Heureusement qu'il y a l'option 'ovni inclassable' (avec le titre de cet album, c'est parfait, savourez l'ironie) sur ce site parce que pour chroniquer un disque des Forbici di Manitù ('les ciseaux de Manitù'), c'est clairement une nécessité. Ces Italiens ne font en effet rien pour faciliter la tâche du chroniqueur moyen, encore qu'avec 'Terrore nello spazio', le fil rouge, la référence au film de Mario Bava du même nom, soit évidente dès le départ mais là s'arrête tout embryon de cohérence musicale...Hommage cinématographique, l'album renoue avec la tradition très en vogue à la fin des 60's des albums conçus comme des romans d'horreur, sans oublier les références aux pièces radiophoniques; il sera d'ailleurs présenté au Festival de science-fiction de Cosenza en 2001. Autour de quelques dialogues piqués au film, le groupe propose une collection de titres alternant entre influences jazz, bases rock, expérimentations électroniques, principalement construits sur le travail remarquable de la basse mais également de la clarinette de Manitù Rossi, parfaite pour incarner les ambiances 'spatiales'. Si 'La colonna flessibile' se révèle plutôt intimiste autour de son piano et du thème de clarinette, 'Invasioni' se veut plus angoissant avec sa montée d'orgue, alors que les musiciens se montrent très relax sur un 'Space spiders' très lounge ou plutôt attentifs aux dissonances sur 'ARF' pour flirter avec l'electro indus sur 'Planeta di sangue'. Aussi disparates qu'ils puissent sonner, ces éléments s'emboîtent au final plutôt bien les uns dans les autres à condition de prendre la peine d'écouter le disque dans son entier, ce pourquoi il a d'ailleurs été écrit. Pas si étonnant lorsque l'on sait que Vittore Baroni officiait déjà au début des 80's au sein de Lieutenant Murnau, projet avec lequel il n'a jamais joué une seule note, la démarche consistant à effectuer des collages et recycler les bandes d'autres musiciens pour pondre de nouveaux morceaux...Juste pour vous expliquer à qui nous avons affaire.