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Jaylib › Champion Sound

cd • 19 titres • 52:48 min

  • 1L.A. To Detroit
  • 2McNasty Filth
  • 3Nowadays
  • 4Champion Sound
  • 5The Red
  • 6Heavy
  • 7Raw Shit
  • 8The Official
  • 9The Heist
  • 10The Mission
  • 11React
  • 12Strapped
  • 13Strip Club
  • 14The Exclusive
  • 15Survival Test
  • 16Starz
  • 17No Games
  • 18Raw Addict (Bonus Track)
  • 19Pillz (Bonus Track)

informations

2001-2003

réédition 2007 : [CD bonus réédition 2007|] Da Rawkus (Sir Bang Version) The Official (Rap Circle Mix) Heavy (Chronic Mix) Optimos For Dilla (Interlude) Survival Test (Rasta Dub Remix) Champion Sound (Remix) The Mission (Stringed Out Mix) One For Dilla (Interlude) Strapped (Four-4 Mix) --- The Champion Sound Beats McNasty Filth (Instrumental) Nowadayz (Instrumental) Champion Sound (Instrumental) The Red (Instrumental) Heavy (Instrumental) Raw Shit (Instrumental) The Official (Instrumental) The Heist (Instrumental) The Mission (Instrumental) React (Instrumental) Strapped (Instrumental) Strip Club (Instrumental) The Exclusive (Instrumental) Survival Test (Instrumental) Starz (Instrumental)

line up

Jay Dilla + Madlib

Musiciens additionnels : Guilty Simpson (MC), Frank-N-Drank (MC), Talib Kweli (MC), Quasimoto a.k.a. Madlib (MC), Percee P (MC)

chronique

  • alternatif

Les contrastes. Tout est une question de contrastes. Pour le donut-maker aux mains fébriles, comme pour le vieux tigre. Après des années de chassés-croisés et de flirt par prods interposées, il semblait logique que Jay Dee et Madlib finissent par se la toucher sur disque commun. Jay Dee est passé de l'autre côté, laissant derrière lui une nuée de ces gros beignets ronds chéris par Homer Simpson que bon nombre dans 'le milieu' se sont empressés de recuisiner à leur façon. Madlib a ressorti ses fonds de tiroirs, fait quelques trucs potables... et Stones Throw a eu l'idée de rééditer leur collab en double CD. Devenu culte entre temps dans les colonnes spécialisées, ce Jaylib, pur one-shot, est aussi encore trop méconnu, au profit de Shades Of Blue ou Donuts de ses deux protagonistes respectifs... alors que ce Champion Sound est un bon album, ne croyez pas ce que notre sévère Progmonster a pu dire à son sujet dans sa chronique de Madvillainy ! D'ailleurs ce Jaylib c'est un peu le grand frère parfumé et fringué avec classe de Madvillainy, celui qui roule en grosse berline chromée et qui est capable de parler dix langues différentes, avec une expression psychopathe dans le regard plus délicate à capter. Quelque part entre gros bad trips paranoïdes et misanthropes, et prods - exigeantes - pour boîtes de nuit, ce disque est dans son genre un mètre-étalon. Je serais bien incapable de vous décrire l'ambiance, si tant est qu'on puisse en trouver une dominante dans ce patchwork qui tient plus de la compilation que de l'album en vérité, ce qui est aussi son gros défaut. La manipulation de samples névrosés ou évanescents fait parfois des miracles : capables de créer des miniatures angoissés quand ils étouffent leur son et le plongent dans l'azote liquide (les échos frigorifiques de "Nowadays" et "Heavy", ou "The Heist" et double-sample de Throbbling Gristle), Madlib et Jay Dee peuvent aussi le libérer de ses entraves et envoyer du gros tube pour club exigeant ("Starz" dont le pumping beat fait une césarienne aux enceintes sans péridurale, ou le jouissif "Raw Shit", taillé pour les ouvertures de concert et porté par la gouaille toujours communicative de Talib Kweli), ou revenir aux fondamentaux soul ("No Games")... et créer par intermitence, entre des flashs troubles des années electro funk et gangsta rap, de véritables petits chefs d'oeuvres, comme ce "The Red" d'inspiration RZA. Le grand écart entre abstract hip-hop et gros booty rap kubrickien, quelque part entre l'ambition des cîmes et la passion geek du sample sculpté avec finesse, ou quelque part entre le fétichisme du sillon et celui des gros cylindres, bref une question de niveau, de grilles de lectures pour l'amateur. Difficile de dire lequel des deux empiète sur l'autre, ce qui est sûr par contre c'est que si leurs instrus rivalisent de richesse, de poésie et d'efficacité et tout ce qu'on voudra, les flows de Jay et Madlib sont le summum de l'invisibilité et de la platitude, très sagement campés à des lyrics sonnant trop souvent comme des slogans sans âme et à l'équation old school "quand je produis, tu rappes - quand tu produis, je rappe", même si Madlib convie son alias sous hélium Quasimoto pour donner un peu d'originalité de ce côté là... Mais les flows sont ils bien le plus important, ici, finalement ? Même en piochant dans les banques de données quasi infinies de ses deux collectionneurs devant l'éternel, la ligne directrice était bien de sortir avant tout un condensé, une synthèse. Sous cet intitulé sportif et cette pochette beauf digne d'une compile tuning-techno (à dessein, évidemment, Jay et Lib étaient bien trop maniaques du détail pour pas l'avoir fait exprès), ce qu'on y entend, tout compte fait, est simplement ce que recherche tout amateur de bon hip-hop dans sa vie ; le "bon son" comme disent ces fétichistes de la heavy rotation, avec tous les contrastes subjectifs que le terme sous-entend. Jaylib convie presque tout le hip-hop existant depuis le milieu des années 80, sans avoir le mauvais goût de sonner surchargé. Finalement, au contraire d'une oeuvre impénétrable et élitiste telle qu'on aurait pu craindre ou espérer de ces deux têtes bien remplies, Jaylib est simplement le trip de deux producteurs dans leurs piles de 33T buildingesques, pitchant et loopant sans relâche au fur et à mesure que les mégots de blunt s'accumulent dans les gros pneus qui leur servent de cendriers... Une certaine idée de l'artisanat avec l'oeil qui brille, du savoir-faire des vrais, ceux qui ne font pas des pieds et des mains pour attirer les regards et préfèreront toujours se griller les oreilles sous des casques trop lourds pour trouver LE son. Mais plus que tout : de la distinction. Et moi, dans ce genre qui était au moment de la sortie (en 2003) plus que jamais en perte de vitesse sérieuse et dominé par des rapaces recycleurs sans imagination ni élégance, j'appelle ça de l'oxygène.

note       Publiée le jeudi 25 octobre 2012

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    Rendez-Moi Envoyez un message privé àRendez-Moi

    Il est déprimant ce disque : prods aussi géniales ("The Red", "Tearz" claquasses) que les flows sont nuls... Je saque Dilla mais Madlib putain !

    SEN Envoyez un message privé àSEN

    Assez d'accord avec Jean Rhume sur mon ressentit qui est plutôt tiède pour cet album... J'suis pas certain d'y revenir...

    Note donnée au disque :       
    Jean Rhume Envoyez un message privé àJean Rhume

    Y a même un sample de Gentle Giant à la fin de "The Heist". Bon sinon, cet album n'arrive pas vraiment à m'accrocher. Je l'écoute depuis des années et rien ne se fixe, j'en ressors toujours aussi vide qu'en entrant. C'est vrai que les voix et les flows ne sont pas le point fort de l'album et les sons ne me causent pas des masses non plus, alors qu'on a affaire à deux tueurs de premier plan c'est certain. Dommage.

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    dimegoat Envoyez un message privé àdimegoat
    avatar

    encore une fois super d'accord avec la chro rap du corbeau. Un album facile d'accès, très efficace et très riche. La comparaison avec Madivilainy n'a même pas lieu d'être. Ici on a un album léger alors que Madvillainy est presque snob. Et au contraire d'une grande partie de la montagne de disques sortis par les crate-diggers insatiables à la Oh No et Madlib Solo, ce Champion Sound est suffisamment cohérent et cherche à faire de vrais morceaux, et pas simplement un habile montage de loops. Yep, 5 bonnes boules.

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