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Pain Teens › Destroy me, lover

cd • 10 titres

  • 1Cool Your Power
  • 2Prowling
  • 3Tar Pit
  • 4RU 486
  • 5Dominant Man
  • 6Sexual Anorexia
  • 7Lisa Knew
  • 8Body Memory
  • 9The Story Of Issac
  • 10Shock Treatment

informations

Produit et enregistré par Scott Ayers aux Anomie Studios, Houston.

artwork par X-GirlfriendGraphi-X

line up

Scott Ayers (guitare, bandes magnétiques, sampler, batterie, bruits), Bliss Blood (chant, percussions), Frank Gary Martin (batterie, percussions), Kirk Carr (basse)

chronique

  • very (very) bad trip >nightmarish nation

Bliss Blood et Scott Ayers. On ne rigole pas avec ces Bonnie & Clyde-là. Deux Natural Born Weirdos issus du Texas le plus pouacre et dégénéré. Et la dégénérescence, ça les connaît. On sait que 93 est l’année où une bonne partie de l’underground américain vire sombre, voire glauque. Les Pain Teens, qui sont parmi les très rares extrémistes à ne pas se faire signer sur une major (la faute à leurs débuts indus qui colorent encore leurs prestations, à priori très malsaines ?), ont en fait toujours aimé ausculter là ou ça fait mal. Perversions et sévices de l’Amérique profonde sont leur tuyau, des égouts où ils aiment à se lover, quitte à y demeurer bien seuls dans leur style. On ne ressort jamais d’un album des Pain Teens aussi propre qu’en entrant. Et pourtant, celui-ci est leur plus accessible, leur plus rock, comme l’atteste ce Cool Your Power qui démarre en trombe, jusqu’à en être franchement dansant. On se croirait presque en terrain connu, mais l’enchaînement avec les circonvolutions quasi dark-folk de Prowling est létal. Destroy Me Lover commence déjà à resserrer son étreinte sur l’auditeur, les crochets venimeux s’enfonçant dans la chair à mesure même que le plaisir commence à monter. Le morceau suivant s’appelle ‘Fosse à goudron’. Englué tu es, pauvre agneau, tu ne peux plus de dépêtrer maintenant. Une mouche grosse comme le poing vole devant toi, regarde-là bien, dans 10 secondes les sucs l’auront dissoute comme une noisette de beurre dans du coca-cola. Une petite diversion s’impose : RU 486 est un peu la minute de récré du serial sadique, à la Buffalo Bill devant son miroir, avant que la chanson suivante ne vire carrément au cabaret. On dirait un peu la fiesta chez Belzebuth, ce Dominant Man, hein, avec ses synthés sur lesquels on s’attend à voir débarquer John Balance vociférer comme un goret lubrique. Mais non. Toujours ces chuchotements en sourdines, et si l’on s’y penche suffisamment, les paroles traduisent le malaise de cette fête-là. Légitime, à ce stade-là, de ne pas voir vers quel piège ce sale disque veut nous mener. Sans raison, on retrouve la patate du 1er titre sur ce Lisa Knew où la voix commence quand même un peu à s’emmêler les pinceaux, non sans être passé par un Sexual Anorexia en forme de délire à la Butthole Surfers (samples de talk show consternant à l’appui), ce qui brouille encore un peu plus les pistes. Quand arrive l’abscons et pour tout dire très mauvais Body Memory, la confusion règne. On ne sait plus trop où est le fil, où est ce qu’on en est de l’album, là ? Oh, titre 9, déjà… Putain j’arrive pas à lire cette tracklist imprimée en rouge sur gris, The Story of quoi ? Ah, y’a une astérisque, j’avais pas vu… [Bruits de vent]… Uh-oh, une reprise de Léo le rigolo ? [début de sourire chez le chroniqueur] la chanson commence [fin de sourire chez le chroniqueur]… 4 minutes s’écoulent… Gloups. C’était donc ça, qu’elle avait à nous dire, la garce aux cheveux roux. Tout fait sens, les titres, les paroles, même ce Body Memory en forme de remontée d’inconscient. Après un truc pareil, je peux vous assurer que la note ne fait plus aucun doute, et que seul peut passer le silence, ou bien l’affreux et indicible bruit du trauma enfantin qui refait surface dans un relent de stupeur, ce qui est d’ailleurs ce qu’on entend à la fin du titre. Puis le nœud des névroses qui semble se convulser sans but, et on vous laisse là-dessus, à vous les asil… les studios. Pour cette fin d’album, ces types sont peut-être bien des génies, mais des génies pas sympas, si je peux me permettre.

Chef-d'oeuvre
      
Publiée le jeudi 9 mai 2013

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Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

Eux/elle aussi, avaient repris Leonard Cohen (merci a JCMenu d'avoir rappelé ca sur sa page); mais elle est tres bien cette reprise, avec la simplicité roulante de la batterie et la voix en or, detachée de Bliss.

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Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

et ça serait cool de voir arriver Born in blood et les autres moins connus.

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Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

Je commence à le cerner, cet album qui part pas trop tristement mais se finit dans une lente descente infernale (les deux dernières qui s'enchainent magnifiquement et qui nous font dire pouce).

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cyberghost Envoyez un message privé àcyberghost

Tout pareil que 22-23 en fait

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