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Scarface › Mr. Scarface Is Back

cd • 12 titres • 45:31 min

  • 1Mr. Scarface
  • 2The Pimp
  • 3Born Killer
  • 4Murder By Reason Of Insanity
  • 5Your Ass Got Took
  • 6Diary Of A Madman
  • 7Body Snatchers
  • 8Money And The Power
  • 9P D Roll 'Em
  • 10Good Girl Gone Bad
  • 11A Minute To Pray And A Second To Die
  • 12I'm Dead

informations

1990-1991

line up

Scarface (MC, production)

chronique

  • southern gangsta rap

Evidemment qu'ça sent le vieux cuir. L'emblème du rap texan à la Tonton. T'entends ce son tout poussiéreux tout étouffé ? Rap-A-Lot mon gars. Quand ces fils de pute te truandaient pas avec de la version chopped-n-screwed de l'autre drogué canné, t'avais le master de merde, pire sur laser disc que sur cassette. Houston, retour au bercail, 1991. Scarface a signé en 87. Le blase était dispo. Ouais je l'ai déjà faite. Mais ce disque c'est du réchauffé. Je veux dire, c'en était déjà y a vingt piges, quand cette sacoche a décidé de se lancer solo tout en continuant de dégainer la rime crade dans son groupe. Et c'est parce que c'est du réchauffé que c'est du bon. C'est évidemment la même came que du Geto Boys, mais à la première personne, en plus gangster et en moins gore pour l'inspiration. Un funk sale, pataud, des samples soul pas frais. Scarface des débuts faisait ni dans l'envoûtant ni dans l'élaboration de rimes efficaces. Un coup d'oeil au texan standoff de la pochette confirme ce qu'on entend : Scarface c'est le cliquetis ordinnaire des semi-automatiques, c'est la morne autosatisfaction, les storytellings moroses d'homme de main, à faire passer Ice-T pour un dandy. Le tout avec la nonchalance des vrais barons de la drogue, ceux qui à l'époque n'en faisait pas tout un foin et se contentaient d'enculer à sec. Notorious B.I.G. ? Il sent l'eau de cologne ce gros-là. Scarface ça sent Houston, ça sent le rance, c'est le mafioso qui ne dit pas son nom, avec le costard encore tâché du sang d'la sueur et des bouts de cervelle d'une tuerie banale mais qu'il garde sur lui même pour bouffer ses corn flakes au p'tit déj parce que tous les pressings ont été explosés pendant la guerre des gangs. "Born Killer" défonce il faut bien le dire, dans son genre. A ce niveau de beaufitude désinvoltement malsaine, c'est pas du Wesley Snipes circa New Jack City, plutôt du mouss diouf core. Terne, pâteux et vaguement libidineux. Basicos classicos comme un levi's rogné aux rotules ou le goût sans comparaison de la première clope au réveil à jeûn. Les détonations de flingue ressemblent à des kicks baston de vieille K7 pérave en mono, les extraits de Pacino véner crachotent comme d'une cibi mal réglée. Et puis ça déroule tranquille, dans les destins parallèles de meurtrier et d'alcoolo psychopathe qu'il s'invente, jusqu'à l'ilôt de mélancolie livide "A Minute To Pray & A Second To Die". Quatre minutes pour te convaincre que cette grasse ordure avait une forme de finesse et qu'il savait raconter la rue aussi bien que les sophistos de New York ou les bouffons de L.A. sans avoir besoin de prods à dix plaques, (juste un sample archi-usé qui rappellera à la plupart feu un certain Armand). Et puis tout à la fin, il finit par crever, le gros, mais son fantôme continue à rapper quand même, juste un peu étonné que personne le remarque... Rien de transcendant où d'inoubliable dans Mr. Scarface Is Back, inutile de se mentir, mais le petit polar authentiquement crasseux, que l'homme de goût saura apprécier après avoir scalpé un robusto.

note       Publiée le mardi 10 avril 2012

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    Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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    Tiens là je m'écoute "The Diary" de ce Scarface, sorti 3 ans après celui-ci. C'est bien rachitique, on dirait du Dre de l'époque mais fauché, c'est crade et drogué, mais pas trop trop glauque (ou alors un lendemain de cuite ?). Ouais, on le sent bien le vieux cuir, beurk.