The Last Cry possède tous les éléments que j'attends d'une formation gothic rock traditionnelle contemporaine : des mélodies en béton, de la conviction, suffisamment de personnalité pour s'écarter des sempiternelles influences Sisters/Fields et la touche de noirceur de rigueur. 'Walking to the edge' fut de ces albums que j'ai écouté la première fois un sourire mi-narquois aux lèvres et qui n'a plus quitté mon casque les deux semaines qui ont suivi. Malins les mecs, avec un titre de la trempe de 'Devastate' en début, impossible de ne pas ferrer le poisson. De par sa lourdeur, il m'évoque 'When the levee breaks' de Rosetta Stone mais en mieux, plus tendu, plus déchiré. Il faut dire que le chant de Andrew Birch avec sa note désespérée est un atout de première dans l'équation. 'Punishement' poursuit dans une veine plus rythmée très classique des codes du genre avec montées de guitares cristallines mais une fois encore, la mélodie frappe juste. D'ailleurs, le groupe va prouver au fur et à mesure du disque qu'il a plusieurs cordes à son arc en flirtant avec une cold wave tirée des périodes les plus obscures de Cure ('Cross of hope', 'Out of the sky'), opter pour une rythmique plus dansante et synthétique ('Nowhere','Prison of dreams'), sans jamais glisser dans le trop commercial. Qui plus est, les arrangements sont plutôt bien sentis, avec tantôt un rôle accru du clavier, tantôt une guitare plus appuyée selon les besoins des chansons. D'une certaine manière, The Last Cry me fontt penser à Burning Skies of Elysium pour cette manière de ne payer aucune mine de prime abord et se révéler finalement drôlement adictifs. Même quand l'intérêt décroît un chouia sur du plus conventionnel ('Seconds'), le trio relance aussitôt la sauce avec des riffs musclés, la boîte martelante et le chant presque crié. Belle surprise, c'est toujours agréable de tomber sur ce genre de trucs et croyez-moi, avant d'aller bosser le matin, ça file la pêche !