Underworld › Barking

Voici un disque un peu trop frontal pour être honnête… Enfin, surtout, pour nous plaire. Car honnête, il l’est sûrement, comme l’a toujours été Underworld, entité un peu isolée, écartelée entre Pet Shop Boys et Orbital, pour laquelle il est impossible de tricher sans que ça se voie. D’ailleurs, ici, ça se voit assez vite. Par exemple, si la super-entraînante Bird 1 déchire, excellent exhausteur d’humeur laissant augurer un autre « feel good record », Always fait vite péricliter cet espoir encore naissant en forçant l’auditeur à interrompre l’écoute pour zapper cet affreux wanabe-tube putassier pour club bondé. Le même problème se posera, dans des proportions moindres pour Between Stars et Diamond Jigsaw, dont le côté mauvais goût est à peine sauvé par la dynamique coutumière du groupe. Underworld ça reste ce son unique, ce travail sur les voix toujours original et bien présent, ce refus de choisir entre techno et techno-pop… Mais ici, dépouillé de la sensualité qui habitait encore A Hundred Days Off. A trop remonter à la surface, l’ame d’Underworld s’est raidie, ne retrouvant un peu de son romantisme que sur les deux dernières pistes. Mais on frôle plus la ballade à la Moby que la grâce de Air, hélas. Tout de même, après bientôt 20 ans de carrière, la vraie gamelle n’arrive que maintenant, et encore, elle est partielle, certains titres étant bel et bien du vrai Underworld, juste moyen mais agréable. Ce qu’on ne donnerait pas pour prolonger certaines ivresses…