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Black Devil Disco Club › Circus

cd • 10 titres • 34 :24 min

  • 1Fuzzy Dream
  • 2Pavement Opposite
  • 3X Paradise
  • 4Distrust
  • 5Stay Insane
  • 6To Ardent
  • 7In Doubt
  • 8My Screen
  • 9She Flees The Silence
  • 10Magnetic Devil

informations

chronique

  • italo disco / new wave / electro-pop

Dans le disco, il y a quelques ovnis sombres et expérimentaux, encore faut-il les trouver. Et une fois trouvés, on réalise que la plupart d’entre eux sont français, quand il ne sont pas New Yorkais (Arthur Russell, Liquid liquid…) ! C’est qu’en France, à la fin des années 70, le disco devient le courant dominant dont il devient difficile de se démarquer : avant la new wave et ses synthés bon marchés , c’est ici que les jeunes gens "modernes" adoubés par la presse viennent donner libre cours à leurs pulsions créatrices… Déjà, il y avait une "french touch" de la musique de danse française, uniquement reconnue à l’étranger, comme le premier maxi du Black Devil Disco Club en 78, culte ailleurs mais presque classé en "bide et musique" en France. Faut dire, la pochette faisait pas envie. Toujours est-il que Bernard Fèvre, seul membre de ce club enfiévré, est revenu il y a quelques années sous le plébiscite général. A tel point que son 2ème disque post-retour est un album de featurings, et quels featurings ! Jon Spencer, Nancy Sinatra (ça sent le chèque, quand même), Afrika Bambaataa… Un casting sur mesure, où 3 gloires incontournables côtoient une certane scène new wave/disco de 2011. Et le résultat laisse rêveur : c’est pas vraiment du disco, mais plutôt l’exploration d’un prisme qui va de la new wave "new romantic" une électro dark et racée. Pas vraiment de tube se détachant du lot, tout est produit avec une minutie d’un autre age, des refrains étranges de Jon Spencer sur Fuzzy Dream (sa voix est méconnaissable, comme la plupart des vocalistes ci-présents) aux arpeggiators millésimés 82 sur Magnetic Devil, où l’on apprend ENFIN ce qui s’est vraiment passé dans ce putain d’ascenseur ou Afrika Bambaataa était coincé avec Kraftwerk… (bon, ok, c’était George Clinton, et alors ?). En vrai, il font du moroder pour s’occuper, voilà. "I am afraid" lance Bambaataa d’une voix désincarnée, comme tous les chanteurs égarés ici par la hype. Il est pressé de sortir d’ici, et cours comme le héros de Midnight Express, dans un décor à la Tron… De nombreux relents d’italo disco moderne rappellent inévitablement Italians do it better : Pavement Opposite tout d’abord, où Nancy Fortune se rêve en Ida No devant le miroir de sa chambre de poupée, Stay Insane et son message nihiliste mais néanmoins réaliste, ou encore To Ardent, morceau le moins réussi niveau chant, mais rattrapé par Bernard Fèvre qui s’est surpassé aux bidouillages électroniques pour habiller la voix de son idole de jeunesse. Ah et j’en oublie presque She Flees the Silence, qui a de quoi rendre jaloux Johnny Jewel… A partir de In Doubt, l’album prend une teinte plus sombre, presque EBM, où la chaleur des grooves discoïdes épouse les formes viriles de l’électro 80’s. Si vous avez suivi un peu les années 2000, vous savez que cette profusion de références n’empêche en rien Circus de sonner futuriste et aventureux (la prod est géniale, globuleuse, crade et opaque, comme toute musique destinée à la nuit devrait l’être). La qualité, elle, est constante, car Bernard Fèvre a travaillé dur – et ça s’entend - pour être à la hauteur de cette réputation qu’on lui a faite sur la foi d’un seul disque paru il y a 30 ans. Une preuve de plus, s’il en fallait, que la musique de boite de nuit de qualité existe, dans le pays même du mauvais goût, et qu’il suffirait que les DJ’s et le public s’y intéresse un peu pour virer cette vieille pouffe de house music, qui, contrairement au rock, est morte depuis bien longtemps, elle.

note       Publiée le dimanche 10 juillet 2011

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    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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    ah ça, faut pas comparer la france à l'angleterre là dessus, parce que tu déménages direct. cela dit je pense quand même que à paris on trouve des endroits ou ils passent black devil et du italians do it better... après je trouve la house actuelle à chier à 80%, je prétend pas avoir tout écouté, mais le son global qui semble primer partout me débecte. Les trucs qui cartonnent actuellement (enfin, depuis 10 ans déjà) dans les boites de richos sont plus vulgaires et dénués de musicalités que la dance que j'écoutais quand j'étais gamin, et pourtant c'était déjà pas jojo... la house pour moi, c'est grosso modo les mêmes années que l'age d'or du rap. après ça...

    Copacab Envoyez un message privé àCopacab
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    C'est pas forcément contradictoire, house music et musique de boîte de nuit de qualité. Après ça revient au même vu que le public et les DJs (grand public, vu que tu dois parler de Guetta et consorts) ne s'y intéressent pas plus qu'à Black Devil Disco Club. Ce qui fait le plus chier, c'est que c'est pas forcément pareil ailleurs qu'en France, par exemple un club comme la fabric à Londres est rempli chaque weekend sans avoir à faire de concessions niveau sélection musicale (bon, ils passent un peu de dubstep de merde ces derniers temps visiblement, mais ça reste infiniment mieux que ce qu'on écoute dans n'importe quel club "grand public" en France.) Après, c'est une question d'exigence du public, ça rejoint donc l'éternel débat sur la musique commerciale et les radios/robinets à merde

    Raven Envoyez un message privé àRaven
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    tiens marrant ça, j'avais prévu de faire Eight oh eight, un truc que j'avais choppé au hasard (en fait non, recommandé après l'achat de mon Sally Shapiro) et qui est simplement une véritable merde, du revival italodisco complètement stérile et technique vaguement house sur les bords, un pur produit nostalgique fétichiste mais pas accrocheur pour un sous... je ne sais pas ce qu'il en est de celui-ci, à tester à l'occase vu que tu sembles emballé (Bambataa ça me fait penser qu'il va falloir boucler cette chro de Rhythm & stealth)