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Indra › Interactive Play (The Essential) Vol. I

cd • 12 titres • 68:35 min

  • 1Sequence (de l'album Kingdom of Light) 2:12
  • 2Beduins and Camels (extrait de l'album Tales from Arabia) 3:38
  • 3Colosseum (extrait de l'album Colosseum) 5:37
  • 4Prophet (extrait de l'album Plenitude) 5:21
  • 5Clairvoyance (de l'album Self Game) 5:31
  • 6Malini (extrait de l'album Kingdom of Light) 2:57
  • 7Dynamic Trance (extrait de l'album Magic Collection) 2:40
  • 8Higher (extrait de l'album Self Game) 3:22
  • 9Up-to-Date (extrait de l'album Self Game) 4:03
  • 10Coming in the City (extrait de l'album Maharaj) 5:13
  • 11Temple (extrait de l'album Plenitude) 3:38
  • 12While in Oz... (Bonustrack recorded in 2007) 24:24

informations

Composé et enregistré entre 1993 et 1995, excepté pour While in Oz... composé en 2007

The Essential a déjà été produit en format double cassette en 1995 sur étiquette Inter-Lotus. Pour en savoir plus à propos d’Indra et y entendre des échantillons sonores, visitez son site web: http://www.indramusic.ro/

line up

Indra (Synthé Korg, claviers, piano et FX)

chronique

La carrière d’Indra connait un essor fort considérable. Au fil des ans, des albums et des concerts, le synthésiste Roumain a collectionné une légion de fans qui ont dévoré sa discographie avec passion, exigeant du poète aux incantations Hindoues qu’il dépoussière ses archives afin d’entendre ses premières œuvres. Ce qu’Indra a fait avec les rééditions de Turning Away, Kingdom of Light, Parallel Time, Plenitude et Cosmic Sound. Sauf que les autres enregistrements souffrent de l’usure du temps. Ils sont partiellement, sinon complètement, détruits où impossible à rééditer. Interactive Play (The Essential) est une compilation qui regroupe justement des fragments de mélodies qu’Indra a réussi à récupérer de ces enregistrements perdus dans les érosions magnétiques des bandes audios. Si la qualité du son varie, celle des compositions démontre une très belle progression d’Indra qui étale ses influences pour finalement les maîtriser et trouver son identité dans des souffles rythmes et ambiances qui s’enlacent pour faire place à des mélodies qui sont le cœur de ses approches sibyllines.
Les cavernes musicales d’Indra s’ouvrent avec "Sequence" de l’album “Kingdom of Light ” et ses gouttes d’ions métallisés qui tombent dans un étang réverbérant, déplaçant des ondes caustiques qui insufflent la vie à une délicate harmonie irisée. Tout en contraste, "Beduins and Camels" offre ses arpèges pincés dans les cordes d’une harpe céleste qui coulent dans des vapeurs de violons Arabes sur une lourde ligne de basse dont les notes menaçantes oscillent comme l’introduction de One of These Days de Pink Floyd. C’est pesant, puissant et assourdissant avec de fines nuances dans la force du son que de nobles arrangements orchestraux nappent d’un voile arabique. Des voiles qui enveloppent aussi le rythme tourbillonnant de "Colosseum" et ses séquences polyformiques qui s’entrecroisent dans un chassé-croisé rythmique emmitouflé de strates enveloppantes. Un rythme me rappelant étrangement les ambiances claustrophobiques de Remy et Klaus Schulze qui se terre dans une belle mélodie morphique dominée par un piano mélancolique et des chœurs angéliques. "Prophet" continue d’exploiter les ambiances sombres et cauchemardesques avec une intro pavée d’halètements de synthé qui toisent des nappes aux tonalités d’orgues. Sans séquences le rythme est assumé par les coups saccadés de synthé qui s’entrecroisent avec de belles modulations dans le mouvement. C’est un titre bien travaillé qui me rappelle "Sequence" de par son approche créative. "Clairvoyance" est une très belle mélodie où la dextérité d’Indra au piano ne fait nul doute. Les notes limpides volètent et flirtent avec innocence auprès de fines lignes de flûtes, à l’orée des résonnances caustiques qui ceinturent cette mélodie cosmique d’une aura de malveillance. La belle et la bête, le jour et la nuit saisis dans un si court laps de temps! "Malini" est un superbe titre de l’album “Kingdom of Light”. Le court extrait proposé démontre la nette influence de Schulze sur Indra. Vif comme l’éclair, "Dynamic Trance" virevolte d’une approche séquentielle sise sur une ligne de basse aux féroces ondulations et des couches de synthé qui ondulent avec la force des vents. Le rythme est fougueux et l’approche me rappelle un croisement entre Space Art et Edgar Froese avec des solos de synthé et des sonorités cosmiques très vintages et des enveloppes de Mellotron qui libèrent des nués de chœurs astraux. Une mélodie nocturne qui rappelle les poésies musicales de Bertrand Loreau, "Higher" coule avec ses accords mélancoliques qui rêvent dans des draps de brumes et des oreillers de plumes scintillants. Malgré un son qui a mal vieilli, on ne peut cacher ni la beauté et ni la sensibilité de ce titre qui flotte sur étoiles, poussé qu’il est par les brumes de Vénus.
Autre extrait de l’album “Self-Game”, "Up-to-Date" roucoule avec le même fluide mélodique que "Clairvoyance" et "Higher". Des accords sautillent avec candeur sur des lignes de synthé aux tonalités soyeuses. Si certaines chantent, d’autres flûtent au-dessus de ce pacte de séquences qui palpitent au gré de leurs tonalités résonnantes et limpides, tintant et résonnant avec la dualité de leurs harmonies. "Coming in the City" de l’album “Maharaj” est un autre petit bijou sur cette collection alibabesque qu’est Interactive Play Vol. I. C’est un titre envoûtant qui git sur une structure minimaliste comme seul Indra sait les décorer avec des insertions de tonalités aussi séduisantes qu’inattendues. De fins tams-tams de genre pic-bois en initie l’introduction. Des frappes de xylophones aux tonalités de verre dansent autour de ces tams-tams, alors que des coups d’archets en bercent le rythme hypnotique afin de tracer la ligne directrice de "Coming in the City" qui est inondé par l’arrivé massive de percussions aux frappes aléatoires. Enchanteur le rythme clopine avec son alliage de percussions et son superbe arrangement orchestral jusqu’aux notes d’une surprenante guitare acoustique qui fait la cour à une flûte, étalant tout le savoir faire d’Indra pour dessiner des ambiances tant solitaires que poétiques sur des structures minimaliste évolutives. Après les ondes ainsi que les sonorités abstruses et iodées de "Temple", les séquences qui alternent de leurs frappes sourdes, moulant le marathon séquentiel de "While in Oz...", pour s’égarer dans des frappes de xylophones en folie, nous ramène à l’époque plus contemporaine d’Indra. L’intro grouille de palpitations arythmiques qui pulsent en tout sens alors qu’une ligne stroboscopique ondule et ouvre le rythme à des percussions qui martèlent un tempo lourd et vif, tout près d’un techno transe, avant de s’essouffler et de se laisser caresser par des ondes astrales d’un synthé chanteur et rêveur. Un synthé lyrique dont les couches iridescentes flottent et ondulent tels des chants de sirènes cosmiques avant que le rythme ne reprenne ses droits avec des percussions qui résonnent sur des pulsations échoïques au débit irrégulier. Une superbe onde synthétisée nappe ce rythme avec tellement d’emprise qu’il en séduit l’ardeur. Mais les pulsations s’échappent et piochent entre deux réalités, errant dans une ambiance de vide avant de s’éclater dans un passage de transe circulaire où tout pulse et tournoie dans un mouvement empreint de statisme. Et "While in Oz..." tempère les ardeurs de ses pulsations dans les tintamarres d’un vide illusoire vers la 13ième minute, avec des vagues de synthé qui flottent dans un néant nourri de lamentations éclectiques, de brises cosmiques et de perturbations intergalactiques. Un passage à vide d’un long marathon séquencé qui retrouve un 3ième souffle vers la 17ième minute avec des séquences croissantes dont les tonalités souples se fondent à celles de verres pour sautiller en tout sens sous les souffles d’un synthé qui étend sa mélodie morphique jusqu’à l’aube de ses derniers souffles ocrés.
Interactive Play (The Essential) Vol. I est une belle compilation de titres perdus dans l’érosion du temps qui plaira assurément aux fans d’Indra. En ce qui me concerne, ça m’a permis de découvrir les vestiges d’un album qui me semble très intéressant; Self-Game. Dommage qu’il soit impossible de le rééditer. C’est aussi un excellent survol des premières œuvres d’Indra qui ont été rééditées. Et la pièce en bonus est un excellent complément. Loin de détonner par rapport à l’ensemble de la compilation, elle est assez représentative des rythmes, ambiances et mélodies qui ornent cette première phase compilatrice. Tout en respectant les structures séquencées qu’Indra utilisaient à l’époque, "While in Oz..." démontre aussi l’évolution du synthésiste Roumain dans ses rythmes et ambiances avec des nuances dans ses structures qui le démarquent aujourd’hui par rapport à ses influences initiales.

note       Publiée le jeudi 29 mars 2012

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