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Killing Joke › Revelations

cd • 10 titres • 37:36 min

  • 1The Hum
  • 2Empire Song
  • 3We Have Joy
  • 4Chop-Chop
  • 5The Pandys Are Coming
  • 6Chapter III
  • 7Have a Nice Day
  • 8Land of Milk and Honey
  • 9Good Samaritan
  • 10Dregs

informations

Cologne.

La réédition CD 2005 contient un remix (sans grand intérêt) de "We Have Joy".

line up

Jaz Coleman (chant, clavier), Paul Ferguson (batterie), Geordie (guitare), Youth (basse)

chronique

Après What's This For... what's next mmmh ? What now ? Eh bien... Les frissons devant la pochette, d'abord. Ce drap aux couleurs nuit... ces ombres, cette texture, ces reflets qui gourmandent l'œil. Les frissons devant ces symboles occultes, incrustés, au verso. Tu bandes, prêt à être intronisé dans la Grande Loge de Kah-Ji, prêt à découvrir les secrets les plus enfouis de Jaz. Ensuite, viens la musique. Et là, bandaison de travers... c'est volontiers syncopé, difforme, mongoloïde, poussif... c'est la même chose qu'sur le disque d'après et des fois la même que sur cui d'avant, mais en plus tortueux et plus moins bien fait s'tu veux... Pour ce dernier avec Youth, on sent que le groupe était dans un état de chaos et d'incertitude, voire de quasi-éclatement (je crois que c'est à partir de cette période que Jaz a commencé à sérieusement dérailler). Album malsain, assurément. Compassé / décomplexé. Tortueux, vil, même, à plus d'un titre. Agaçant, aussi. C'est un album retors, un album de rouille et de sang séché, comme ce Fire Dances qu'ils sortiront avant d'être touchés par la lumière blanche de la new wave sur le très limpide Night Time. Mais sur Revelations, ils ne devaient pas spécialement patauger dans l'inspiration vu la tronche de leurs, euh, compositions (florales ?), sur une bonne moitié du disque au moins, ou alors comme Wire ils ont décidés de faire du post-punk intello-abstrait, avec un concept et un façonnage studiostique tellement complexe et subtil derrière qu'au final ça a juste l'air biscornu. Mais n'expédions pas trop vite et ne soyons pas trop expéditifs : tout n'est pas aussi simple qu'on le voudrait avec ce groupe, et ici peut-être plus qu'ailleurs. On va déjà évacuer le positif, l'indiscutable, l'évident, pour commencer : il y a toujours ce son, ce son qui leur est propre et qui nous est dégueulasse, ce son unique, exquis, sur 'The Hum' par exemple, cette reverb, cette guitare sans pareille, suivie de son riff scélérat comme un clodo l'est de son chien. Et il y a ces petites choses malignes que sont 'Empire Song' et 'We Have Joy'. La dernière possédée par un Jaz en état de transe indienne, très karacho. La première au niveau des moins bons morceaux du premier album, c'est à dire fort baisable. Après ça je vous révèlerai que je suis beaucoup plus partagé... Le son reste bien cette même saloperie charbonneuse, oui, ce grain unique qu'on leur connaît, sur 'Chop-Chop' par exemple, mais sur le reste... c'est comme si y avait pilotage automatique défectueux du côté des studios, c'est déstabilisant, tendance gonflant, à moins qu'on ne soit dans un esprit krautrock ou expérimachin, après tout n'a-t-il pas été enregistré en Allemagne, et quand on sait l'effet que cette migration a eu sur Iggy et Bowie, et quand on voit crédité un certain Conny Plank... grmblbmb... Oui, c'est vrai, il y a 'The Pandys Are Coming', premier essai du groupe dans l'exotique arabisant (feront encore mieux après), complètement biscornu-bizarroïde-malade, et puis y a aussi le cramé 'Dregs', du Killing Joke sous camisole et bourré au gin premier prix, mais faut être d'humeur. Plus gênant, des essais non- transformés comme on dit dans ces cas-là, pourtant intrigants dans le principe, comme le psychobilly foireux de 'Land of Milk And Honey' ou cette tentative de ballade pataude sur 'Good Samaritan' que je m'demande si elle en serait pas finalement géniale tellement c'est plus moche et neuneu que du Devo au ralenti, et puis finalement, bah non, curieux navet spongieux tout de même, qui a au moins le mérite d'être à part, dira-t-on pour ne pas froisser les serviettes. La Révélation de cette chronique, finalement, ben c'est que cet album, j'ai jamais réussi à bien le cerner - ce qui pourrait éventuellement en faire leur grower absolu - mais surtout qu'il me laisse invariablement dans un état de doute. Quant à sa place dans leur discographie. Quant à l'état d'esprit dans lequel les musiciens étaient plongés à son enregistrement (probablement confus). Il partage avec les deux albums qui l'entourent un vrai pouvoir d'attraction-répulsion, dû à son caractère difforme, mal ficelé, son côté disgracieux aussi il faut bien l'avouer. Même s'il n'est pas difficile de s'imaginer que cette chose européenne du post-punk années 80 est une de celles qui auront mis la puce à l'oreille de mauvaises graines américaines, et pas que Steve Albini si vous voyez où je veux en venir... L'affection que je lui porte est tressée de réplusion, depuis toujours. Et puis il y a l'auteur Coleman, bien sûr, toujours bon à potasser pour se sentir porté vers "un ailleurs" comme dirait Lavilliers... Très étrange disque, en réalité ; peut-être leur plus retors, mystérieux... Masqué... Drapé.

note       Publiée le dimanche 29 mai 2011

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

On attaque les cérémonies.

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Giboulou Envoyez un message privé àGiboulou

Disque effectivement passionnant et qui peut mettre pas mal de temps à appréhender, à apprécier. Peut-être le disque le plus no wave de la new wave. À mon avis, ce lp est l'aboutissement et la fin du KJ première mouture. En effet, depuis Turn to red, le groupe n'a cessé, sortie après sortie, de diminuer le potentiel mélodique pour se concentrer sur la rythmique. C'est pourquoi, sur Revelations, la guitare est avare en arpèges, changement d'accords. Même Youth nous délivre des lignes de basse avec peu de mélodies (par rapport aux autres albums). Aussi, le rendu est très austère, sec dans son hallo de reverb'. Pour ma part, cet extremisme est génial car assumé dans sa démarche et cryptique dans son rendu.

Message édité le 19-02-2023 à 09:03 par Giboulou

born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Un de leurs tout meilleurs disques en effet.

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Procrastin Envoyez un message privé àProcrastin

C'est vraiment l'album ou Geordie libère son ange bestial et ou Jaz nous enchâsse bien serré, mode ivresse sous contention. Et ce son..! Le tranchant du précédent mais juste assez bouilli pour troubler les pistes. Ça flirte avec le seuil du badtrip en permanence, mais le groove te garde à flot. Vraiment une tuerie.

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Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

les morales du Jaz s'applique a la recherche du DVD?

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