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Oxbow › An evil heat

9 titres - 75:38 min

  • 1/ The snake & ...
  • 2/ ... the stick
  • 3/ S bar x
  • 4/ Stallkicker
  • 5/ Sweetheart
  • 6/ Sawmill
  • 7/ Skin
  • 8/ Sorry
  • 9/ Shine (glimmer)

informations

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line up

Dan Adams (basse), Greg Davis (batterie), Eugene Robinson (voix), Niko Wenner (guitares)

Musiciens additionnels : Jarboe

chronique

  • déjanté

Contrairement à ce que leur nom et leur origine géographique pourraient laisser penser, les californiens d'Oxbow n'ont rien d'un groupe de surfeurs insouciants ! On découvrira au contraire, un groupe tortueux et dérangeant qui ne fait aucune concession à la facilité. Dès l'ouverture du premier titre, l'auditeur est placé sous le feu d'une violente série de plaintes lancinantes et de cris, que dis-je de hurlements, pendant environ deux minutes. On comprend alors pourquoi l'album s'appelle "An evil heat". Quand les guitares apparaissent enfin, on pénètre définitivement dans le cauchemar musical d'Oxbow pour 9 titres (curiosité : ils commencent tous par la lettre "S") et 75 minutes de furie agrémentée des gémissements de Eugène Robinson, ces derniers se transformant par moment en véritables glapissements de désespoir et/ou d'impuissance. Fidèle à la philosophie de leur label Neurot recordings, la musique du groupe est anti-conventionnelle au possible, sauvage et surprenante. Destructurée mais sans devenir incohérente, bien au contraire. Elle nécessite comme toutes les expérimentations une phase d'adaptation de la part de l'auditeur avant de livrer une partie de ses secrets. Une sensation d'urgence et de rage inassouvie filtre à chaque instant comme si le groupe n'avait eu droit qu'à une seule prise pour enregistrer son (déjà) cinquième album. Étrange et déconcertant, le rock brut des américains laisse une place non négligeable aux ambiances dont le meilleur exemple est "Shine", le dernier morceau entièrement instrumental de l'album, qui nous offre plus d'une demi heure d'atmosphères saturées et jouissives. Une très bonne surprise sur laquelle on retrouvera même quelques invités de marque comme Jarboe des Swans et Marianne Faithfull.

Très bon
      
Publiée le lundi 13 mai 2002

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chronique

  • noise démoniaque et sexuel

La signature d'Oxbow sur Neurot pourra peut être leur ouvrir les portes du succès… ou tout du moins vers un public plus large et apte à se soumettre à l'univers oppressant du groupe, qui trouve ici son écho chez un Neurosis ou même un Khanate – groupes qu'il a indéniablement influencé à mort. "An evil heat" est un album jusqu'au boutiste. Reprenant une bonne partie des éléments du génial "Serenade in red", il les pousse au maximum pour faire gicler le sang sur la table d'opération. Malsain et flippant à la fois, les titres s'enchainent dans une cohérence qui rappelle celui des serial-killer, froid juste avant d'opérer, et passionné voir possédé durant l'acte. Oxbow est un viol collectif auditif, il te met face à toi-même et face à tes propres angoisses, il pousse jusqu'au fond en t'assommant de ce blues dissonant et maléfique. Car c'est bel et bien le diable qui possède monsieur Robinson: sa voix est inhumaine, au-delà du concevable, elle se déchire "dans une violence si dense que la nuit s'est tue pendant 30 jours". Ses hurlements inhospitaliers et ses scansions de poètes dérangés entrent en symbiose avec cette guitare qui change de visage tout en gardant le regard du tueur: elle se déverse en arpège bluesy, en harmoniques expiatoires ou en accords lourds dans une semi-apocalypse rythmique post-hardcore. C'est lent, ça te donne le temps de torturer ta victime, et ça te permet de sentir cette basse lourde comme une hache qui s'enfonce dans ton dos. "An evil heat"… oui, le disque du diable, évidemment, la musique du diable: le blues… mais version 2002, avec ses ruelles bétonnées, ses tueurs en séries, ses putes dégueulasses sidaïques, l'héroïne, ses mass-médias propagandistes et ses prêtres avoués pédophiles. De quoi te donner la rage. A la fois puissant et pesant, accablé par la culpabilité: un modèle symbolisé par le dernier titre de 30 min, complainte d'un malade mental pervers dégénéré sur fond de larsens / drones interminables et d'une batterie incantatoire qui se contente de marquer un rythme, tandis qu'Eugène frôle l'incident cérébral. Simplement fou. Chris demandais pourquoi les titres commencent tous par un "S"… c'est simple: "S for suck and sex". Pas étonnant que Jarboe vienne y apposer son organe sensuel à la salive acide et à la peau dure. Ultime.

Chef-d'oeuvre
      
Publiée le vendredi 22 septembre 2006

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Note moyenne        32 votes

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Cinabre Envoyez un message privé àCinabre
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J’espère que vous pardonnerez cette entorse à la francophonie de mon chro-mentaire. La note? 7/6.

Bien à vous!

Message édité le 27-05-2024 à 15:45 par Cinabre

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Cinabre Envoyez un message privé àCinabre
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"Careful with that axe Eugene! It’s painful when you cut me with it. You went too deep. It was too... It’s not unreal, Eugene, you know that. It may seem unreal to some but not to me. Not to you. I felt it too you know? Your pain. It’s mine too. It always was. From the beginning. From the day I was born. You may be older. You may be wiser. You may be stronger. But please. Put the axe down. Just put it down please. You hurt me enough already. I get it. They all do. We all do. Let it go."

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Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

J’y reviens de plus en plus souvent. Consistant mais plein de fébrilités. Un mur lézardé de fissures en tous genres. Le meilleur est pour la fin, en plus. « Sorry », c’est leur « Dirt », en un sens.

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Procrastin Envoyez un message privé àProcrastin

Tant qu'à cuire!

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Cinabre Envoyez un message privé àCinabre
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Dans mon top 10 à vie. Le nirvana du Noise Rock. Combote merveilleusement avec l'ivresse tranquille d'un jeudi soir.

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