Vous êtes ici › Les groupes / artistesEGert Emmens / Ruud Heij › The Sculpture Garden

Gert Emmens / Ruud Heij › The Sculpture Garden

cd • 6 titres • 70:48 min

  • 1Rocky Lumps 10:33
  • 2Needle Tower 11:45
  • 3Pallisade 8:04
  • 4Jardin d'email 14:15
  • 5Concetto Spaziale Natura 10:53
  • 6Phyllotaxis 15:19

informations

Enregistré entre Novembre 2008 et Février 2011 durant des sessions au studio de Ruud Heij, à Utrecht, Hollande et finalisé entre Mars et Juillet 2011 au studio de Gert Emmens à Arnhem, Hollande.

Pour en savoir plus sur Gert Emmens & Ruud Heij et entendre des échantillons sonores, visitez son site web; http://home.versatel.nl/emmens_heij/

line up

Emmens & Heij (Access Virus A, Alesis Fusion, Boss DR-660 et 670, Doepfer MAQ 16/3, EKO Dreambox 15, Elka Solist 505, EMU E6400 Ultra, EMU Proetus 2, EMU Vintage Keys Plus, Gracia AR492S Combo Organ, Hammond Auto-Vari 64, Korg MS-2000r, Korg Wavestation EX, Moog Minimoog, Moog Taurus MK1 Moog The Rogue, Novation A-Station, Roland JX1, Roland M-DC1, Roland M-VS1, Roland RS-202, Roland SH-32, Siel Orchestra 2, Vermona ER9, Yamaha A-4000, Yamah AN1X, Yamah S-30 et Yamaha SY-85)

chronique

Inspiré d’une visite au musée de Kröller Möller dans le Parc National de Hoge Veluwe aux Pays-Bas, The Sculpture Garden présente 6 titres qui dépeignent la beauté et le mysticisme d’étonnantes sculptures artistiques. Un album où les rythmes lourds et nerveux croisent des atmosphères sombres et expérimentales, ajoutant un défi à nos perceptions sonores et nous amenant aussi aux portes d’un croisement entre le Netherlands School et le Berlin School sur des structures rythmiques qui respirent celles de Jean Michel Jarre. En fait c’est un album tout simplement exquis où les percussions et les séquences servent de remparts à des structures musicales aussi étonnantes que les sculptures qu’elles représentent.
"Rocky Lumps" ne perds pas de temps à faire décoller cette 5ième œuvre de Emmens & Heij. Après une intro où des vrilles s’échappent avec des sonorités aiguës, les lourdes séquences nerveuses percent une brume métallisée pour s’agiter fébrilement. De douces nappes de synthé recouvrent ses séquences qui alternent avec vélocité, alors qu’une panoplie de percussions se déploie et renforce l’approche rythmique avec une superbe fusion des cymbales, percussions et crotales. Une ligne de basse ajoute plus de chaleur et de profondeur à ce rythme qui se recouvre d’une belle brume métallisée et de beaux solos torsadés, signés Gert Emmens. Des puissants solos qui vont et viennent sur une structure endiablée, où les permutations et modulations nous amènent dans une envoûtante fusion de la Netherlands et la Berlin School. Un peu comme si Tangerine Dream, avec Chris Franke en tête, était des collaborateurs secrets du duo Hollandais. Cette perception prend de plus en plus d’ampleur à mesure que l’on écoute The Sculpture Garden, notamment "Pallisade" avec son rythme nerveux et lent qui est submergé d’un synthé dont les sonorités rappellent les années du Dream. De loin les 2 titres les plus furieux de The Sculpture Garden. "Needle Tower" est plus nuancé dans son approche rythmique. C’est un beau titre lugubre qui s’amorce avec des souffles cosmiques rauques, des sinueuses et lourdes oscillations, une suave ligne séquencée et de délicates pulsations. Une intro ténébreuse, enveloppée de stries inquiétantes et d’une brume empreinte de mystère, qui progresse dans une ambiance lourde où les sphères des cerceaux métalliques s’entrechoquent parmi des délicieux solos langoureux. Des solos aux saveurs brumeuses qui encerclent la portion montante de ce titre qui connaîtra une exquise explosion vers la 8ième minute avec des percussions crotales et des clefs d’un clavier mélancolique.
Après une brève intro atmosphérique, "Jardin d'email" s’éveille avec un mouvement séquentiel qui sautille sur les cendres de son intro. Ces séquences aux oscillations sèches palpitent convulsivement à travers les souffles et solos synthétisés pour s’acoquiner à de belles percussions dont les cliquetis acoustiques charment constamment. Sur ce rythme sobre, "Jardin d'email" continue son ensorcelante progression où les suaves solos s’effacent pour laisser entrer une brume cosmique qui libère des chœurs errants et d’étranges voix d’outre espaces. C’est un beau passage atmosphérique qui s’écrase sur des percussions plus nourries, modifiant ainsi un axe rythmique devenu plus lourd par la présence des solos d’un synthé aux diverses personnalités musicales et d’une séquence plus pesante qui arpente un rythme dont les fines variations convergent vers une éclatante finale. De multiples sonorités éclectiques initient l’étonnant "Concetto Spaziale Natura". Lentement, ces éléments d’une noirceur abyssale sont poussés par de lentes oscillations, dessinant d’oblongues arches sonores, pour nous plonger dans un univers chtonien où réminiscences d’un Tangerine Dream, d’un Klaus Schulze vintage et d’un Redshift contemporain suintent plein les oreilles. L’ouverture de "Phyllotaxis" continue de croître sur les racines ambiantes et atmosphériques, effleurant même au passage les atmosphères de Tangerine Dream sur Force Majeure. Une belle introduction où cogite une séquence spasmodique qui se faufile à travers une brume irisée, des chœurs glacials et des pulsations résonnantes pour émerger de sa cadence croissante vers un rythme soutenu par de jouissives percussions et des nappes de synthé rêvasseuses. Le mouvement permute en subtilité avec des séquences plus nerveuses et des percussions crotales qui redéfinissent une autre rythmique infernale, bercée des solos d’un synthé aussi onirique que lyrique.
The Sculpture Garden est une œuvre majeure, et sans doute l’œuvre la plus accomplie, du duo Emmens/ Heij. C’est un album puissant qui est dans la continuité de Silent Witnesses of Industrial Landscapes, avec des rythmes enflammés qui croisent des ambiances intrigantes et des atmosphères finement fignolés. Les percussions nous amènent aux frontières des rythmes de Jean Michel Jarre alors que les séquences nous ramènent inévitablement à l’ère Chris Franke de Tangerine Dream. Mais la force de The Sculpture Garden réside dans l’exploration plus concrète du duo dans ces ambiances et atmosphères qui sont aussi prédominants que les habiles solos de Gert Emmens. Bref un superbe voyage musical dont le canevas s’inspire d’étonnantes sculptures et le résultat inspire un audacieux mélange des genres qui sied bien au maillage des rythmes créatifs et évolutifs du duo Hollandais.

note       Publiée le samedi 15 octobre 2011

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "The Sculpture Garden" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "The Sculpture Garden".

    notes

    Note moyenne Aucune note pour ce disque pour le moment. N'hésitez pas à participer...

    Connectez-vous ajouter une note sur "The Sculpture Garden".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "The Sculpture Garden".

    gkar02300 Envoyez un message privé àgkar02300

    Encore un excellent CD de ce duo magique ;-)

    Phaedream Envoyez un message privé àPhaedream
    avatar

    C'est du Berlin School mais avec des séquences plus lourdes sur des structures moins minimalistes et plus évolutives. Le précurseur semble être Ron Boots. Le England School est un genre plus rock avec une touche hard et des mélodies plus concises. Mark Shreeve, Andy Pickford et Ian Boddy en sont les principaux précurseurs.

    Rudi Envoyez un message privé àRudi

    Elle donne envie cette chronique ! Mais sinon c'est quoi la "Netherlands School" ?