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C.S.I. › Linea Gotica

cd • 10 titres

  • 1Cupe vampe
  • 2Sogni e sintomi
  • 3E ti vengo a cercare
  • 4Esco
  • 5Blu
  • 6Linea Gotica
  • 7Millemi
  • 8L'ora delle tentazioni
  • 9Io e Tancredi
  • 10Irata

informations

Demeure 'L'Olmaia', Val d'Orcia, Toscane, Italie, juillet 1995 et Studio Emme, Calenzano, Toscane, Italie, octobre 1995

line up

Giovanni Lindo Ferretti (chant), Giorgio Canali (guitare, violon), Francesco Magnelli (piano), Massimo Zamboni (guitare), Gianni Maroccolo (basse, guitare sèche), Ginevra Di Marco (chant féminin, choeurs)

Musiciens additionnels : Marco Parente (batterie)

chronique

'Il conviendrait d'être prudent et de choisir la partie derrière la Ligne Gothique'...La Ligne Gothique, une ligne de fortifications située le long des Apennins destinée à stopper les troupes alliées, organisée par le Maréchal Kesselring lors du retrait des troupes allemandes en 1944. 'Linea Gotica', un disque douloureux, un hommage aux partisans et victimes du totalitarisme, avec pour toile de fond, outre la résistance italienne, le conflit dans les Balkans puisque 'Cupe vampe' fait référence au siège de Sarajevo. Cette pièce ouvre d'ailleurs le disque de manière assez dure, sans batterie mais avec une guitare sèche grattée violemment, soutenue par un violon tendu et quelques accords électriques. La voix de Giovanni Lindo Ferretti se fait conteuse, neutre d'abord mais comme si elle ne pouvait se contenir devant l'horreur, sort de sa froideur, se veut passionnée, tandis que la musique achève la partie dans un ultime grincement. Plutôt intense comme entrée en matière. Comme sous le choc, 'Sogni e sintomi' s'enclenche sur une pulsion marquée par la basse, comme un coeur encore effrayé, que les quelques notes glacées en arrière-fond ne parviennent à apaiser. Tout se calme pourtant sur le refrain mais un refrain baigné de mélancolie avant que le battement ne reprenne. Encore cette alternance de tension et de mélancolie. Peu d'éléments, toujours pas la moindre batterie, mais un malaise persistant. On voudrait que ça éclate franchement et c'est ce qui arrive, l'électricité de la guitare frappe quelques secondes mais la grisaille retombe aussitôt. Deux chansons et les nerfs ont déjà été passablement malmenés et les grincements d'introduction de 'Ti vengo da cercare' ne présagent rien de bon. Erreur, voilà une pièce magnifique, apaisante dans sa beauté tragique, avec son rythme lent, ses choeurs féminins et surtout un Giovanni Ferretti poignant et magistral derrière le micro. Un répit avant un 'Esco' tendu, pesant, avec son piano menaçant, cette guitare à l'électricité gémissante qui confirme avec 'Blu' une tendance plus sombre dans la suite de l'album...Enfin, difficile de l'affirmer car le groupe semble décidé à jouer avec nos nerfs en ponctuant cette noirceur tordue de brefs moments de paix qui ne font que rendre le plaisir plus masochiste. Après un 'Linea Gotica' inquiétant, axé sur la récitation de Feretti (les paroles se basant sur le récit 'Les 23 jours de la cité d'Alba' de l'écrivain Beppe Fenoglio lui-même inspiré de faits réels, notamment la résistance vaine des partisans anti-facistes de la ville), les titres suivants abordent l'autre thème fort du cd, soit la religion et ses contradictions, de manière aussi peu joyeuse avec un 'Milleni' violent et torturé qui constate avec une lucidité froide que 'plus Dieu est mentionné, plus le degré de violence et de douleur augmente'. Contraste saisissant, 'L'ora delle tentazioni' uniquement joué au piano avec la voix profonde de Giovanni Ferretti rejoint par celle de Ginevra di Marco pas toujours aussi présente qu'on aurait pu le souhaiter sur cet enregistrement mais toujours utilisée fort à propos. Que penser de 'Io e Tancredi' narrant la complicité d'un cavalier et son cheval ? Je n'en sais trop rien, le morceau n'est pas mauvais en soi mais après l'intensité vécue jusqu'alors, il ne dégage pas grand chose comparativement. Cette oeuvre dense, belle, tragique, se conclut sur un 'Irata' marqué par Pasolini, un condensé d'orchestrations à la fois folk et rock dans la complémentarité des guitares, sèches et électriques, que l'on aurait aimé considérer comme une apothéose mais qui se révèle juste correct, quelque peu banal dans ses lignes...Qu'importe, pour un second album, 'Linea Gotica' frappe très fort et remue là où ça fait mal.

note       Publiée le mercredi 14 mars 2012

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