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The Fall › Live at the Witch Trials

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Shelleyan      samedi 14 avril 2018 - 10:57
AlXX      jeudi 20 mars 2014 - 21:35
Klarinetthor      jeudi 16 janvier 2014 - 15:51
Alfred le Pingouin      jeudi 25 juillet 2013 - 18:44
ericbaisons      dimanche 5 février 2012 - 23:03

disque 1 • 21 titres • 70:48 min

  • 1Frightened 5:03
  • 2Crap Rap 2/Like To Know2:05
  • 3Rebellious Jukebox2:56
  • 4No Xmas For John Quays4:39
  • 5Mother-Sister ! 3:21
  • 6Industrial Estate2:01
  • 7Underground Medecin2:08
  • 8Two Steps Back5:04
  • 9Live at the Witch Trials0:52
  • 10Futures And Pasts2:37
  • 11Music Scene8:01
  • Bonus Tracks
  • 12Bingo Master’s Break Out2:22
  • 13Psycho Mafia2:15
  • 14Repetition4:56
  • 15It’s the New Thing4:56
  • 16Various Times6:40
  • 17Dresden Dolls (Bootleg 7’’ version)3:38
  • 18Psycho Mafia (Bootleg 7’’ version)2:21
  • 19Industrial Estate (Bootleg 7’’ version)1:47
  • 20Stepping Out2:45
  • 21Last Orders2:21

disque 2 • 20 titres • 72:56 min

  • BBC Sessions
  • 1Rebellious Jukebox3:00
  • 2Mother-Sister3:08
  • 3Industrial Estate1:46
  • 4Futures and Pasts2:36
  • 5Put Away3:34
  • 6Mess of My3:14
  • 7No Xmas for John Quays4:14
  • 8Like to Blow1:48
  • Liverpool ‘78
  • 9Like to Blow2:06
  • 10Stepping Out3:10
  • 11Two Steps Back5:51
  • 12Mess of My3:25
  • 13It’s the New Thing3:48
  • 14Various Times4:59
  • 15Bingo-Maser’s Break-Out !2:49
  • 16Frightened5:35
  • 17Industrial Estate1:54
  • 18Psycho Mafia3:01
  • 19Music Scene9:26
  • 20Mother-Sister !3:32

informations

Album original (disque 1, pistes 1 à 11) : enregistré au Camden Sound Suite par Alvin Clark, le 15 décembre 1978 : Mix le 16 décembre 1978. Produit par Bob Sargeant et The Fall.

"Repetition in the music and we're never going to lose it"... La réédition sortie chez Castle Music en 2004 – celle que je possède – compte quarante et une plage, dont les onze premières seulement se trouvaient sur le disque sorti en 1979. Contrairement à mon habitude, j’inciterais volontiers l’auditeur à jeter plus qu’une oreille aux bonus ici proposés. Outre que les plages enregistrées aux studios de la BBC (CD 2, plages 1 à 8) et les versions en concert (CD 2, plages 9 à 20) donnent à entendre ces chansons sous un jour encore plus cru et direct (voire très brut pour le live à Liverpool, la prise de son ne laissant rien à l’interprétation, question DIY…) cette édition, en effet, contient entre autres le premier single du groupe, Bingo-Master’s Break-Out, et surtout sa face B, véritable manifeste pour le groupe, au titre évocateur de REPETITION. Chacun en revanche, jugera pour son compte s’il est sain et pertinent d’enchaîner l’écoute in-extenso et sans la moindre pause de ces deux disques au contenu fort dense et bien tassé.

line up

Martin Bramah (guitare), Karl Burns (batterie), Yvonne Pawlett (claviers), Marc Riley (basse), Mark E. Smith (voix)

chronique

  • punk

Saleté de Punk ! Satané groupe, méchant. Salopard de parolier qui croasse. Ils nous paument. Ils nous assaillent. Dès l’entame, en ce début de discographie, Mark E. Smith la crache bien amère, rumine, soliloque, apostrophe. Et the Fall est déjà en place : machine à nous marteler le crâne dont les membres changeront souvent – du égards à cet acariâtre meneur bien prompt à congédier tout ce qui froisse sa rancœur – mais dont la manière perdurera, creusant d’autres rainures, variant vicieusement les angles de l'attaque à mesure des disques innombrables, des années enquillées, des fâcheries en abyme. Piège à clous qui nous enfonce la métrique sans répit. D’emblée, la musique de the Fall agresse ; ou plutôt : elle prend à parti. Ce qui nous fond sur le coin, ici, ça n’est pas une charge de plomb façon heavy metal, un déluge de larsens à la mode crust, patches et cuir. C’est bien plus sec. Moins lourd mais infiniment nerveux. Excessivement énervant, même. Comme un pain décoché dans la tronche, sans qu’on s’y attende, par ce type qui braille par dessus la musique, répète en boucle ses anathèmes incompréhensibles, ses vannes de crevard ésotérique – c’est sûr, là, il se fout de vous, même si vous saisissez un mot sur deux, une part encore plus réduite de ses allusions – planté sur son tabouret avec sa carrure de malnutrition et ses cernes d’adolescent vieux. Tant pis pour vos cartilages. C’est ce même cramé qui vous choppe à la sortie pour vous souffler sa stout en pleine face quand tout ce que vous voulez, c'est de regagner la piaule, fissa. Puis d'ailleurs, vous, tiens… Êtes-vous vraiment dans un plus bel état ? Qu’avez-vous de moins pourri que ce sale con-là ? Est-ce qu’à y prêter un instant l’oreille, il n’aurait pas à en dire, le gars, qui vous changerait un peu des petits échanges ressassés, bonjours, la famille, le taf, les paris sportifs, les gosses, la plastique des cousines qui commence à s’affaisser ? … L’arme véritable de l’alcoolique, le véritable danger, à se prolonger en sa compagnie, c’est la séduction de son mode de vie, de son marasme non-coupable, aux lendemains des esclandres ; la terrible drôlerie qui pointe à ses moments de grande forme, dans son délire en embardées. Et puis Smith est un érudit. Un obsédé de littérature, déjà, en ce jeune âge – le nom The Fall, comme on sait, a été choisi en renvoi à La Chute de Camus, pour commencer… Un commentateur informé de sources qui nous échappent, souvent, lectures enchaînées à la vitesse où d’autres allument leur clope au cul de la précédente ; et douloureusement pertinent, avec ça, une fois comprises ses phrases marmonnées, ses considération mordantes et dégoûtées sur nos semblables - n’allez pas lui dire qu’ils sont aussi les siens ; les filles mères, les rebelles qui paradent à la télé – Top of the Pop, c’est le Maquis ? – en cette ère d’iroquoises et de vinyle riveté ; les camés sans noël ; et puis déjà l’industrie du disque ; et encore : l’arnaque, l’escroquerie, les trahisons qui guettent la Scène, tout le vivier des petits groupes de caves qui clament leurs fraternités, leurs fiertés locales, sans daigner voir ce qu’elles ont de friable, leurs belles existences, leurs fêtes entre pairs. Lui n’en est pas. The Fall crache sur tout ça. Smith n’a que vingt deux ans mais il vomit la jeunesse, l’insouciance ; il ne veut pas danser, et maintenant il est en transe ; il voit clair et vous la balance en travers, sa version lucide du monde à l’heure où ferment les usines ; le chômeur est un oisif, autant qu’il en profite pour se ronger sans traîner. Vous ne comprenez pas ? Pas son affaire ! Démerdez vous. Il ne va pas vous mâcher la déconfiture ; il a bien assez à faire, à choyer ses propres ulcères. Le signe de sa santé véritable - nonobstant cocard, contusions, haleine - c’est qu’il ne marche pas, lui, dans la combine. C’est lui, l’auteur d’un tour bien plus mauvais… Et The Fall, donc – en groupe compact, sans trace de gras – fait déjà mieux que suivre. Propulse, balance. Avec cette même approche double : agacer, taper sur les nerfs mais en vous retenant, vous acculant tout pareil à l’écoute ébahie. Les accroches, mélodies, riffs et motifs rythmiques sont – à vrai dire – proprement imparables. Eux aussi pillent à des sources multiples : rock prolo, pop en carillons de claviers, groove presque mods – c’est à dire soul blanchie, Rythm and Blues séchés aux sorties des fabriques. Ils en trouvent un, le choppent, le dupliquent : voilà ! Le foutent en boucle, le répètent, obsessionnellement, jusqu’à la nausée. Il est si parfait, si réussi : pourquoi ne pas en abuser ? Après tout, n’est-ce pas l’essence même de nos musiques populaires, celles dont débordent les tops et autres palmarès ? Une ritournelle et hop ! Un tube. Un break ! Très, très court, une mesure à peine, en fausse piste seulement, pour crocheter l’attention avant d’en remettre pour trois cent trente ressassements de plus. C’en est fait ! Ça suffira bien… Bien sûr, ceux-là poussent tellement le procédé qu’à les écouter, on a envie de briser les os – si on savait qui c’était, celui-là, si on le tenait – à l’inventeur des concepts de hit-single, de chanson facilement mémorisable, des trois-trente taillées pour s’incruster. Et l’autre par dessus qui scande n’importe comment – note fausse, accents aigres, syllabes enfouies, timbre qui dérape déjà – ses tessons prophétiques et ses adresses malveillantes. Ceux-là – tous – maîtrisent déjà sans faiblesse cet art de forcer nos attentions, de faire intrusion dans nos entendements pour nous fourguer leurs hymnes tors et sans relâches. De fait, une fois assimilées l’obsédant dessin qui trace chacune de ces pistes – et ça ne traîne pas, croyez moi ; une fois saisie la moindre bribe du dessein qui les tends – et à force d’insistance (la sienne, d’abord), on finit par l’entendre, l’explicite de Smith ; eh bien, une fois tout cela compris… L’évidence, la pertinence des variations vous piquera aux tympans : ci, l’orgue qui tisse, dévide et roule autours des ses trois notes ; là, la guitare qui décale la syncope pour vous faire glisser vers le secouement de carcasse… Et vous saurez alors, vous jurerez qu’il n’existe pas au monde de meilleure musique. Parce que mauvaise est l’intention et l’exécution entièrement accomplie. Parce que sur ce premier album, le son est à l’avenant, sans défaut pour ce qui se trame : nu mais parfaitement équilibré, net mais couvert d’aucune couche protectrice ni paré d’aucun effet d’embellissement. Chaque fois que vous y replongerez, ce sera de l’irréfutable. Je vous présente Mark. Je vous présente The Fall. Ils semblent n’aimer personne et pas grand chose non-plus. Ils détestent les punks, parce qu’intrinsèquement, profondément, c’est ce qui coûte d’en être, punk. Ils jouent sans dégrossir, tellement brut et anguleux que ça en devient brillant ; tellement brillant que ça ne se refuse pas, qu’on n’en décrochera plus. La bande vous tombe dessus dans un faubourg de Manchester. C’est leur tout premier album, en ce jour sûrement sale de l’année mille neuf cent soixante dix neuf. La plage qui lui donne son titre n’est même pas une chanson. Seulement une blague bizarre, hermétique ; à moitié foireuse pour ce qu’on en juge d'ici. Il y a un arbre sur la pochette. On va pouvoir la pendre, la sorcière annoncée. Nous voici sur le point d’en prendre pour trente ans.

note       Publiée le dimanche 5 février 2012

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    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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    Noooooooooooooon :0(

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    L'interet parait limité (a la rigueur pour Bingo assez rare aujourd'hui), mais Superior Viaduct reedite les deux premiers singles, en bonus sur les dernieres editions CD de ces witch trials. Ainsi que deux 7" emblematiques de Suicide et un de DNA.

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Il est toujours la le Mark E. https://www.youtube.com/watch?v=xbOp4VsA7K0&feature=youtu.be. 8 ans de bourlingage avec les memes zicos, ça doit etre un record.

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Sur le Fall in a hole, il y a des versions live absolument ultimes (c'est un peu irregulier, leur production hors album studio, que ce soit a cause d'une tripotee de lives au son miserable, ou au contraire de peel sessions plutot propres sur elles, pour The Fall). Notamment No X-mas for John Quays, qui prend une autre dimension.

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Nouvel EP, The remainderer. Court monologue "so Mark E." http://www.theguardian.com/music/2013/dec/14/mark-e-smith-self-image. Il ne connait meme plus son âge, le pauvre (si tant est que l'entretien ne date pas de l'an dernier).

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