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Digital Underground › Sex Packets

cd • 14 titres • 65:26 min

  • 1The Humpty Dance
  • 2The Way We Swing
  • 3Rhymin' On The Funk
  • 4The New Jazz (One)
  • 5Underwater Rimes (Remix)
  • 6Gutfest '89 (Edit)
  • 7The Danger Zone
  • 8Freaks Of The Industry
  • 9Doowutchyalike
  • 10Packet Prelude
  • 11Sex Packets
  • 12Street Scene
  • 13Packet Man
  • 14Packet Reprise

informations

1989-1990

line up

Gregory Jacobs a.k.a Shock G a.k.a Humpty Hump a.k.a Piano Man (MC, production), Money B (MC), DJ Fuze, Chopmaster J (batterie, production), Schmoovy Schmoov (voix), The Computer Woman (voix)

Musiciens additionnels : Kent Racker (basse), Vinny B, Underground Speakhowyalike Crew, Kenny K, Maverick, Tanisha Spencer, Sleuth, Bret Davis, Bulldog, Liz Racker,

chronique

  • p-funky

Avez-vous déjà entendu parler des sex packets ? Comme les Pog's, ces petites bricoles firent fureur dans les années 90. Conçues à base de substances chimiques mystérieuses pour générer une expérience hallucinatoire ciblant avec précision les fantasmes de toutes sortes par l'ingestion d'une simple pilule, le secret de leur confection fût habilement caché par les laboratoires. Digital Underground, collectif hip-hop de Oakland aux têtes d'hydre auto-partouzeuse (quelques figures west coast y séjourneront, dont un certain Shakur), plus gorgée de Parliament et de Funkadelic qu'aucune autre (ils furent d'ailleurs parmis les premiers rappeurs à solliciter directement George Clinton en featuring, bien avant Outkast), ont été les seuls artistes à consacrer un album aux étranges pilules. Et c'est un peu logique, vu qu'ils les ont inventées. Un concept-album de mauvais goût à l'heure où le SIDA rempli les morgues en silence ? Le mot est sûrement un peu fort : Sex Packets, par-delà ce canular magnifique de poésie SF et au-delà de l'aspect festif du tube d'entrée "Humpty Dance" (qui rendra récalcitrante la part la plus sombre et expérimentalement constipée de notre lectorat (j'en suis hélas navré (oh... en fait je m'en fous !))) c'est d'abord un morceau-titre, une ballade complètement imparable autant qu'anachronique, qui m'évoque ce que pouvait pondre Frank Zappa dans ses moments les plus mellow et salaces. Vice et beauté. Et ce sont les petites gélules luisantes qui scintillent autour, gourmandant nos travers canailles comme des bâtons de réglisse sonores. Un titre aussi génialement con et jouissivement visuel que "Underwater Rimes" avec ses paroles givrées (des morceaux de hip-hop qui finissent par "Yo, this is MC Blowfish [...] uh oh... here comes that stupid shark again, I guess I better blow up", j'appelle ça un miracle), son flow de canard cancéreux sur le dernier couplet et son ambiance surréaliste, ne fait pas trop de doute : Digital Underground carbure pas qu'à la pipe et au Pimousse. C'est net. On a constamment la sensation que Gregory Jacobs/Shock G (la tête créatrice incontestable, MC, multi-instrumentiste et concepteur déglingo, rappeur psychologiquement instable aux alias multiples bien avant Kool Keith) nage entre perversion en barre et déconne "larger than life". Du bon enfant mais du collant, de l'érotisme "princien" couplé à un esprit psychédélique et une coolitude créatrice débridée pas du tout éloignée d'un 3 Feet High and Rising ou d'un certain duo d'Atlanta que je chouchoute. Un hip-hop vicelard transfusé au P-funk de dimension supérieure, ronflant, cocotant l'insouciance et l'humour douteux, pour se prélasser sous un ciel de mousse synthétique bleue-flashy en sirotant un cyprine-grenadine-coconut fraîchement shaké. Si l'orgasme est plus souvent frôlé qu'atteint (giclettement parlant on notera "The Danger Zone", incontestablement la zone noire de l'album, à même de faire basculer les plus exigeants d'entre vous dans l'univers si spécial du Digital UG, ou encore mieux "Freaks of the Industry" avec un Money B. au flow visqueux et le sample le plus moite et sans équivoque qu'il soit possible de dégotter : "Love To Love You Baby" de Donna S.), si on peut se sentir quelque peu assommé par cette manie publicenemy-enne de pas savoir commencer ou finir un morceau sans tirer sur la corde au maximum, ou par le déroulé récréatif ("Doowutchyalike", dont l'instru kaléidoscopique ne masque pas un côté foutage de gueule évident, mais c'est aussi ça qu'est bon dans le fond avec Digital Underground), le plaisir est garanti, comme inscrit sur le paquet... et qui sait ? Il est possible que passée la déception des écoutes fraîches, vous vous retrouviez enfin dans la pochette. L'effet Vavilov-Tcherenkov par le groove, c'est possible. Digital Underground l'a fait.

note       Publiée le lundi 26 mars 2012

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    Jean Rhume Envoyez un message privé àJean Rhume

    Ecouté ce truc en boucle, cet album est vraiment excellent. Rien à dire de passionnant à son sujet mais c'était juste pour acquiescer. Pierre ongulée.

    Note donnée au disque :       
    zappymax Envoyez un message privé àzappymax

    C'est le printemps sur Guts ! Entre les dernières chro de (n°6) et celle-ci, y a de la montée de sève sous l'écorce. Et c'est bien. "Springtime agaiiiiin" : il est recommandé d'écouter Sun Ra, ces jours-ci. Et merci pour ce "sex packets", qui va je le sens réjouir moi.

    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    raaah excellent, grande époque pour la déconne dans le hip-hop, avant que la thug way of life ne ringardise tout ça pour le remplacer par un pseudo-sérieux à la mord moi le noeud