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The Notorious B.I.G. › Life After Death

  • 1997 • Bad Boy 78612-73011-2 • 2 CD

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brianm      jeudi 13 février 2020 - 14:10
nowyouknow      dimanche 17 février 2019 - 00:50
Raven      samedi 25 février 2012 - 13:37
Karamazov      samedi 25 février 2012 - 13:30

cd 1 • 12 titres • 49:20 min

  • 1Life After Death (Intro)
  • 2Somebody's Gotta Die
  • 3Hypnotize
  • 4Kick In The Door
  • 5Fuck You Tonight
  • 6Last Day
  • 7I Love The Dough
  • 8What's Beef ?
  • 9B.I.G. Interlude
  • 10Mo Money Mo Problems
  • 11Niggas Bleed
  • 12I Got A Story To Tell

cd 2 • 12 titres • 60:00 min

  • 1Notorious Thugs
  • 2Miss You
  • 3Another
  • 4Going Back To Cali
  • 5Ten Crack Commandments
  • 6Playa Hater
  • 7Nasty Boy
  • 8Sky's The Limit
  • 9The World Is Filled...
  • 10My Downfall
  • 11Long Kiss Goodnight
  • 12You're Nobody (Til Somebody Kills You)

informations

Septembre 1995 - Janvier 1997. Productions signées Sean "Puffy" Combs, The Hitmen, Buckwild, Clark Kent, Easy Mo Bee, Havoc, Daron Jones, Kay Gee, DJ Premier, RZA.

line up

Biggie Smalls (MC, production), Easy Mo Bee (production)

Musiciens additionnels : DJ Premier (production), Sean "Puffy" Combs, The Hitmen, Buckwild, Clark Kent, Havoc, Daron Jones, Kay Gee, Deric Angelettie, Pierre Retrayt, Nasheim Myrick, DJ Enuf, RZA (production), Karen Anderson (voix), Kit Walker (claviers), Krayzie Bone, Layzie Bone & Bizzy Bone (voix), Deborah "Portia" Neeley Rolle (voix), Keanna Henson (voix), Carlos Broady (orgue hammond, production), Faith Evans, Pamela Long, R. Kelly, The LOX, Jay-Z, Angela Winbush, Maze, Kelly Price, Bone Thugs-N-Harmony, 112, Lil' Kim, Roger Troutman, Carl Thomas, Too Short, DMC (MC's)

chronique

  • mafioso

En voilà un qui appelle le même verdict que Ombre est Lumière, ou Wu-Tang Forever : le double en hip-hop, c'est pas vraiment le concept du siècle, mais ça n'empêche pas d'atteindre la postérité. Inégal est un mot facile pour qualifier Life After Death de Chris Wallace, mais je suis un chroniqueur facile donc c'est le premier qui me vient à l'esprit. Dans l'esprit c'est plus une compilation posthume qu'un album. Des chansons splendides côtoient des morceaux passables, voire de pures bouses radio-ciblées sans saveur qu'on aurait volontiers virées (ne serait-ce que "Fuck you Tonight", sans parler de sa connerie sauce Rod Stewart ou de l'intro moisie du deuxième disque). On aurait aimé élaguer ce trop-plein de mauvais FM oui - car il y en a aussi du bon ici, inutile de se raconter des bobards ("Going Back To Cali" est une leçon dans le genre - il ne s'agit pas d'une reprise du tube de LL Cool J hein - et "Hypnotize" le single parfait) - pour concentrer le tout dans un seul CD 100% crème de plaisir. Ready To Die présentait le gusse avec l'efficacité d'une bio qui aurait été concoctée par Spike Lee et Scorsese, Life After Death est l'album-testament, noyauté par la nécrose artistique P.Diddy, cocottant, rococo, chromé, cravaté, la définition Francis-Ford-Coppolienne du genre. Le skeud-Caligula, celui de l'excès, de la suffisance, de la domination, une forme d'orgie à la cool au milieu des pétasses gonflées, des copains débiles, des sous-fifres envieux et des colonnes grecques du manoir new-yorkais. Testament de baron de la drogue, drappé dans le chrome et le velours, avec des grosses pépites de chunky chocolat noir nuit - parce qu'ici et en évacuant les nuages molletonnés R'n'b, ça pue quand même bien la mort par endroits, on va pas se mentir entre gens bien élevés : "Somebody's Gotta Die", "What's Beef", "Niggas Bleed", "My Downfall", "You're Nobody", devraient vous faire comprendre que la nounoursitude du personnage ne lui empêche pas de créer une tension dramatique tangible, soutenue par des prods soufflant le chaud et le froid. Epaulé par toutes sortes de fréquentations plus ou moins fâcheuses, voire inutiles dans le cas des MC's en featuring, avec comme poulain doré un m'as-tu vu plus orgueilleux d'Alain et Delon réunis dans la carcasse d'un mérou humain (Jay-Z), le putigrade Biggie, chapeauté et parfumé de frais par ses plantes, choisit en fait de se dérouler le tapis rouge à lui-même en s'amusant ouvertement de toute concurrence, comme de la guerre East-West Coast qui le mènera à la morgue, assurant qu'il n'ira à Los Angeles que pour y faire la moisson des filles - ou chourave le G-Funk sans complexe ("Going Back To Cali"). Trop haut pour que les gesticulations infantiles d'un Shakur puissent l'atteindre. Soutenu par toute une palette de prods très en vogue, du minimal total au velouté le plus cocotte, et surtout par des producteurs aux intentions et aux tentations éloignées (inutile de tous les citer, téma la liste), Biggie se répand sur ces instrus luxueuses et moirées comme Jaba le Hutt avachi sur son trône avec cette chaudasse de Leïa en porte-clé sexuel : dominant, gastéropode, lubrique, pulpeux, gouailleur comme pas possible... La grande force de l'album est incontestablement le charisme renfrogné qui se dégage de cette bouboule dont les punchlines mongolo-cryptiques distillent un venin à action lente ; le venin du fugu des MC's. Ce flow... Ce flow bouffi, sarcastique, cholestérolé, lubrique, a une saveur incomparable. Et il tient nickel sur toute une palette d'ambiances. Un tube bouncy pour remuer ton boule ? Bouboule est cool et te donne "Hypnotize" ; si tu te laisses pas aller à ce groove caliente et à ces basses dodues jusqu'à en oublier ces choeurs superficiellement plastico-péripathéticiens, tu n'es que mousse. Mais Bouboule a aussi prévu le registre de l'hypnose morbide tranquille, a.k.a "What's Beef", le poison lent dont je parlais plus haut le v'là - pourquoi vous croyez que Tricky reprendra à la lettre cette putain de boucle, pour en faire "Bury the Evidence" ? Tu veux du old school pur ? Il te colle un petit interlude avec de la réverb' en masse et du beat qui claque, piqué à Schooly D. Du RZA discipliné mais épique ? Vas sur le second disque : "Long Kiss Goodnight", c'tout. Une bizarrerie ? Avec "Playa Hater", tu devrais sûrement comprendre que Bouboule est aussi Nounours ; que derrière le maquereau se cache un drôle d'allumé, comme quoi les apparences sont trompeuses. J'ai pensé à deux David en entendant cette improbable chansonnette de bébé adulte, la première fois : Thomas et Lynch... et j'ai pensé à me faire flinguer, après avoir arpenté le bitume chaud de "My Downfall", et du final "You're Nobody (Till Somebody Kills You". Solennel, funèbre, et ? Une telle vérité se dégage de cette merde fiévreuse que les mots se retrouvent comme macchabées a essayer d'en extraire la moelle au scalpel. Un goût d'éternité. "You're Nobody" est comme captée direct d'là-haut (à moins qu'ça vienne d'en bas, là où c'est chaud), ces frissons étranges ne trompent pas. Ce gros sac s'était visiblement projeté dans son avenir proche, en scannant de la façon la plus effroyablement lucide sa légende... Au-delà du symbole posthume, du mythe, du marketing, dont je me fous intégralement (et qui n'a pas plus d'emprise en vérité que le statut de 'classic'), et par-delà l'aspect bordélique/compilatoire de Life After Death et des singles putasses qui le jalonnent, ces moments forts m'ordonnent simplement de vous inviter à venir embrasser ses grosses bajoues refroidies. Enfin, refroidies, façon de parler... Nounours a été incinéré.

note       Publiée le samedi 25 février 2012

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    brianm Envoyez un message privé àbrianm

    Eh bah, je l'ai pendant très longtemps sous-coté celui-là, trop focalisé que j'étais sur Ready to Die (peut-être mon ablum de rap préféré, il faut le dire). Et d'un seul coup, j'ai bêtement réalisé : "merde, pris individuellement, les 3/4 de mes morceaux préférés de Biggie sont sur Life After Death". Le double-album ultime du rap, qui part dans tous les sens mais n'est jamais hors propos. C'est parfois hollywoodien (Somebody's gotta, N*** Bleed, Last Day), parfois sucré FM sans jamais sembler malhonnête (Sky's the Limit bordel), des fois franchement enjoué voire carrément drôle (I got a Story to Tell), sans oublier les bombes nucléaires de technique new yorkaises qui ferment leur gueule à n'importe quel MC frustré (Kick in the Door, Ten Cracks Commendments). Et puis bon, on en parle du tryptique final de l'album, brutal rappel du destin qui attendait Biggie? Biggie qui, à jamais, mettra le mot "groove" dans le rap (les hits défonceront encore les dancefloors en 2040) ; un mastodonte qui nage dans n'importe quel beat, pour dire tout ce qu'il veut, quand il le veut et comment il le veut. Le meilleur antihéros du rap, la star FM que tu aimes, et que tu crois quand elle te dit qu'elle a tué quelqu'un le matin même. Pas son meilleur album, mais sachant que ses deux seuls albums sont dans le top 10 du rap US...

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    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    Et ben mon cochon, y a à boire et à manger là dedans. C'est clairement un gros oeuvre bien putassier, et aux premiers abords il fait un peu dégoutant dans tout ce qu'il contient de racolage actif. Mais finalement, en lui donnant le temps, il se décante plutôt bien, même de mieux en mieux. Alors certe, ça ratisse large, même franchement trop large parfois, et puis Puffy est insuportable dès qu'il montre son museau de blaireau, mais plus ça va plus il me gagne, aussi bien par le versant tubesque indiscutable que par les bizarreries du genre Playa Hater (que j'ai d'abord détesté avant d'adorer), et puis quelques classiques bien sinistres, mafioso-clichetonesques certe mais racontés avec un tel brio que bon, on finit par céder. Y a du featuring vaseux (je ne parle pas des filles, le refrain disco d'Angelo Winbrush et le flow "dans ta gueule" de Lil' Kim sont les meilleurs alliés du gros), y a de quoi élaguer, mais alors que j'étais parti sur l'idée que c'était en dessous du déjà très inégal All Eyez on Me de son jumeaux le Thugzzzzz 4 Life de la West Coast, finalement je crois bien que c'est le contraire.

    Karamazov Envoyez un message privé àKaramazov

    You're Nobody (Til Somebody Kills You) : presque Christique.

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    vargounet Envoyez un message privé àvargounet

    "j'y avais pas pensé" ben visiblement non ...

    Raven Envoyez un message privé àRaven
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    Waaaaaah, eh ben juste MERCI pour vos conseils les gars ! Ice Cube, Public enemy ptain ! j'y avais pas pensé !!!! Heureusement que vous êtes là (salut vampyrlost!)

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