The Empire Hideous › Say your prayers

'Hello Darkness, my old friend' aurait pu écrire Myke Hideous en cette année de come back (cinq ans tout de même depuis le dernier opus)...La réalité est bien pire, jugez plutôt du texte d'introduction de la pochette : 'Having sought logical explanantions to the world's ongoing complications, I simply chose to sit back for the last three years as life unfolded. From my ringside view I absorbed mankind killing his brother, countries waving angry fist at one another, People murdered by their own, abuse, neglect, abandonment, threats, bombs, war and hate. AS I've gotten older, I've lost what little faith I had left in the world. This thing we call 'humanity' will never change its primitive instincts. Your fifteen minutes are next'. This album is dedicated to my closest companion of the last three years. Misery. The one who never fails in finding me.' De l'amertume, du dégoût et beaucoup de tristesse. 'Save your prayer' n'est pourtant pas un cri de colère, même pas, juste un constat d'échec, une tristesse résignée. Le plus dramatique serait que l'on se prêterait à penser que cet état d'esprit sied au final très bien à notre homme puisqu'il signe ici de très bonnes chansons (ok, il est coutumier de la chose). Voilà un retour qui n'a rien de gratuit, d'autant que les albums de The Empire Hideous ne sont pas légions ; on en appréciera d'autant plus cette collection assez classique de facture mais efficace dans les ambiances et les mélodies. Il y a dans leur deathrock un aspect moins brut, moins compact, que chez Christian Death ou Mephisto Walz, réellement séduisant sur le long terme. La frappe de la boîte s'inscrit davantage dans la ligne sèche et directe héritée du gothic rock que dans les roulements tribaux, ce qui confère une impression de sobriété permettant aux autres instruments de bien occuper leur espace sans se marcher dessus et surtout de mettre le chant en valeur. Je suis très fan de la voix de Myke Hideous, elle dégage cette sensualité que l'on retrouve chez Rozz Williams mais avec un aspect que je qualifierais, faut de mieux, de plus 'doux'. Pas une faiblesse sur ce disque dont l'ambiance est complétée de petits interludes instrumentaux avec samples de cinéma judicieusement sélectionnés...Un album amer à l'image de son géniteur dont les nombreux tatouages (scorpion, fourmi, mante religieuse, hanneton, mouche...) en disent peut-être long sur sa vision du monde...