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Toumani Diabaté › The Mandé Variations
- 2008 • World circuit WCD079 • 1 CD
détail des votes
Membre | Note | Date |
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Painkiller | lundi 20 juin 2011 - 17:04 | |
Alptraum | dimanche 19 juin 2011 - 00:10 |
cd • 8 titres
- 1Si naani10:29
- 2Elyne Road8:50
- 3Ali Farka Toure6:20
- 4Kaounding Cissoko6:47
- 5Ismael Drame5:45
- 6Djourou Kara Nany6:53
- 7El Nabiyouna6:03
- 8Cantelowes6:57
informations
Livingston Studios, Londres, Royaume-Uni. Produit par Nick Gold.
line up
Toumani Diabaté (kora)
chronique
- mali > kora
Vous connaissez peut-être des Diabaté, des Diakité ou des Kouyaté. Si c'est le cas, sachez qu'ils ont en commun d'appartenir à des familles de griots, caste traditionnelle des musiciens et conteurs de cette partie de l'Afrique de l'ouest. Et même s'ils n'ont pas nécessairement acquis toute la science de leurs ancêtres, la musique ou le chant ne leur seront certainement pas étrangers. Toumani lui-même a de qui tenir, étant le fils d'un très grand joueur de kora malien. Pour en revenir au présent enregistrement, nous sommes en 2008, et... qui l'eût crû ? Ce magnifique disque, arrivé si tard dans la très prolifique carrière de Toumani Diabaté, est seulement son deuxième en solo ! "The Mandé Variations" fut enregistré vingt ans après son premier disque (et premier disque en solo), le classique "Kaira", manifeste qui l'imposa d'emblée comme un des meilleurs joueurs contemporains de kora, cet instrument de musique traditionnel malien qui s'apparente à une harpe, dont il joue assis, et dont le timbre se situe entre harpe et clavecin. Durant ces vingt ans d'intervalle, Toumani a évolué, mûri, laissant au passage de très bons témoignages avec, entre autres, Ketama, Taj Mahal, Ali Farka Touré, ou son propre groupe le Symmetric Orchestra. Mais il lui aura fallu bien du temps pour se sentir capable de se mesurer seul, à nouveau, à cet instrument diabolique. Et le jeu en valait la chandelle. Un disque en solo peut a priori paraître rébarbatif. Surtout s'agissant d'un instrument un tant soit peu "exotique", pour lequel l'oreille n'a pas été dressée. Elle peut l'être au piano, l'instrument soliste classique par excellence, au violon ou au violoncelle à la rigueur, surtout grâce au père Bach - mais à la kora ? Mais à des rythmes et des harmonies aussi étrangers, c'est-à-dire étranges ? Si c'est ce que vous pensez, je vous rassure : vous avez tout faux. Ce merveilleux disque se dompte vite, pour notre plus grand bonheur. Bach, tiens, est-ce à lui et à ses fameuses variations Goldberg (plus difficiles d'accès) que Toumani a pensé en intitulant son disque ainsi ? En tout cas, si point commun il y a, c'est moins dans la prétention qu'aurait Toumani Diabaté d'écrire des pièces de référence pour un instrument qu'il ré-invente (ce qu'a fait Bach pour le clavier), mais dans la tentative d'atteindre la beauté en perfectionnant encore et toujours cet art si difficile : le contrepoint. Car c'est bien là que réside toute la magie : Toumani ne se contente pas toujours d'harmonies dans les basses avec solo dans les aiguës, il est également capable de faire chanter deux lignes mélodiques différentes au même moment (étourdissante section centrale de "Kaounding Cissoko", par exemple). Mais il y a aussi ces harmonies de couleur africaine (l'introduction de "Si Naani", comme tombée du ciel), ces solos virtuoses (envolées surprenantes de "El Nabiyouna"), ou chantant ("Ismael Drame", de la musique sacrée), le thème central de chaque pièce étant toujours magnifié au final. (On y revient de manière obsessionnelle dans la première pièce, qui est vraiment une suite de variations sur un même thème pour le coup. De même dans "Elyne road", dont la douce berceuse n'aura pas fini de vous hanter.) Dans "Cantelowes", Toumani se permet même un clin d'œil amusé à Ennio Morricone (vous reconnaîtrez...) À noter que cette édition s'accompagne d'un livret extrêmement fourni et intéressant, qui met fort bien en perspective cette musique, et dans lequel l'artiste lui-même détaille chacune des pièces. Ce que l'on retient au final ? C'est cette étrange envolée du son, cette spirale ascendante d'harmonies inattendues qui, au fil des écoutes, nous capte et nous fait monter. Je me souviens d'un concert au Bataclan où, après une première partie endiablée avec son groupe, Toumani avait interprété certaines de ces pièces en solo, opérant si bien que la salle entière s'était complètement tue. "The Mandé Variations" reste cela : un disque d'hypnose.
note Publiée le samedi 18 juin 2011
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- Wotzenknecht › Envoyez un message privé àWotzenknecht
Pourquoi, il mesurait comb*CLAC*
- NevrOp4th › Envoyez un message privé àNevrOp4th
Un très grand monsieur, assurément!
- varg › Envoyez un message privé àvarg
la kora c'est la magie, le fil d'ariane d'une très longue histoire qui ne commence et ne finit jamais.
- Alptraum › Envoyez un message privé àAlptraum
Encore un chef d'œuvre ! Comme un mélange entre le clavecin et le luth. On peut difficilement croire que cette musique n'est jouée qu'avec les deux pouces et les index
- Note donnée au disque :
- NevrOp4th › Envoyez un message privé àNevrOp4th
Bon j'ai pris l'album Djelika qui est selon un ami discothécaire, une véritable tuerie, un petit bijoux. On verra bien. Mais j'avoue qu'en ce moment je lis beaucoup les chroniques dans le style "World" et y a un paquet de truc qui ont l'air d'être franchement excellent.