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Remy › I-Dentity

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no      samedi 14 février 2015 - 21:21
Painkiller      vendredi 27 mai 2011 - 15:52

cd • 5 titres • 75:26 min

  • 1Destination: Berlin - Part I 11:22
  • 2Destination: Berlin - Part II 20:34
  • 3Destination: Berlin - Part III 19:08
  • 4I-Dentity 24:15
  • 5Vulnerable (Disponible en téléchargement uniquement)17:25

informations

Enregistré et mixé au AKH Studios, Ijmuiden, ente le 16 Octobre 2010 et le 24 Mars 2011. Destination Berlin I-II-III ont été initialement joué au Festival Ricochet Gathering le 11 Octobre 2010

Pour entendre des échantillons sonores et en savoir plus sur Remy, visitez son site web au: www.desertedislandmusic.nl www.akhrecords.nl www.exhibitionofdreams.com Une version téléchargeable est également disponible et contient la pièce boni Vulnerable

line up

Remy (Synthé, claviers, boîtes à rythmes, séquenceurs et FX)

Musiciens additionnels : Bill Fox (Guitares sur Destination: Berlin - Part II) Erik Wollo (Guitare sur I-Dentity) Francis Rimbert, Gert Emmens, Synth.nl (Synthé et séquenceurs sur I-Dentity)

chronique

Ouf! Ce 11ième festival du Ricochet Gathering tenu à Berlin entre les 15 et 18 Octobre 2010 aura fait tout un tapage. Après le superbe Let it Out! de Bernd Kistenmacher, voilà que Remy nous offre sa portion de concert donné à ce festival. Ça faisait un bail que l’on n’avait pas entendu quelque chose de nouveau venant de Remy. En fait il faut reculer en 2008 avec This Is Not the End. Et l’attente valait la peine. I-Dentity est un album de changement pour Remy. Lui qui aimait tamiser ses œuvres d’un voile empreint de mystères il offre en I-Dentity un album aux rythmes progressifs qui respecte à merveille l’idée de base de ce festival où le style Berlin School popularisé par Tangerine Dream et Klaus Schulze était à l’honneur. Mais dans l’évolution des 4 titres, 5 si on prend l’album sous forme téléchargeable chez MusicZeit, on sent le mysticisme des œuvres de Remy refaire surface, tant et si bien que des effluves d’Exhibition of Dreams apparaissent ici et là, faisant d’I-Dentity un percutant album truffé d’un sulfureux mélange des genres.
C’est avec un fin carrousel d’arpèges de verres qui s’ouvre I-Dentity. Destination: Berlin - Part I ouvre avec un défilé d’arpèges un brin timides et incertains qui scintillent avec la clarté et la netteté d’un xylophone de verre. Les accords tournoient avec un léger décalage dans l’harmonie et une délicate variation dans les intonations, sous les souffles d’un synthé dont les sonorités hybrides rappellent les douces nostalgies d’un saxophone solitaire. Cette tendre mélodie de verre minimalisme perd ses arpèges sautillants dans les chaleureux souffles d’un synthé enveloppant et réconfortant pour nous plonger dans l’incertitude musicale qui enveloppe Destination: Berlin - Part II. L’ouverture offre ondes spectrales qui errent et ondulent au dessus d’un rythme fragmenté. Un rythme ondulant en cascade qui va, disparaît et revient sous un ciel musical envahit de lourdes brumes et de fines oscillations fantomatiques. En fait c’est le schéma rythmique de Destination: Berlin - Part II qui apparait par bribes et qui s’expose en entier vers la 7ième minute par une guitare mordante, un chaleureux synthé lyrique et des percussions de genre technoïde. Alors que les solos d’un synthé spectral percent l’ambiguïté rythmique, les solos de guitare de Bill Fox vrillent en boucles sur des percussions déchaînées. Nous assistons à un duel synthé/guitare sur un tempo lourd et hypnotique qui tranquillement dévie sur des nappes de synthés orchestrales. Des nappes qui flottent et oscillent tel le monde hallucinatoire d’Exhibition of Dreams (Lunascapes), évoluant avec une belle approche dramatique et de menaçant accords qui pilonnent un beat hypnotique sous les cris d’une guitare assoiffée de juteux solos et des percussions endiablées. De belles couches de synthé s’enroulent autour de fins arpèges nasillards. L’intro Destination: Berlin - Part III est teintée d’un romanesque qui n’a d’égal que l’obscure mélancolie qui entoure les œuvres de Remy. De fines pulsations émergent de ce lent maelström synthétisé où de belles et stridentes couches de synthé ululent dans leurs solitudes pour s’abandonner au tempo nerveux qui frétillent d’un mélange de pulsations et de percussions aux résonnances métalliques. Hypnotique, le tempo reste stationnaire et est rejoint par des accords nasillards qui frappent tels les cancanements d’un canard enrhumé alors que des pulsations de tous genres alimentent ce rythme vertical où fins et suaves solos de synthé s’y accrochent avec une certaine lascivité. Vers la 11ième minute le rythme devient plus mordant avec des frappes plus nettes et incisives. Les solos de synthé continuent de percer ce rythme un peu chaotique dont les réminiscences d’un certain Klaus Schulze abondent avec une exactitude inouïe dans la structure musicale.
Dans les faits, Destination: Berlin - Part III est un titre remarquable qui épouse autant l’approche contemporaine de Remy que ses racines et influences de Klaus Schulze et son unique style de Berlin School. C’est un titre que les amateurs de Schulze vont apprécier au plus au point, alors que Destination: Berlin - Part II va plaire aux amateurs de Tangerine Dream. I-Dentity, la pièce-titre, a été conçu par la technologie de l’Internet avec la collaboration de Francis Rimbert, Gert Emmens et Synth.nl aux synthés et séquences ainsi que d’Erik Wollo aux guitares. Cela donne beaucoup de rythmes et de solos de synthés sur un tempo qui démarre assez lentement avec une ligne minimalisme dont les accords bas avancent à pas-de-loups sur une fine onde vocalisée. Une autre ligne émerge et ses accords plus limpides gambadent autour de la ligne maîtresse alors que la multiplicité des lignes de synthé aux sonorités variables se poursuit. Mystérieux, I-Dentity ondule sur ses arpèges de verres cernés de lentes vagues enveloppantes lorsque la batterie tombe et accroche un rythme plus franc et ciselé qu’une ligne de basse mord de ses chaleureuses notes. En mi-parcours, le rythme casse. Les arpèges cristallins, qui sonnent comme des accords de xylophones, sont isolés et seule la batterie complète cette danse de verre alors qu’un suave synthé donne un second souffle à I-Dentity qui devient subtilement plus langoureux. Le titre bifurque vers une tangente d’arcade avec une nuée de sonorités hétéroclites électroniques qui envahissent un rythme devenu plus mordant et agile sous une fusion de solos de synthés percutants. Des solos substitués par la guitare d’Erik Wollo qui fait un superbe duo avec un synthé aux accords limpides alors qu’I-Dentity verse vers une tangente un peu technoïde à la Tangerine Dream, complétant ainsi le cercle des éléments identitaires à l’évolution de la Berlin School. Disponible qu’en format téléchargeable sur le site de MusicZeit, Vulnerable est l’égal des albums bonis que Remy offre à chaque nouveauté. Composé pour son spectacle au festival de E-Day 2011, Vulnerable est un long et beau titre qui s’amorce avec un piano rêveur et mélancolique. Délicates, les notes sont autant sobres que stridentes et sont enveloppées d’une fine brume synthétisée alors que la constante progression de Vulnerable l’amène vers des chemins lourds et tortueux. Un style si familier à Remy, surtout avec ses superbes strates aux sonorités d’orgues ténébreuses qui rappellent un rêve exhibé il y a quelques années.
Une œuvre de Remy ne s’apprivoise pas sur un comptoir lunch. Mystérieuse et envoûtante, la musique de Remy plonge parfois dans la complexité, sinon dans perplexité et I-Dentity n’échappe pas à cette règle. Tout mélodieux soit-il, Remy reste un être complexe dont la personnalité se transpose sur ses compositions, faisant ainsi le charme d’une musique que l’on découvre écoute après écoute. I-Dentity est à la hauteur des meilleurs œuvres de Remy. Une œuvre qui embrasse différentes phases de la Berlin School rétro tout en gardant cette touche d’influence pour les œuvres numériques de Schulze et ce brin de folie si caractéristique à Exhibition of Dreams. Avec un tel cocktail, il est évident qu’I-Dentity est un album à se procurer car il dépeint à merveille l’identité évolutive de la Berlin School.

note       Publiée le jeudi 26 mai 2011

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