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23fish › Future?

cd • 5 titres • 69:16 min

  • 1Esperando, esperando 19:29
  • 2Debod 23:35
  • 3La habitacion del nino loco 9:22
  • 4Who are you 10:34
  • 5Quarantine 6:16

informations

line up

Javi Canovas (Novation Xiosynth, Roland Juno D, Alesis Andromeda et logiciels) David Parades (Guitares et FX)

chronique

Future est la 2ième collaboration entre le synthésiste Javi Canovas et le guitariste David Parades. Suivant les bases artistiques et psychédéliques établies sur Unforgiven Machine, réalisé en 2010, le duo Espagnol tisse un album où la musique et ses mélodies s’arquent sur de superbes mouvements séquentiels qui sont happés par des enveloppes aux sonorités aussi chromatisées que métallisées. Future est l’essence de David Parades qui y insuffle une forte influence expérimentale, lui qui est un adepte de l’improvisation libre. Autopsie d’un album aussi étrange qu’attirant.
Une fine ligne de métal déchire le silence pour introduire les faibles ronronnements des machines intergalactiques. Trempée dans l’acier de sonorités sibyllines, l’intro de "Esperando, esperando" flotte dans un univers d’abstraction où les souffles de synthé, tantôt stridents et tantôt avenants se perdent dans l’ambigüité des mécanismes intersidéraux. De fines pulsations émergent des bas-fonds industrialisés. Elles tambourinent sous des stries quelque peu spectrales, éveillant tranquillement un rythme qui est grugé par des grondements métalliques. Et dans une fine transition, le rythme de "Esperando, esperando" permute vers une approche plus éthérée avec des séquences agiles qui galopent sous un ciel aux sonorités distordues avant de se sauver avec un rythme plus dur. C’est un rythme en constante progression nourri de séquences aux oscillations indisciplinées qui sautillent et explosent dans une mare de sonorités aussi métalliques qu’opalines, alimentant l’approche très expérimentale de Future qui se reflète aussi dans l’intro de "Debod" avec la voix de David Parades qui hurle à travers les couches d’un Ukulélé électrique. Le résultat est assez saisissant. On dirait un Shaman aux timbres de voix cybernétique qui prêche dans un cosmos déserté de ses étoiles. De fines couches de synthé enveloppent cette oraison atonale, apportant un brin de chaleur utopique à une noirceur onirique. Cette phase obligée est un prélude de 5 minutes à un superbe mouvement séquentiel qui prend forme timidement avant d’exploser de ses impulsions chaotiques. Sous un ciel strié et éraflé par les griffes irisées et morphiques d’un mélange de synthé/guitare aux sonorités aussi tranchantes qu’intimidantes, le rythme de "Debod" hoquète et se bagarre devant les attaques répétées des strates vicieuses et tonitruantes. Les séquences se dédoublent et se multiplient, s’entrecroisant dans un fougueux chassé-croisé rythmique qui se poursuit jusqu’à l’aube de la tranquillité. C’est un combat acharné de plus de 10 minutes avant que le calme n’apaise la fougue avec une approche divisée. Une approche où la majestuosité des souffles des synthés est perturbée par les accords et bruissements métalliques d’une guitare un peu trop omniprésente. "La habitación del niño loco" est un titre purement expérimental où d’éparses mélodies pianotées errent parmi des grésillements et des sonorités égarées. On dirait des mélodies d’un carrousel fragmenté qui roulent en boucle sous les regards médusés des badauds témoins d’un spectaculaire déraillement. L’effet est d’un réalisme imaginaire, notamment avec la finale assez funeste. Toujours trappé dans un dédale de sonorités de plomb en fusion, l’intro de "Who are You" peine à respirer. Des strates ébréchées en égratignent la surface sonore alors qu’une séquence émerge et se dandine avec fougue sur un tempo linéaire. Les bruits iconoclastes font place à des souffles de guitares et par la suite à des accords perdus qui résonnent sur une séquence devenu plus ondulante. Une séquence qui en croise une autre. Plus rapide et plus incisive elle subdivise un rythme devenu plus complexe qui court à vive allure, tentant d’échapper aux morsures de guitare. "Quarantine" termine cette 2ième aventure assez audacieuse de 23fish avec une belle et longue complainte pianotée. C’est une belle et sobre mélodie qui détonne dans ce décor musical de fond d’usine qu’est Future.
Future est un album qui s’adresse surtout aux amateurs de musique très avant-gardiste. S’il y a de beaux envolés séquentiels, l’album est avant tout un prétexte pour approfondir la musique expérimentale dans une structure électronique de genre Berlin School progressive. Je n’ai pas détesté, quoique mes vieux tympans aient grimacés, mais je doute que cet album soit à la portée de toutes les oreilles. Si les séquences de Javi Canovas sont par moments explosives, les guitares de David Parades sont en revanche corrosives, donnant par instants de superbes moments de musiques et en d’autres instants de durs moments d’anti-musiques. À écouter à petites doses et vous allez finir par aimer…

note       Publiée le samedi 21 janvier 2012

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