Clandestine Blaze › Falling monuments

Décidément, Clandestine Blaze aime bien me laisser sur ma faim. Les débuts du groupe étaient assez tonitruants, jugez plutôt. En 7 ans, il y aura eu un EP, cniq démos, trois splits et surtout six albums dont un qui se place assez haut dans la hiérarchie du black metal actuel, "fist of the northern destroyer". Et puis plus rien, le silence radio pendant quatre années. Il faut dire que dans le même temps, Mikko Aspa a été assez actif ailleurs, notamment dans Deathspell Omega qui a enchainé lui aussi albums et EP, Clandestine Blaze était donc laissé au repos. C'est finalement en 2010 que ce nouvel opus arrive sous le nom de "falling monuments", et je me laissais dire qu'avec ce temps de latence, Aspa en profiterait pour nous paufiner des titres au dessus du commun. De là vient sans doute mon apparente déception, de ce sentiment que le bonhomme avait sans doute mieux à nous présenter ou qu'en tout cas il n'a pas nécessairement pris grand soin à tous les détails. Remarquez, Clandestine Blaze a toujours été un groupe assez brut de décoffrage, et ce qui a fait ses beaux jours se retrouve ici, un production assez brute, des compositions basiques, une ambiance pesante. J'aurais simplement aimé plus d'inspiration dans ce minimalisme, à l'image du titre "melancholy of the falling monuments" que je trouve bien terne dans son approche. Si "falling monuments" me déçoit globalement, il y a néanmoins certains passages, voire certaines titres en entier qui me parlent beaucoup plus. Par exemple dans "unfolding madness" à 3 minutes 40 secondes on retrouve de bonnes choses, tout comme la rythmique plutôt accrocheuse de "possession of nordic blood". Parfois certaines intentions sont mêmes beaucoup plus louables comme l'agressivité déballée sur "Endurance of supremacist ritual" qui rappelle forcément le Darkthrone de "transilvanian hunger". Je lui préfère néanmoins l'inspiration plus posée de "horizon of ego annihilation", plus lassif mais assez entêtant. Deux bons titres et quelques éclats ici et là, c'est à mon sens bien trop peu pour un Mikko Aspa qui a négligé trop de détails, notamment dans les transitions que je trouve souvent assez creuses. Certains titres sont même assez limites tout du long comme "call of the warrior" ou "bloodsoil" qui ne font pas vraiment honneur au groupe, linéaire, mais plutôt lassant que lassif cette fois. Titres que l'on oubli rapidement, à l'image d'un album qui ne restera pas dans les mémoires. Regrets.