The Spectrometers › 1/2 Mechanism 1/2 Organism

The Spectrometers, à ce que j'en ai compris projet d'un seul homme, tient à garder à la fois son anonymat et une certaine aura mystérieuse. Une démarche très classique lorsqu'on navigue en underground, mais qui reste toujours efficace pour venir attiser la curiosité, surtout lorsqu'il est promis sur catalogue un univers minimal rappelant TG et Cabaret Voltaire. Miam miam, on en salive à l'avance. L'objet est sobre d'apparence, d'un noir et blanc neutre, paré d'une figure abstraite qui évoque quelque fragment fragile, une vulnérabilité peut-être. Le son aussi est on ne peut plus sobre : une boîte à rythme étouffée, des boucles synthétiques, une guitare autiste, et des morceaux qui ont pour seule structure rationnelle leur linéarité hypnotique. Le minimalisme proposé pourrait tenir de la simple épure esthétique assumée, or c'est plutôt le renoncement à établir tout dialogue avec l'auditeur qui prédomine ici, d'autant plus que le tout est drapé d'une production un brin lo-fi qui renforce le côté isolationniste-psychédélique. Sentiment étrange à l'écoute de cette musique : The Spectrometers est parti seul en bad trip, loin de nous, loin du monde, et ce qu'il exprime ne sera compris que par ceux qui ont déjà emprunté ce chemin. Le genre d'anormalité sonore dont il faut sans doute accepter l'inexplicable pour mieux l'apprécier. En tout cas, un projet à suivre. En revanche, et contrairement aux mailorders, je n'ai toujours pas saisi le rapport avec TG...