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Paul Ellis › From Out of the Vast Comes Nearness

  • 2011 • Lotuspike Lotuspike LSM 21 • 1 CD digipack

cd • 5 titres • 74:23 min

  • 1The Infinite, Minute by Minute 10:49
  • 2The Click and Chime of Passing Time 12:44
  • 3Firefly Rising Outshined by the Moon 13:47
  • 4From Out of the Vast Comes Nearness 15:32
  • 5Watch the Stars Come One by One 21:17

informations

line up

Paul Ellis (Synthé, programmation et FX)

chronique

Paul Ellis est du genre à prendre son temps. Il mûrit ses projets sur 2 ou 3 ans et ça donne de superbes résultats. From Out Of The Vast Comes Nearness suit The Last Hiding Place of Beauty sur une période de 2 ans et toujours aussi poétique, Paul Ellis a le don d’entourer ces œuvres de très belles pochettes et de superbes titres. Et c’est à l’intérieur d’une splendide pochette, où des gens regardent le ciel et le temps passé, que se cache cette superbe réalisation du synthésiste Canadien. Dédié à des artistes qui ont laissés leurs empreintes sur la musique électronique et minimaliste; Steve Reich, Klaus Schulze, Peter Baumann et Patrick O’Hearn, From Out Of The Vast Comes Nearness est une ode minimaliste qui baigne dans des ambiances et atmosphères emplis d’une étonnante variété de sonorités et de spirales envoûtantes. Ce dernier opus d’Ellis se dévoile en 5 longs actes musicaux où les rythmes sont moins prédominants que sur le très beau The Last Hiding Place of Beauty et où les atmosphères sont enveloppés d’une envoutante mixture de sonorités éclectiques qui sillonnent cette dernière poésie musicale du synthésiste de Vancouver.
Aussi délectable que mystérieux, "The Infinite, Minute by Minute" ouvre avec d’hésitantes pulsations stridentes qui battent de façon intermittente auprès de pulsations plus sombres et voilées. Pour ce premier titre, Paul Ellis tisse une étrange toile cosmique où de fines et sourdes oscillations errent dans un ciel tamisé de sinueuses stries, de brusques impulsions synthétisées et de beaux solos qui flottent dans une ambiance sclérosée. Une ambiance qui graduellement remue sa torpeur avec une suave ligne de basse, à la Patrick O’Hearn, augmentant un crescendo, minute par minute, enveloppé de délicats solos qui planent au-dessus d’une ambiance cosmique aux milles mystères et sonorités prismatiques. Des sonorités tantôt sombres et tantôt limpides qui se font aspirer par une belle spirale séquencée qui tournoie et valse avec la limpidité de ses accords, créant un superbe tourbillon musical intemporel aux accords de cristal qui dansent avec tout le romantisme d’une sphère aux couleurs des prismes avant de replonger dans son univers ambiant aux multiples pulsations et sonorités éclectiques. Un très beau titre où le raffinement de l’art minimaliste croise d’envoûtantes lignes de synthé oniriques et des séries d’accords ambivalents, "The Click and Chime of Passing Time" est un superbe tourbillon minimaliste qui vrille de ses accords limpides à travers de suaves lignes de synthé flûtées. Les accords tournoient avec une étonnante musicalité, croisant les romantiques univers et les structures rêvasseuses de Michael Stearns et Patrick O’Hearn, avec de fines modulations et impulsions initiées par des lignes de basse et de synthé qui perturbent le cours d’une spirale où les arpèges limpides s’entrecroisent dans un mouvement aux subtiles variations. Des arpèges défilant dans des tonalités différentes où des lignes finement hachurées croisent des percussions/pulsations tambourinées et de suaves souffles flûtés sur une structure minimaliste qui permute subtilement dans une riche faune musicale enveloppée d’un synthé dont les multiples lignes embrassent un hypnotique mouvement qui tournerait encore et toujours que l’on en ne remarquerait pas le temps qui passe. Oui, "The Click and Chime of Passing Time" est un splendide moment musical aussi magique qu’enivrant. Et la douce et étonnante musicalité de From Out Of The Vast Comes Nearness se poursuit avec "Firefly Rising Outshined by the Moon" et ses arpèges de verres qui dansent dans une brume enveloppante, harponnée par une ligne de basse aux notes de plus en plus mordantes et décorée de suaves lignes flûtées ainsi que des sonorités d’un cosmos en ébullition. Le mouvement s’éveille graduellement avec une douce escapade séquencée. Des séquences saccadées dessinent une délicate incursion vers une douce rythmique progressive où notes de piano et couches de synthé hybrides, aux sonorités de flûtes et trompettes, tournoient doucement autour de cette fine spirale de verre qui tourne autour de dramatiques impulsions égarées ici et là. Doucement, le momentum de "Firefly Rising Outshined by the Moon" se perd dans la multiplicité des impulsions et implosions éparses qui gravitent autour d’une étonnante structure où les harmonies et mélodies transcendent sa quiétude intersidérale. La pièce titre, "From Out of the Vast Comes Nearness", est un long mouvement ambiant où de sourdes pulsations réverbérantes battent une mesure sans rythmes dans une lourde ambiance garnie de vagues cosmiques. Un mouvement qui n’est pas sans rappeler les premières œuvres atonales de Klaus Schulze, "From Out of the Vast Comes Nearness" offre une étonnante diversité musicale avec un synthé très poétique qui étale une panoplie de sonorités grouillant parmi des couches flottantes et une belle brume cosmique où scintillent étoiles et sonorités éclectiques sur un lent mouvement ambiant et envoûtant. "Watch the Stars Come One by One" termine ce dernier opus de Paul Ellis dans la continuité des 4 premiers titres. Un long titre aux atmosphères hybrides débutant avec un autre beau mouvement circulaire nourri de fins arpèges scintillants qui voltigent dans un néant enchanteur avant qu’une lourde onde de synthé ne frappe cette délicate spirale de verre. Un synthé échappant des solos ondoyants, parmi des séries d’accords qui papillonnent sur le dos d’une lourde ligne de basse aux notes résonnantes. Malgré ses bruyantes notes de basse ce dernier titre évolue en douceur avec des solos devenus plus flûtés, traçant de belles mélodies qu’un piano absorbe de ses notes incisives. Des notes martelées avec vigueur dans un univers aux multiples tonalités musicales, comme ses lourdes pulsations qui tombent dans une grotte aux parois suintant de gouttelettes d’eau et ses tintements étoilés qui voyagent à dos de synthé aux abruptes nappes métalliques. Des carillons qui résonnent aux sonorités de prismes et replacent l’ordre des choses, établies par l’intro de "Watch the Stars Come One by One".
Et ainsi se termine From Out Of The Vast Comes Nearness, un très bel opus nourri d’une étonnante musicalité pour un album truffé d’autant de sonorités hétéroclites. Plus tranquille et planant que The Last Hiding Place of Beauty, Paul Ellis réussit un tour de force en tissant des mouvements aux atmosphères variables qui laissent place à de fines harmonies et de courtes mélodies éparpillées tout au long de ses 75 minutes. J’ai bien aimé ses clins d’œil aux artistes dont il dédie son dernier opus. Oui From Out Of The Vast Comes Nearness est plein de réminiscences à Schulze et O’Hearn sur des structures minimalistes plus harmonieuses que celles de Steve Reich. Un très bon album nourri de lents rythmes circulaires dont les sonorités de verre dessinent de belles poésies musicales. Une poésie qui flotte avec toute la délicatesse de ses mouvements aussi oniriques qu’envoûtants.

note       Publiée le samedi 24 septembre 2011

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    Traummadawn Envoyez un message privé àTraummadawn

    Magique, évocateur, envoutant à souhait... comme un retour en enfance. Cet album me fascine et jouît de toutes mes faveurs !

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    Phaedream Envoyez un message privé àPhaedream
    avatar

    Tout à fait d'accord avec ton observation Rudi. Pour ceux que cela intéresse, voici un lien pour télécharger de la musique de Paul Ellis. Une MÉ qu’il a enregistré il y a des années et qui est discontinuée depuis; http://soundcloud.com/i_am_mr-e/sets

    Bon téléchargement et bonne écoute! :-)

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    Rudi Envoyez un message privé àRudi

    Ah, Paul Ellis... que j'adore ses sons, je suis d'accord c'est vraiment un grand de la mé. Cet album est comme toujours absolument magnifique même si je garde une préférence pour le précédent, the last hidding place of beauty (un chef d'oeuvre), notamment pour ses moments quasi acoustiques.

    ForceMajeure Envoyez un message privé àForceMajeure

    Pauk Ellis, j'achète les yeux fermés. Et là encore je n'ai pas été déçu. Cet album est plus atmosphérique que le précédent. On ne retrouve pas les séquences endiablées de The Last Hiding Place of Beauty. Ceci dit, l'album vaut le détour.

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    gkar02300 Envoyez un message privé àgkar02300

    Vraiment un superbe album que celui là qui confirme que Paul à sa place parmi les plus grand au Panthéon de la musique électronique.

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