The Misfits › The devil's rain

Allez, maestro, balance-nous un son d'orage, quelques éclairs pour l'éclairage et un bon paquet de terre humide (en plus, ça sent, c'est parfait), que l'on recouvrira de morceaux de marbre craquelé, de croix de bois bancales, c'est officiel, les Misfits nous sortent leur premier album studio depuis près de dix ans ! Nostalgiques de Glenn Danzig, retournez dans vos caveaux, la donne n'a pas changé et 'Devils' rain' ne va pas vous rabibocher avec le gang de Jerry Only (toujours accompagné de l'ex-Black Flag Dez Cadena et flanqué d'un nouveau batteur). Ces derniers nous proposent du punk rock assez soft dans la lignée des...Ramones ! Est-ce la patte du producteur Ed Stasium qui avait travaillé sur certains albums des faux frangins ? Toujours est-il que j'y pense sur pas mal de morceaux ('Twilight of the dead', 'Curse of the mummy's head' ou même 'Cold in hell') : la suite d'accords simples, une production pêchue mais propre, une touche assez mélodique, sans oublier les choeurs sur les refrains pour un format dépassant rarement les trois minutes. C'est loin d'être désagréable mais un peu plat, le mid-tempo domine, même si le trio s'offre quelques accélérations plus horror punk ('Jack the Ripper', 'Death ray'). Les Misfits font désormais partie du paysage culturel du kid moyen exclu de la catégorie 'beau gosse', celui qui n'aime pas le rap, porte des Van's, la casquette à l'envers, aime le skate et les films d'horreur, ils ont perdu tout côté effrayant mais pas tout intérêt. Les mélodies sont sympa, les arrangements bien ficelés, on sent l'effort de varier les ambiances et certains titres valent le détour ('Where do they go ?', 'Devil's rain', 'Jack the Ripper', 'Ghost of Frankenstein' ou 'Death ray'...). Après, faut pas rêver, même les zombies prennent de l'âge même si leurs membres en putréfaction n'ont pas définitivement rendu les armes...Classe, la pochette, non ?