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Pearls Before Swine › Balaklava

  • 1968 • ESP 1075 • 1 LP 33 tours

cd • 10 titres • 31:00 min

  • face a
  • 1Trumpeter Landfrey... 0:33
  • 2Translucent Carriages 4:00
  • 3Images Of April 2:38
  • 4There Was A Man 2:52
  • 5I Saw The World 3:24
  • 6Guardian Angels 3:00
  • face b
  • 7Suzanne 4:54 [Reprise de Leonard Cohen]
  • 8Lepers And Roses 5:19
  • 9Florence Nightingale 0:15
  • 10Ring Thing 2:20

informations

Enregistré au Impact Sound, NYC - Produit par Richard L. Alderson

Concept de pochette, conseiller musical : Maureen Kintz - Peinture de pochette : Brueghel L'Ancien - Dessins au verso : Jean Cocteau - Photo au verso : Mel Zimmer. - Dédicacé au seul soldat américain exécuté pour désertion lors de la seconde guerre mondiale

line up

Tom Rapp (guitare, voix, respiration), Jim Bohannon (orgue, piano, clavinette, marimba), Wayne Harley –(banjo, harmonie), Lane Lederer (basse, guitare, swinehorn)

Musiciens additionnels : Joe Farrell (flûte, cor anglais sur la 7), Lee Crabtree (piano,orgue, flute, sur les 5, 8); Bill Salter(basse sur les 7, 8, 10) , Al Shackman (guitare sur la 8) , Warren Smith (arrangements de cordes sur la 5) , Selwart Clarke (arrangements de cordes sur la 6)

chronique

Il y a des jours comme ça où on a toute la peine du monde à… à quoi au juste ? à avancer ? à oublier ? à se rappeler ? Toute la peine du monde se trouve donc là, sur nos épaules, il y a des jours. Il y a des jours où on se retrouve à écouter Pearls Before Swine. Pourtant, leur musique peut faire plonger dans les profondeurs… Tom Rapp, songwriter et principal membre du groupe, vient de Floride, région assez pauvre en artistes, qu’il a quitté pour signer sur ESP, après avoir entendu un disque des déjantés New-Yorkais The Fugs. Il s’inspire ici de la charge de la brigade légère, scène de la bataille de Balaklava d’octobre 1854, lors de la guerre de Crimée, décrite par Tennyson. Le but : faire un album anti-guerre. Une telle chose existe-t-elle ? Des chansons anti-guerre, ça oui. Pourtant, on ne peut pas imaginer groupe plus éloigné du protest-folk New Yorkais. Nous sommes en 1968, mais le tumulte du monde, malgré la pochette, semble n’avoir aucune influence sur Tom Rapp. Ses disques auraient pu sortir 20 ans avant ou après, rien n’aurait été différent : ses chansons sont hors du temps. Pearls Before Swine ne peut pas être classé en "folk 60’s", pas plus que dans quelque autre genre. Tout au plus peut-on noter l’influence de Leonard Cohen, frère de poésie et d’humeur, puisque Suzanne est ici reprise, et que There Was a Man y fait beaucoup penser. Mais Pearls Before Swine est bien plus grand dans le cœur de votre serviteur. Ce disque aura plombé plusieurs de mes journées, avec ses arrangements mystiques, mêlant instruments classiques et "bruits de fonds" divers alors que le nombre de pistes était probablement très limité (d’ailleurs, la traditionnelle guitare acoustique est parfois absente). Exemples : murmures célestes et secrets (Transluscent Carriages), chants d’oiseaux et flûte légère (Images of April, ciselé comme une tapisserie), superbe chant d’un cor anglais (Suzanne, meilleure que l’originale à mon avis) clochettes métalliques et deux pianos aigrelets sur le sublime I Saw The World, bientôt rejoint par le bruit des vagues et un quatuor à cordes. Ce dernier fait des merveilles sur Guardian Angel, passant des larmes à l’espoir en une poignée de secondes… "recorded in Guadelope, Mexico, in 1929" dit la pochette. Des craquements de 78 tours ont même été ajoutés, ce qui en 68 avait quelque chose de totalement impensable. Ring Thing achève ce très court album par une mise en musique lugubre du Seigneur des Anneaux, suivie d’un interlude bruitiste, et de la voix du "Trumpeter Lanfrey", messager pendant la guerre de Crimée, qui récite la même phrase qu’au début. Cycle de la guerre, éternellement recommencé. Les textes ésotériques de Tom Rapp, s’ils n’ont eu aucun précédent ni suite immédiate, sont devenus mythiques, faisant de Pearls Before Swine une formule magique que beaucoup se passeront sous le manteau par la suite, de Simon Finn à Current 93 en passant par Psychic TV, tous subiront l’influence de ce groupe sur lequel on ne savait rien. Aujourd’hui, c’est juste un nom de plus démystifié par internet, mais reste Transluscent Carriages, et ses 4 minutes tout rond de pure évanescence (vous ne me verrez pas utiliser ce mot à la légère), où une voix d’outre tombe cite Hérodote et évoque des scènes bibliques, tandis qu’une gamine fugace semble vocaliser au loin… Balaklava n'est pas triste, il fait seulement prendre conscience de l'immensité du monde, et de la solitude de l'homme au milieu de cette immensité. Ce qui en découle est plus que la tristesse. Cette chronique est minable, Pearls before swine ne méritait pas un tel traitement journalistique, mais il y un moment où l’exercice de la chronique apparaît tel qu’il est, face à certains albums : totalement vain et surtout spirituellement dangereux. A trop vouloir ranger des fantômes dans des boîtes, un jour vient celui qui vous hacke le cœur et les tripes, ne laissant qu’une plaine décharnée. “All your symbols are shattered,All your sacred words are gone / The caravans are leaving / For the dawn of nothing / Lepers carry roses / To Jerusalem”.

note       Publiée le samedi 28 mai 2011

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    Horn Abboth Envoyez un message privé àHorn Abboth

    Je connais mieux l'album qui précède celui-là et sorti l'année précédente One Nation Underground qui dans mes souvenirs étaient un cran au dessus de ce Balaklava. A noter que Ring Thing fait peur quand même.