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Boris › Heavy Rocks
- 2011 • Sargent House SH 058 • 1 CD
cd • 10 titres • 52:06 min
- 1Riot Sugar03:56
- 2Leak -Truth, yesnoyesnoyes-04:11
- 3GALAXIANS04:10
- 4Jackson Head03:01
- 5Missing Pieces12:23
- 6Key01:47
- 7Window Shopping03:58
- 8Tu, la la04:21
- 9Aileron12:46
- 10Czechoslovakia01:36
extraits vidéo
informations
Enregistré par Fangsanalsatan a Sound Square, 2009 - 2010. Produit par Boris.
Artwork : Fangsanalsatan & Stephen O'Malley
line up
Takeshi (chant, basse, guitare), Wata (guitare, echo, clavier), Atsuo (chant, batterie, percussions)
Musiciens additionnels : Ian Astbury (chant 1), Michio Kurihara (guitare 2, 5, 7), Aaron Turner (choeurs, guitares, loops 9), Yoshiko Kawakita (chant 7), Kensuke Saito (synthé analogique 3), Faith Coloccia (piano 9)
chronique
- soft rocks mostly
Ils auraient du coller un point d'interrogation au titre. Sale idée de reprendre l'identité de leur propre album culte et chef-d'oeuvre dix ans après, le constat est cruel. Un son plus compressé, moins gras, plus clair, plus propre de fait. La lourdeur en prend un petit coup dans l'aile. Ca sent plus le bidouillage à tous les étages, les essais pas toujours transformés, les invités inutiles (Ian, si tu nous regardes). Les brûlots d'antan roulent au diesel, alors on booste avec des bruitages dignes de jeux vidéo d'un autre temps, "Galaxians", en vain. On change les dynamiques, plus franchement foirées que vraiment pop, "Leak - Truth, yesnoyesnoyes", lorgnant sur un métal atmosphérique incolore voir tièdasse, intermède ambient post-rock déjà vu, sans saveur, "Key". Pour le rock lourd, reste une bonne collection de riffs groovy sur "Jackson Head", Wata envoie enfin du bois, c'est carré, ça va pas chercher loin, du bon vieux hard qui tâche le dessus de table. L'envie du thrasher n'est pas loin, "Czechoslovakia", sous forme d'intro uniquement, morceau complet sur un vinyle, probablement. Saleté de pêche aux collectionneurs. Pour la faire courte, ça sent le manque d'inspiration, ou le bâclage. Voire les deux. Peut-être aussi que le trio avait tout mis dans deux morceaux extraordinaires qui se suffiraient à eux même sur un EP imaginaire génial. "Aileron", Wata la reine du riff qui colle aux semelles se rappelle enfin à votre bon souvenir, longue complainte maladive de Takeshi, matière sonore qui enfle au rythme d'une vieille tortue asthmatique, emplissage d'atmosphère avec de sales vibrations, guitares et basses qui bourdonnent de plus en plus, devant déléguer la mélodie à un piano apparu de nulle part. Sublime. Et "Missing Pieces", mélancolique à pleurer, on croirait y entendre un accordéon se lamenter, en retrait d'une voix abattue, batterie saturée anémique qui vient de l'horizon, guitares tintinnabulantes, lent crescendo qui ne cesse de s'interrompre pour mieux repartir par à coups avant l'explosion inéluctable, une tempête électrique qui fige le monde, la mélodie mise à terre par les drones, Atsuo fait vibrer son énorme gong, Michio Kurihara martyrise ses pédales d'effets, puis au milieu du chaos, une rafale de coups qui retentissent, pour ne laisser que de vagues échos qui s'évaporent lentement. Et la mélodie de refaire surface, le crescendo de redémarrer pour se résoudre enfin, conclusion magnifique à la balade pathétique de Takeshi. La sublimation ne passe plus que sur la longueur, mais elle est bien là. Les brûlots garage appartiennent au passé. Des indices de ce qui reste à venir cachés un peu partout, des petits bouts d'électro, des dynamiques plus mélodiques, et derrière le gros stoner répétitif aux riffs graisseux "Window Shopping" en contrepoint duquel Kurihara crisse, racle, et grince, vient se greffer une ligne de chant féminin stoïque très kawaï, même alors que ça tourne au mauvais trip. "On a un peu fait le tour du rock lourd, non ? Dis donc Wata, tu sais qu'en plus d'être une putain de guitariste, t'es plutôt mignonne. Ca te dirais pas de chanter et de faire de la pop ? T'aimes les beats ? Bouge pas, je reviens…"
note Publiée le vendredi 30 mars 2012
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Note moyenne 3 votes
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commentaires
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- Chris › Envoyez un message privé àChris
Je ne sais pas ce qui m'arrive mais je le trouve bien plus digeste qu'il y a quelques années !
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- (N°6) › Envoyez un message privé à(N°6)
La chro est un peu dure, mais pas tant que ça. Ce qui est très étonnant, c'est de constater, alors que je n'ai probablement jamais réécouté aucun morceau de cet album depuis (est-ce que le fait d'écrire a tendance à fixer l'impression une fois pour toute, en une forme de condamnation définitive ?), à quel point je le connais à fond. Comme le signe d'une époque révolue où l'achat d'un objet faisait que, même si on trouvait ça pas génial, on ponçait le truc parce que bon, fallait quand même rentabiliser l'affaire. Au final il est encore plus fortement marqué de son époque, coincé par son absence d'écoute depuis lors, jamais complètement dégagé des rues du quartier de l'Odéon où je me souviens l'avoir écouté dans une autre vie (peut-être avant de rédiger cette chro ?).
- Fryer › Envoyez un message privé àFryer
Tu confonds avec la Corse.
- heirophant › Envoyez un message privé àheirophant
Normal, c'est japonais, rien de bon en musique ne peut venir de là bas.
- Chris › Envoyez un message privé àChris
Moi je reste clairement sur ma faim avec ce genre d'album.
- Note donnée au disque :