Ce n'est pas un secret d'état, l'horror punk et le psychobilly ne sont pas ou peu des genres destinés à l'expérimentation. Comme ils sont également très populaires, les règles du jeu sont très simples; pour se distinguer, à défaut d'originalité, il faut être très bon. Les Koffin Kats le sont. Pour commencer, ils dosent avec un doigté exceptionnel l'apport du psychobilly et celui de l'horror punk; nous en avons pour exemple 'Darker place' avec rythmique bien rock'n'roll, guitares sales, chant affirmé mais mélodieux. Pour le titre suivant, le tempo se déroule à une vitesse vertigineuse sans que le trio ne sombre dans un quelconque chaos inaudible. Il va même jouer à ce petit jeu tout au long de l'album en alternant les ambiances garages rockab' et le punk pur, équilibrant au mixage la présence de la contrebasse selon les besoins, la guitare conservant son grain sale. Ce qui ne gâche rien c'est que Vic Victor a vraiment une belle voix qui sied bien au style; convaincue mais sensuelle, elle peut ainsi s'autoriser des attaques violentes sans sombrer dans la facilité ni les hurlements. Avec une telle recette, cet album, le second, ne pouvait que se classer dans les réussites, et c'est le cas. Les tubes s'enchaînent sans temps mort, sans baisse de qualité, confirmant tout le potentiel du groupe qui affirme une fois encore sa spécificité en ne cédant pas aux gimmicks visuels chers au milieu. Valeur sûre, c'est moi qui vous le dit et je ne suis pas le seul...