Brutal Truth › End Time

Après un retour fracassant et fracassé avec le plus pur album de grind propre de 2009 (et de 2010 aussi, en fait), BT est de retour avec un remake de son meilleur album, le bien nommé Need to Control. Brutal Control ? La veine (pas de bol) plus-ou-moins expérimentale (mouais…) du côté obscur de la force déclinée à grand renfort de morceau expéditif super bourrin et super lourdingue fait son come-back avec une finesse plutôt inattendue. Nous n’irons pas jusqu’à parler de "travail d’orfèvre", grands Dieux non, mais l’aspect foutraque et notoirement foutoir du jeu de batterie, par exemple, ou des larsens, ou des riffs harmoniqués à la Gojira (pour une fois je déconne pas ! Ecoutez "Warm embrace…"), sont à peu près tout (une claque, une branlée, une poutre, un must) sauf le fruit du hasard. Le travail de Hoak chez Total Fucking Destruction ne s’entend pas, ni celui de Lilker dans ces autres groupes que je n’ai pas écouté. Disons que Brutal Truth fait ce qu’il fait de mieux, du Brutal Truth, puisque personne d’autres n’a essayé de prendre cette place. La grande force d’End Time, comme celle d’ETR, c’est une immédiateté cervicale qui transforme la sueur de taureau en houblon malté d’abbaye. Je sais pas pour vous, mais moi ça me donne envie de faire un festival de metal déguisé en Bob l’Éponge. Hystérie. Les riffs sont impressionnants (et m’ont parfois fait penser à du Brutal Truth), et tout va tellement vite qu’on ne se rend pas compte qu’on arrive déjà au morceau relou "Control Room", traditionnelle tentative incongrue de proposer quelque chose d’aussi incongru que ce mot l’est dans un dictionnaire franco-japonais : batterie guitare larsens machin on s’en fout. Sans résumer, un album qu’on n’attendait pas forcément, encore moins au tournant, mais qu’on est quand même heureux d’écouter, puisque Brutal Truth rappelle une dernière fois qu’il est le seul sur le Ring. M’enfin, qui en doutait ?