Suicidal Tendencies › Controlled by hatred - Feel like shit... deja vu

A peine un an après le très remarqué "How will I laugh tomorrow…", Suicidal tendencies revient avec une nouvelle production. Production car il ne s’agit pas d’un album mais d’une sortie conjointe, et sur un même support, de deux Eps, comprenant pas moins de 4 reprises du groupe No mercy, le précédent groupe de Mike Clark. Sur ce Lp - j’utiliserai ici ce terme générique - le style de Mike Muir et sa bande se confirme, on y retrouve ce mélange équilibré de thrash et de hardcore avec cette patte unique due aux parties de guitare et Rocky Georges couplées au style vocal particulier de Mike Muir. Ce Lp débute avec "master of no mercy" qui évoque "trip at the brain" qui débute le précédent album. On y trouve aussi deux versions (rien que ça) du tube "how will I laugh tomorrow…", une version dite "vidéo édit", à mon avis plus riche en émotion et plus travaillée que l’original, ainsi qu’une version acoustique ma foi guère désagréable. On trouve surtout dans ce Lp ce qui reste un de mes morceaux préférés de tout le répertoire metal : "waking the dead", une chanson dans laquelle Mike Muir exprime une sorte d’hystérie à peine réprimée et sa façon de chanter prend alors une dimension toute particulière. Notons aussi dans ce "waking the dead" les parties de guitares assez effrayantes de Rocky Georges qui concourent à donner toute sa dimension au morceau. On notera enfin sur ce Lp des morceaux comme le furieux "just another love song" ou "feel like shit" avec sa rythmique lourde et implacable et dans lequel Mike Muir semble sortir d’une séance d’électrochoc. Au bout du compte, globalement, ce Lp est excellent… sur le fond. Sur la forme, hélas, on regrettera quelques approximations. Par exemple, sur le morceau "waking the dead", le mixage laisse à désirer. La batterie, très épaisse, est mixée très en avant et couvre parfois la voix et les autres instruments. Cela donne certes une grande puissance à ce morceau mais au détriment peut-être de sa clarté. Ces approximations - indignes d’un groupe désormais expérimenté - donnent l’impression regrettable d’un disque un peu brouillon, sorti avec (trop de ?) précipitation, peut-être pour satisfaire les fans impatients. D’ailleurs, malgré ce défaut, "Controlled by hatred…" reste très agréable à écouter. 4,5 sur 6