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Redshift › Colder

cd • 6 titres • 61:50 min

  • 1Sister Moon 15:24
  • 2Roses are Red 3:33
  • 3Two Worlds & In-between 14:05
  • 4Azure 5:14
  • 5Colder 13:01
  • 6Chain Gun 10:33

extraits vidéo

informations

Enregistré en concert au 9ième Festival Hampshire Jam, en Angleterre le 13 Novembre 2010 Mixé et masterisé au Distant Sun Studio entre Décembre 2010 et Février 2011

Pour en connaître plus sur l’univers de Redshift, et y entendre quelques échantillons musicaux, visitez le nouveau site web du groupe au; www.redshift.biz

line up

Ian Boddy (Piano électrique, synthétiseur et mellotron) Mark Shreeve (Minimoog, Moog, séquenceur et électroniques) Julian Shreeve (Synthétiseurs, mellotron et électroniques)

chronique

Il se passe beaucoup de chose sur Colder, un album plein de rebondissements et où rien ne se ressemble et tout baigne dans de pesant rythmes diversifiés. Présenté lors du 9ième festival d’Hampshire Jam, Colder suit les traces de Turning Towards Us et Last avec une musique lourde, complexe et sombre aux étonnants dénouements harmonieux. Un album construit sur de puissantes atmosphères autant symphoniques qu’apocalyptiques, Colder est étonnement puissant avec ses lourdes séquences qui chevauchent et titubent sous le poids de synthés multidimensionnels et dont les frappes arythmiques accompagnent de sombres mélodies qui lient encore plus notre dépendance envers ce groupe culte qui réussit, années après années et albums après albums à séduire un public toujours à la recherche de l’après Rubycon de Tangerine Dream.
L’étrange croisade de Colder débute avec Sister Moon et sa longue plainte aux réverbérations caustiques qui se faufile parmi des stries acérées et torsadées. Des couches d’un synthé caustique inondent une ambiance apocalyptique alors que des percussions séquencées moulent une sordide marche de guerriers mutilés qui avancent à pas cadencés dans une plaine emplie d’une mystique brume synthétisée. Cette cadence est appuyée de fins et délicats arpèges cristallins d’un piano électrique qui flottent dans une ambiance poussiéreuse tandis que des souffles de synthé ululent à la désolation et préparent l’envol de Sister Moon. Et Sister Moon décolle sur de lourdes pulsations résonnantes et d’agiles séquences nerveuses qui alimentent une structure rythmique qui fléchit sous le poids des pesantes couches d’un synthé lugubre et apocalyptique qui redéfinit l’approche séquentielle avec de tonitruantes pulsations, créant une approche plus lourde et sombre. Un synthé rugissant qui échappe aussi de suaves mélodies mellotronnées aux effluves d’un monde arabique inondé par une lourdeur rythmique assiégée d’une nuée de séquences qui résonnent, titubent et s’entrecroisent sur une rythmique qui va et vient, appuyée sur ses séquences circulaires et arythmiques et ornée de nappes de synthé sèches et dramatiques. Et graduellement les pas faiblissent et le rythme lourd de Sister Moon s’alanguit. Seul des accords de clavier résonnent dans un vide comblé par les oscillations résonnantes et les oraisons funèbres des chœurs errants sur les plaines désertées de rythmes. C’est un court moment d’accalmie où le solitaire piano électrique échappe ses notes hésitantes qui se perdent dans une brume happée par des séquences naissantes. Ces séquences ressuscitent nerveusement avant d’exploser dans les lourds souffles d’un synthé qui morcelle sa mélodie abyssale emportée par un torrent séquentiel d’une puissance unique à Redshift. Après cette première explosion de rythmes tonitruants, Roses are Red sert de lien avec sa quiétude érodée de lourdes oscillations caustiques pour préparer l’entrée de Two Worlds & In-between et ses pulsations qui battent sous un ciel musical déchiré de stries irisées alors qu’une étrange séquence pulse auprès des chœurs errants. Une séquence dont les frappes pianotées permutent pour devenir un anneau syncopé qui tressaille sous ses chœurs encore plus nombreux et des gaz de brume qui soufflent des abysses. Mais alors que l’on sent la terre vaciller sous nos pieds, surgit une étrange ballade soufflée par un fluet synthé. Une ballade ténébreuse accompagnée d’une chorale d’outre-tombe qui chantonne sous de délicats mouvements de séquences et des synthés tantôt apocalyptiques et tantôt symphoniques. C’est un superbe et étrange maillage que nous avons ici et il s’enfonce encore plus dans une complexité avec des frappes arythmiques qui errent tel des pas de loups, fractionnant ses lourdeurs avec des séquences plus incisives dansant dans un mouvement circulaire. Sauvage le rythme se nourrit des séquences aux doublons nerveux, fusionnant ses séquences et les accords de clavier sous une épaisse membrane mellotronnée qui fait virevolter la finale de Two Worlds & In-between vers les horizons plus sereins de sa douce mélodie introductive qui charme de sa belle flûte et qui se perd dans les pulsations industrielles d’Azure.
Azure est le 2ième court titre de Colder qui sert de lien (pont/bridge) entre les longues et complexes compositions qui façonnent, et fascinent, ce 14ième opus de Redshift. C’est aussi une splendide mélodie forgée dans de fins accords de piano. Un délicieux moment d’un sombre romantisme que l’on voudrait encore plus long, surtout avec la venue d’un superbe mellotron qui charme de sa flûte enchantée. Colder, la pièce-titre, étend ses couches de synthé irisées dans une zone dévastée où la brume n’a pas encore finie de s’évaporer que des pulsations métallisées battent délicatement avant de joindre une pulsation séquencée plus hypnotique. Et le rythme explose sur un coup d’enclume! Une lourde oscillation séquencée à la Ricochet perce l’incertitude des rythmes de Colder qui tergiversent entre la ligne dure et celle plus atonale avant que le titre ne dévie dans un tourbillon acéré où la guitare électronique d’Ian Boddy ne triture l’ambiance de ses solos caustiques et déchirants. Des solos qui surplombent et chevauchent les rythmes divisés et fragmentés de Colder. Vers la 7ième minute le rythme se calme et Colder traverse une phase subliminale avec des chœurs qui traînent telle une brume auprès des accords d’un piano solitaire. Mais les séquences reprennent leurs droits de rythme avec une violence inouïe, faisant virevolter Colder dans une valse endiablée où les séquences tourbillonnent sans fin, accompagnées des furieux solos caustiques d’une guitare aux riffs sans mercis qui déchirent la lourdeur des furieux rythmes. Une lourdeur amplifiée en finale, laissant les spectateurs figés de glace. Chain Gun conclût Colder avec une longue intro où les souffles des âmes en perdition se perdent sur une séquence qui dresse une marche funèbre plus accentuée que celle de Sister Moon. Une marche où les synthés expirent des souffles de glace avant que les lourdes séquences qui cisaillent cette marche ne déchirent l’évolution de Chain Gun qui se terre sous de sulfureux souffles de feu et un superbe mellotron flûté, divisant encore plus le rythme qui renaîtra sous une superbe mélodie chantée par un onirique mellotron. Un chant qui persiste à rendre sa mélodie malgré les ténèbres métalliques, les lacérations caustiques et les cris déments des synthés qui s’évaporent dans une marche accompagnée d’un synthé flûté.
Avec toute cette complexité tant dans les structures que dans les rythmes, Colder est monumental! C’est un superbe album où la puissance de frappe de Redshift est anoblie par ces superbes mélodies qui y traînent un peu partout. Rarement je n’ai entendu d’album aussi lourd et puissant et où des structures musicales lancinantes et spectrales puissent dégager autant de romantisme. La faune sonore qui se cache dans Colder est absolument délirante. Chaque coin de ce sombre et tonitruant album cache ses richesses musicales derrière une pléiade de sonorités aussi créatives qu’insoupçonnées. De loin l’album le plus accompli et complet de Redshift qui a fini par apprivoiser son style pour le déployer avec toute la noblesse qu’il requiert. Avec le temps ça deviendra un classique, donc 5 boules et si j'ai la même impression à la fin de l'année je lui fouterai un 6!

note       Publiée le mercredi 6 juillet 2011

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    gkar02300 Envoyez un message privé àgkar02300

    Moi je note déja 6/6 tant ce disque est génial...Redshift est vraiment et restera un grand groupe de ME quoi qu'il arrive !!!

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