Désolé d'avoir à vous réveiller pendant que vous dormez bien au chaud dans l'étable du bon goût, amis poulains, mais je crois bien que le seul foin dont vous ayez besoin se nomme Necro. Circle Of Tyrants, le mégagroupe prolo de Braunstein avec sa loutre de frangin et deux de ses poulains à lui qui n'carburent pas au foin (Goretex et le vomissant Mr Hyde), est à peu près égal en qualité et en intérêt à la moyenne de ses skeuds habituels. Trois-quatre bombinettes. Pas mal de titres juste passables dont on ne se souviendra pas. Et, évidemment puisque le gusse a été métalleux avant de porter des T-shirts de métal, ses tentatives coutumières de fusion metal extrême-hip-hop complètement stériles, ici avec des guests plus ou moins deluxe et has been, les amateurs jugeront plutôt au line-up. Les samples sont, comme toujours, totalement amateurs - je veux dire par là que n'importe quel demeuré serait capable de les créer sur sa bécane en moins de temps qu'il n'en faut à votre serviteur pour chier une métaphore gratuite. Necro, c'est le blase qui signifie direct "instru sans affinage". Sampler des thèmes de Goblin, Frizzi ou John Carpenter et les laisser crus tels quels pour dérouler dessus des trips vocaux à base de prostituées décapitées au scalpel émoussé puis violées par le trou du moignon, ça n'est pas trop une affaire d'affinage, plutôt de pulsion ultra-primale, qui ne garantira jamais plus qu'un plaisir immédiat mais sans suite... Et puis Necro à la primeur quand il s'agit de tailler dans le gras des meilleurs thèmes de série B. Oui c'est facile. Oui ça n'a strictement aucun intérêt de fond. Mais en étant un chouia anglophone et un minimum sensible aux B.O. de bis transalpin, un titre comme "Black Wings Of Apocalypse" est un bon gros saucisson, du gros boom bap de beat (direct from pro-tools mais bien brut) avec un sample PHAT du thème de Profondo Rosso et quatre verses d'anthologie. On se rend compte dans ce genre de titre charismatique que ce qui sera toujours assuré avec cette bande d'obèses au teint pas frais, ce sont les flows. Porcins, moches. Linéaires comme une feuille de boucher. Odorants. Celui du leader volant toujours la vedette pour ce qui est de débiter les rimes avec plus de frénésie enthousiaste que Rambo mitraillant à 360 degrés dans un champ de colza. Et puis ces textes, pas très éloignés de Flaubert ou Chris Barnes en termes de noblesse littéraire pure. Pour le reste, évidemment, sur tout un disque, c'est pas encore ça... ce qui aurait éventuellement pu être un album au casting all-stars plus épais que la moyenne des sorties Psycho+Logical- n'est rien de plus que le slasher attendu, bourrin et fonctionnel, celui que tu sais plus trop si c'est le sixième ou le dixième de la série, mais que dans le fond, bah tu t'en bas les couilles.