs 14), Joan Guillon (clavier 14)

chronique

  • classieux

No sport, le secret de la longévité. De là à traiter Rodolphe Burger de feignasse, il n'y a qu'un pas, lui qui avait tendance depuis dix ans à recycler à droite à gauche les mêmes (certe excellents) morceaux dans des versions différentes, multipliant les collaborations toujours passionnantes dans la démarche, mais inégalement fructueuses. Plus rien de fondamentalement neuf depuis l'increvable Meteor Show, où le bon Doctor L. assistait Professeur Burger dans l'élaboration de formules complexes. Et le voilà qui repointe le bout de son nez, l'Irlandais schizophrène, juste à temps pour façonner un écrin de soie aux nouvelles chanson de Burger, enfin. Chansons, plus que jamais, la voix de plus en plus chaude et feutrée avec l'âge de l'alsacien très en avant, oubliés les poètes Yeats et Spicer, oubliés les samples de voix bricolés, et mis de côté les riffs free-rock dont on avait appris à connaître les sinuosités un peu par coeur. Multiplicité d'instruments organiques, chansons de chambre, vous souvenez-vous de La Chambre, discrètement citée dans "Lover Dose", alors que le professeur égrène ses formules magiques et pas des plus saines pour une bonne alchimie ? Chanson de chambre parce qu'elle se sussure dans des pénombres sensuelles, mot plutôt inusité jusque là dans l'univers de Burger, qui détaille et commande un corps (de femme, on s'en doute) avec autorité dans un sprecht-gesang aux influences évidentes, "Avance". Des ambiances nocturnes, lancinantes, inquiétantes même, de cauchemar en allitérations quand il conjure un serpent qui siffle dans sa caboche migraineuse. Le Professeur se perd au fil de l'eau, au plus profond d'un vik scandinave sur des ondulations aux couleurs de jazz atmosphérique sublime pour Vicky, notes de piano flottantes sur quelques claviers alcoolisés. Pas de doute, ce Burger là a balayé de la main, ou presque, la trop grande cérébralité qu'on lui a toujours un peu reproché, professeur de philo, label au nom beckettien, références deleuziennes, textes trop cryptiques. Faut entendre comment il chante ce désarmant "Avec Toi", les yeux plantés dans les nôtres, une déclaration d'amour comme la foule des grattes-papiers laborieux de la chanson française est bien incapable d'écrire. En amoureux, en porte flingue aussi, l'ironie en bandoulière et des choeurs féminins en renfort caressants, Burger en cow-boy solitaire pince sans rire, qu'il faut pas trop faire chier non plus quand il sort sa guitare pour un dernier round de rentre dedans noisy désenchanté, "J'erre". Ou quand, faisant fi toute démagogie militante, il retourne avec l'aide du fidèle Pierre Alféri un slogan de campagne moisi et adresse un grinçant "casse-toi pauv' con" en forme de fin de non-recevoir à une invitation à l'ouverture malsaine. "Ensemble non, ensemble tout n'est pas possible. Ensemble oui, mais sans toi, si possible." Franc du collier le Burger, et à toutes fins utiles, donne un cours d'arabe avec l'ami Rachid, algérien de Sainte-Marie-aux-Mînes, ce monde est définitivement minuscule. Curiosité en forme de leçon Assimil musicale au pire, ou poésie intrinsèque de la langue pour elle-même, selon l'humeur. Seul trait purement cérébral dans un album extrêmement touchant et sensitif. Quand James Blood Ulmer débarque, c'est pour accompagner la cithare de Burger sur le bouleversant blues "Marie", en deux langues et marimba, Louisiane psychédélique, d'une mélancolie infinie. Pour la faire passer, tempo languide et cascade de piano lumineux, le classique "Blue Skies" d'Irving Beling, transformé en lent glissement le long d'une rivière après la pluie, débarrassé de tout oripeaux jazzy suspect. Changements d'humeurs, changements de paysages, Burger voyage, ramène Olivier Cadiot dans ses bagages, dans ses transports, d'une Toyota un peu foireuse à un ski-doo plutôt soyeux. Pour finir par arriver à se paumer en forêt, et tomber sur un mystère, là, dans les arbres. Tiré du roman éponyme de Cadiot, "Un nid ?", un suspens sylvestre sur un beat hypnotique qui se brise parfois dans une arythmie déroutante, "c'est bizarre" cette question qui revient comme un leitmotiv, Burger cocasse et dubitatif devant ce nid alien, se demande bien pourquoi faire, ça frissonne dans les feuilles jusqu'à jouer du silence dans lequel ne résonne plus que cette voix immobile. "Forêt année zéro" dit-il. Laissé en suspension, fascination.

note       Publiée le mardi 24 avril 2012

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    M-Atom Envoyez un message privé àM-Atom

    celui ci m'avait déja fait forte impression...mais alors le dernier c'est un vrai bijou ! increvable ce rodolphe burger...

    Note donnée au disque :       
    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
    avatar

    Des versions superbes de quelques morceaux de cet album, dans la campagne alsacienne, ça permet de respirer un grand coup.

    Solvant Envoyez un message privé àSolvant

    C'est un réél plaisir de ressortir ça entre Burgalat et Burmese ^^

    Solvant Envoyez un message privé àSolvant

    http://www.youtube.com/watch?v=Ang6yXwIGTQ

    Toujours là pour placer du Jacno^^ Blague à part, il m'a un peu déçu cet album, je vais le réécouter et en reparler.