CTTTOAFF on avait trouvé ça sympa dans le temps, du bon chaotic machin grindisant plutôt vénère et bien branlé. On n’avait pas forcément suivi leur carrière, du coup. S’ils n’avaient pas signé un split avec Nesseria (auteur d’un premier album terrifiant), je serais certainement passé à côté de la déflagration supersonique de leur nouvel armure : le mot "massif" peine encore à décrire la puissance du poids qui vous tombe dessus quand le premier titre commence. Une chape de plomb à côté deviendrait légère comme une plume. Tout concorde à la défouraille, et très professionnel avec ça : un son aux oignons (en meta-titane renforcé) viendra terminer les réticents qui auraient survécu aux blasts du début. Je ne donne pas cher de leur peau pour les deux derniers titres, aussi lourd qu’une planète le cul posé sur un trou noir, avec une basse, mon gars, une basse qui ferait vibrer les sols de la péninsule nippone pour la seconde fois. Massif, oui, mais aussi surpuissant. Nesseria, avec un son nouveau chanteur, sonne quant à lui un peu moins comme Converge (par contre, les guitares !), et un peu plus screamo. Si le rythme est moins tout le temps à fond, tout s’étire un peu, s’étend, et prend son temps (enfin !), plongeant ton petit corps dans une ambiance de guérilla à l’AK 47 sur les ruines des buildings de la ville de New York. Nesseria a le bon goût de ne pas oublier les combats au corps à corps, au couteau Bowie, quitte à clouer les rebelles contre un mur avec des stipes rouillées et de les finir à coup de baïonnettes juste pour le fun, les larmes des regrets et des cauchemars ravalés de force. On pète un plomb quand le soleil se couche, abasourdis, fatigué jusqu’au bout, les nerfs épuisés, et pourtant toujours ce vorace appétit pour la violence et le sang. Pour survivre à la guerre, il faut devenir la guerre.