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Dreadful Shadows › Estrangement

cd • 11 titres

  • 1Resurrection
  • 2Over the worst
  • 3Dead can wait
  • 4Still alive
  • 5Through the mirror
  • 6Funeral procession
  • 7A sea of tears
  • 8Dirge
  • 9Her devotion
  • 10The release
  • 11Estrangement

informations

Sonic Art Studio, Allemagne, automne 1993

line up

Sven Friedrich (chant, guitare sèche), Frank Hofer (guitare, choeurs), Stefan Neubauer (guitare), Jens Riediger (basse), Ron Thiele (batterie, choeurs)

Musiciens additionnels : Ted Loose (claviers, programmation), Julia Richter (choeurs féminins)

chronique

Fields of the Nephilim est un groupe ayant fait école mais curieusement, ce n'est pas dans son pays d'origine que cela se vérifie le plus, les formations britanniques ayant davantage creusé l'héritage des Sisters of Mercy. L'Allemagne, par contre, s'est montré un bon point d'écho au cours des 90's avec notamment Love Like Blood, Secret Discovery, Dronning Maud Land, Garden of Delight dans une certaine mesure et peut-être les plus cultes pour avoir tenté de personnaliser le son au maximum, Dreadful Shadows. 'Estrangement' représente, exception faite d'une cassette dont on retrouve deux ou trois compositions ici, leur premier album. Dès écoute, constatation obligatoire, les musiciens sont bons et recherchent des structures complexes ; pas question de production au rabais, le son est lourd, puissant. Si l'introduction de base sonne assez cliché avec ses bruits d'orage lointains, sa nappe lourde et la voix grave récitant des imprécations, photocopie quasi parfaite d'une intro de Garden of Delight, le ton change rapidement avec l'entrée en scène de piano, de cordes synthétiques et de percussions symphoniques au rythme de marche. Pas question de dépouillement, les orchestrations se veulent ambitieuses ; loin de la sécheresse gothic rock, le groupe s'inspire plutôt du metal et du progressif, notamment pour la lourdeur des riffs et la parfaite conjonction de ces derniers avec un jeu de clavier très travaillé. Le tempo est haché, retenu dans la rythmique, pour permettre au chant de mettre en valeur son aspect héroïque. Sven est en effet un grand chanteur et s'il est capable d'atteindre des notes bases, il n'en abuse pas, accentuant plutôt ses capacités mélodiques plutôt que de singer Carl McCoy. On ne parlait pas alors encore réellement de l'étiquette controversée de 'gothic metal' mais 'Dead can wait' confirme que si certains voient en Dreadful Shadows des précurseurs du genre, ce n'est pas pour des prunes. Très directs, les riffs n'ont rien de froid, ni de cristallins mais dégagent une électricité très heavy. C'est plus subtile sur 'Still alive' où la tension des cordes et la mélodie évoquent des échos de Sisters, au début du moins mais encore une fois, pas question de rester englué dans les références, le groupe cherche plus de puissance et s'en donne dans les moyens, A partir de 'Through the mirror' d'ailleurs, les titres vont s'allonger, jouer sur les ambiances. Après une introduction courte au clavier, voilà que débarque un rythme funky rapide, vite englobé dans une rythmique roulante plus traditionnellement gothique, pareil pour les vocaux où Sven assume le côté caverneux mais l'ambition se démultiplie sur 'Funeral procession' qui, après le coup de l'intro au clavier, débute sur une partie quasi acoustique pour guitare et voix, le genre d'harmonie annonciatrice d'une ballade, ce que le jeu de batterie confirme après plus de deux minutes. Voilà qui sent le titre ambitieux au nombreuses pistes où le chant masculin se double de choeurs féminins, où l'électricité plombe le truc après la troisième minute avant de revenir à la tristesse cristalline pour laisser la lourdeur metal éclater à nouveau. Ce soin apporté à la production, la complexité des lignes furent autant d'éléments expliquant la sympathie d'une frange métalleuse vis-à-vis du groupe ; personnellement, voilà la raison pour laquelle j'ai toujours eu un peu de peine avec Dreadful Shadows. Je suis le premier à reconnaître leurs qualités de musiciens, l'efficacité de la production, la gestion impeccable des moyens mais d'un autre côté, nos Allemands ont tendance à se laisser emporter par leurs tentations héroïques, ainsi qu'à ciseler l'ambiance au détriment de la mélodie. Parfois, on souhaiterait un son moins travaillé, plus direct, un chant moins ambitieux...Pas étonnant qu'avant sa reprise de 'Twist in my sobriety', le combo n'ait jamais signé de réel hit malgré un succès impressionnant lors de ses concerts. Où je leur tire mon chapeau, c'est que malgré des influences metal évidentes au niveau des guitares, il assume totalement son terreau goth, équilibrant à merveille les éléments utilisés. Il est donc évident que 'Estrangement' constitue un bon album mais pour ma part, je préfère un goth rock plus épuré dans ses orchestrations, plus mélodique, avec des pièces plus courtes, parce que septante-quatre minutes pour onze chansons, ça finit par devenir ennuyeux et un peu lourd à digérer.

note       Publiée le lundi 19 septembre 2011

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    Darkstar Seven Envoyez un message privé àDarkstar Seven
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    J'ai attaqué DS avec "The cycle" que j'ai choisi suite à un morceau sur une compil et je pense me faire toute la disco. C'est justement le coté métal qui me plaît dans cette musique. Ce groupe semble d'une grande richesse à mes oreilles.

    Solvant Envoyez un message privé àSolvant

    Déjà, un grand merci Twili pour avoir entendu nos requêtes. Ce DS est la porte d'entrée d'un gothique rock qui dépasse le cadre d'amateur, ça se veut passionné donc un peu limité mais totalement authentique, voir naïf. Les bougres y croient et le futur leur donnera raison ! c'est un bon début , touchant.

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