Simple Minds › Life in a day

Johnny and the Self-Abusers n'aura été qu'un combo punk parmi tant d'autres, le temps d'un single ('Saints and sinners'), histoire de rêver, et puis fini...Vraiment ? Bien au contraire. Le batteur Brian McGee, le guitariste, Charlie Burchill, et le chanteur Jim Kerr décident de ne pas en rester là et lancent un autre projet, promis à un autre destin celui-ci, Simple Minds. Leur premier essai n'a pourtant rien de punk, ses racines puisent dans le glam de Bowie et Roxy Music. Un clavier a été engagé mais il a pour l'heure principalement un rôle d' accompagnement avec des sons de piano, d'orgue, même si de timides audaces synthétiques laissent présager des expérimentations futures. Les orchestrations restent donc plutôt classiques, typiques de n'importe quelle formation de l'époque. Renié par ses géniteurs mêmes, ce disque, s'il n'a rien de transcendent, n'est pas non plus raté et compte son lot de bonnes choses. Je peux vous proposer 'All for you', dansant et bien torché dans sa mélodie, avec l'imperceptible point de tristesse dans le chant mais également 'Pleasantly disturbed', plus obscur, enrichi notamment d'un violon employé fort à propos, 'Life in a day', pas foncièrement original mais remplissant correctement son contrat grâce à son thème de clavier et sa rythmique entraînante. Je suis nettement moins emballé par le second single, 'Chelsea girl', passablement ennuyeux dans son rôle de mauvaise copie de Bowie, et me rabattrai plus volontiers sur la piste suivante, 'Wasteland', plus audacieuse en combinant une pêche rock et des claviers endiablés. Nous sommes loin de ce que le groupe s'avérera capable de produire dès 'Reel to reel cacophony' mais ça reste correct. Cette galette permet surtout de faire connaissance avec le groupe et de tester les compétences de chacun car si elle fut un insuccès à sa sortie, elle a le mérite de démontrer que Kerr a de bonnes compétences vocales, que les musiciens ne sont pas manchots en matière d'écriture et d'arrangements même s'ils n'ont pas encore trouvé leur voie et manquent de courage. Personnellement, je ne zapperais finalement donc que 'Chelsea girl' et éventuellement 'Someone', peut-être un brin trop classique. Les autres compositions sont bonnes, pas franchement révolutionnaires je le répète, mais pas désagréables pour autant. Il n'y a donc pas à rougir de compter ce premier album dans sa collection même si on s'empressera de compléter avec les enregistrements suivants. 3,5/6