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Stupeflip › The Hypnoflip Invasion

cd • 21 titres

  • 1Invasion
  • 2Stupeflip Vite !!!
  • 3La Menuiserie
  • 4Gaëlle
  • 5Check Da Crou
  • 6Le Spleen Des Petits
  • 7Dangereux !!
  • 8Hater's Killah
  • 9Strange Pain
  • 10Gem Lé Moch'
  • 11Sinode Pibouin
  • 1272.8 mhz
  • 13Ce Petit Blouson En Daim
  • 14Dark Warriors
  • 15Lettre A Mylène
  • 16Ancienne Prophétie
  • 17Apocalyspe 894
  • 18La Mort À Pop-Hip
  • 19Le Coeur Qui Cogne
  • 20Keep The Faith
  • 21Région Est

informations

line up

Kingju, Cadillac, MC Salo & Pop-Hip

Musiciens additionnels : Cocolino, Reverb Man, Loulou

chronique

C'est officiel, je suis désormais un croyant. Oh, j'en suis pas encore au prosélytisme aveugle hein. Je crois tranquillou. Faut dire qu'avant, le sucre-glace de Stupeflip ne me saupoudrait pas la gaufre. J'comprenais pas pourquoi. Maintenant je comprends pas, pourquoi ? J'suis passé de Bob l'Eponge à Ren & Stimpy. Moins de punk, plus de new wave ? J'sais pas. Peut être que ça se jouait à l'émotion tout simplement. Le p'tiot qui est en moi a ressurgi. Le troisième album m'a converti à l'intitulé du second. Cinq années d'isolation et de frustration ont mis l'animal à bloc. Je sors donc mon crayon avec une tête de Titi au bout, et je cherche c'qui a pu faire déclic. Sur papelard, Stupeflip gavait, et gave encore. Comme Fuzati, peut-être moins honteusement, Kingju a ce flow à blanc, amateur, qui te fait penser à toi en train de rapper et de t'entendre, gêné, mal à l'aise. Mais contrairement aux fashion victims parisianistes de TTC et Klub des Loosers et consort, Stupeflip - et c'est bien Hypnoflip Invasion qui m'a révélé la chose - n'est pas cynique. Stupeflip a le coeur gros, et les rêves impossibles. Et il y croit tellement dur comme faire qu'il veut t'y fer croire. Même si Barthélémy affiche clairement et sincèrement ses dédicaces dans le livret (de Ol'Dirty Bastard aux Residents) et dans "Region Est", à la MC old school, son rap n'a pas vraiment d'équivalent, et son ironie amère est beaucoup plus subtile que chez les Versaillais sus-cités. Il est même possible que vous ne perceviez pas tout de suite la beauté de ce bidule, trompés par l'esthétique nawak freestyle aseptisé. Mais Kingju transperce le filtre déconne, pour nous montrer sa gueule d'ado traumatisé. Parce que Stupeflip, derrière les artifices putassiers, derrière le second degré, ça pue la solitude, ça pue le geek romantique sarcastique, l'onanisme coloré-désespéré des mondes intérieurs... ça pue quelque chose que tu n'aimes pas sentir : ça pue Toi. Ta tête, tes mythes intimes d'adolescence. C'que tu écrivais dans les marges des Clairefontaine à l'école en espérant faire mouiller les filles qui se pâment grave devant les mecs sensibles et poètes comme on te disait. Mais en lisant, elles captaient pas. Et Kingju, je suis sûr qu'il doit se dire que personne capte vraiment non plus. Hypnoflip c'est le cahier de ce minot boursouflé par son imagination de minot, recroquevillé dans sa chaise à griffonner. Qui retrouve son meilleur pote le seul souffre-douleur de l'école plus esquinté que lui : Pop-Hip. "Prendre des p'tits bouts d'trucs et pis les assembler ensemble et écouter l'résultat tranquille dans ma chambre". Les skits servent à rien. Les voix de gogol sont vues et revues. Les refrains sont nunuches à souhait... Mais si tu es en empathie, tout passe. Si le hip-hop booty-psychopathe conquérant du mégatube imparable "Stupeflip Vite" avec le flow rouspéteur de Cadillac ou l'egotrip blindé de rimes succulentes "Apocalypse 894" ne fonctionnent pas chez toi, parce que purement hip-hop de chez hip-hop celles-ci, le gosse autiste canaillou t'emballera avec ses armes en plastiques à lui : tubes retro années 80 plus yaourt que nature ("Gaëlle", "Le Cœur Qui Cogne"), ou gouffre sentimental fétichiste : "Lettre à Mylène" : gratuite, vide, sublime. Hypnoflip Invasion a l'ADN structuré, facile à sonder : Richard Gotainer, Akhénaton, Vive La Fête, Kool Keith, les VRP. Ce qui me vient, sans réfléchir. Mais Hypnoflip Invasion a surtout la peur au bide, celle de l'incompréhension, et fait tout pour désamorçer. Stupeflip, ça n'a rien d'absurde, de bizarre ; c'est le monde imaginaire de trentenaires ordinaires, qui vivent milles films cultes par semaine dans leur tête en allant au taf, et qui au lieu de garder pour eux et d'oublier, en ont fait un disque pour tous ceux qui comme eux serrent les dents sous la couette. Les glorieux minables. Les héros paralysés du quotidien. Les p'tiots n'enfants.

note       Publiée le mardi 10 avril 2012

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Raven Envoyez un message privé àRaven
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The Antidote est un tube faible du Stup, c'est du Plastup... Understup est plus fort ! Mais aucun n'égale le diamant soyeux The Solution, son ambiance, sa prestance de Denrée portant le masque de Michael Myers atterrissant dans le jardin au ralenti à trois heures du matin, les R roulés ultra-magnétiques du Chicano-Ju, et son dernier crouplet définitif avec articulation maniaque (et mes cousins sont en featuring dessus, petite cerise non négligeable).

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surimi-sans-mayo Envoyez un message privé àsurimi-sans-mayo

Aaah maintenant que tu le dis y a des bribes qui me reviennent en tête des instrus de ces trois-là ! Puis le fait que des potes que je vois plus aujourd'hui passaient The Antidote dès le réveil, ça a dû jouer sur mon envie de le laisser de côté.

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Raven Envoyez un message privé àRaven
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@Rimi : t'es passé à côté de "The Solution", "Lonely Loverz", de la douloureuse "1993" ? C'est dommage. Et le dernier, sûrement le moins bon du Stup, mais rien que pour "Les Voûtes"...

"Yen a d'autres qui ont suivi la pente inverse et qui sont passés de bons à géniaux : "Gem les moches"..."

Ah celle-là, je lui ai mis repeat dans sa face trois fois à la dernières rotation. Je lui préférais "Gaëlle" avant, maintenant je l'adore. Et les interludes me frappent bien plus qu'aux premières écoutes, ils sont magiques, sans même tenir compte du fait que certains sont devenus cultes ("j'pense que les gens sont trop durs en général...") Quant à La Lettre à Mylène, c'est juste le morceau qui m'a fait tomber dans le Crou, le monde de KingJu. C'est beau, c'est tout.

@Shelleyan : oui, et il y en a sur le dernier aussi (comme relevé dans la chro je crois), ça parcoure un peu sa discographie les passages Cypress/HoP. Mais King Ju est capable de faire du raprock de très très haute qualité, avec un côté punk / charclown à la Béru simplement irrésistible - tente donc "À bas la Hiérarchie", tu m'en diras des nouvelles ^^.

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Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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Il n'y aurait pas des relents Cypress Hill soft sur des trucs comme 'Stupeflip vite' ?

surimi-sans-mayo Envoyez un message privé àsurimi-sans-mayo

Chez moi, oui et non. Pris en tant que tout c'est toujours fluide, les interludes foutent toujours le cafard et la patate à la fois, mais je perçois différemment chaque morceau. Ceux qui s'imposaient direct ("Stupeflip Vite" et "Gaëlle", voire "Apocalypse 894") ont trop tournés, malgré moi au bout d'un moment. Ça montre peut-être que j'ai encore du mal à voir des morceaux qui me touchent tomber dans le domaine public. Yen a d'autres qui ont suivi la pente inverse et qui sont passés de bons à géniaux : "Gem les moches", "Le spleen des petits" et "Hater's Killah" en particulier. Après y en a qu'ont rien perdu de leur pouvoir de fascination, je parle bien sûr de "La menuiserie", "Lettre à Mylène" (toujours été ma pref) et l'outro.

Décroché à celui d'après, dont je ne me souviens que du morceau de conclusion (symptomatique), et les singles du dernier m'avaient pas fait rêver du tout.

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