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Captain Beefheart & His Magic Band › Trout Mask Replica

cd • 28 titres • 77:38 min

  • 1Frownland1:39
  • 2The Dust Blows Forward 'N the Dust Blows Back1:53
  • 3Dachau Blues2:21
  • 4Ella Guru2:23
  • 5Hair Pie: Bake 14:57
  • 6Moonlight in Vermont3:55
  • 7Pachuco Cadaver4:37
  • 8Bills Corpse1:47
  • 9Sweet Sweet Bulbs1:47
  • 10Neon Meate Dream of a Octafish2:25
  • 11China Pig3:56
  • 12My Human Gets Me Blues2:42
  • 13Dali's Car1:25
  • 14Hair Pie: Bake 22:23
  • 15Pena2:31
  • 16Well2:05
  • 17When Big Joan Sets Up5:19
  • 18Fallin' Ditch2:03
  • 19Sugar 'N' Spikes2:29
  • 20Ant Man Bee3:55
  • 21Orange Claw Hammer3:35
  • 22Wild Life3:07
  • 23She's Too Much for My Mirror1:42
  • 24Hobo Chang Ba2:01
  • 25The Blimp2:04
  • 26Steal Softly Through Snow2:13
  • 27Old Fart at Play1:54
  • 28Veteran's Day Poppy4:30

informations

Recording Studio, Los Angeles, USA, 1969

line up

John French ("Drumbo") (batterie), The Mascara Snake (clarinette, voix), Rockette Morton (basse, voix), Antennae Jimmy Semens (slide guitar), Don Van Vliet (chant, saxophones soprano et alto, clarinette), Zoot Horn Rollo (guitare, flûte)

chronique

  • psychédélique > expérimental

Le propre des chefs-d'oeuvre, c'est de ne jamais laisser indifférent. On déteste ou on adore. "Trout Mask Replica" est de cette trempe. Frank Zappa, ayant eu vent des problèmes contractuels que rencontrait alors Beefheart, propose à celui-ci d'enregistrer pour son tout nouveau label, lui assurant la liberté artistique qui lui faisait tant défaut. Une proposition qui n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Produites par Zappa, ces sessions vont s'échelonner sur neuf heures pour 28 titres comme autant de fragments d'éternité. Brut, sauvage, sans fioriture, sans ceinture de sécurité non plus, Beefheart, avec cet énigmatique "Trout Mask Replica", double album imposant, explose les structures du blues, avec ces arrangements volontairement cacophoniques, et l'emmène loin, loin, quelque part entre free jazz (Beefheart et The Maskara Snake se partageant les interventions aux instruments à vents) et œuvre poétique récitée par un schizophrène sous camisole de force (les nombreux interludes erructés a capella). Tout simplement intemporel parce que incomparable, cet album n'a pas pris une ride et reste un grand moment de l'histoire de la musique pop occidentale. Facilement, un des dix meilleurs disques de tous les temps.

Chef-d'oeuvre
      
Publiée le jeudi 9 mai 2002

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chronique

Dites-moi, qu'est-ce qui peut bien pousser quelqu'un à s'offrir cet album à la pochette rougeâtre, cadrant un type affublé d'un drôle de masque qui aurait l'air de vous chuchoter un secret se transmettant de bouche de truite à oreille de truite ? Quelle peut-être la réaction de cette personne à l'écoute du joyau que renferme cet écrin peu conventionnel ? Que se passe-t-il alors dans sa tête une fois le disque lancé ? Autant de questions qui divisent en deux parties le monde de ceux qui ont déjà écouté cet album. Vous ne pouvez pas y être indifférent. Don Van Vliet, aka Captain Beefheart, est un de ses artistes dits arty des années 70 à avoir bouleversé la vision de la musique. Cette façon de voir et de façonner la musique, le jeune Van Vliet ne l'a pas créée de toute pièces : en réalité, il découvre dès son plus jeune âge les bases de ce qui deviendra plus tard ce blues psyché expérimental, en faisant tourner des vinyles de blues et r'n'b de l'époque dont il partage l'écoute avec son grand compagnon, un certain Frank Zappa. En témoignent ses premiers travaux avec son Magic band, le Safe As Milk de 1967, où l'on sent déjà que les sonorités blues sont plus que teintées de pyschédélisme. Strictly Personnal, étape de transition, met en évidence que le groupe cherche à chatouiller les limites du blues pour mieux les transgresser. Il faudra attendre l'année qui suit pour que Captain Beefheart en arrive à son apogée. Alors qu'en 1969, le monde découvre le puissant hard blues de Led Zeppelin, la réplique du masque de truite soulève bien des questions, car jamais avant, on n'avait entendu une telle fusion improbable : blues déjanté, absence de tempo prédéfini, rythmique indomptable, cacophonie à la rage créatrice surplombée par la voix unique de Beefheart, éructant avec la folie d'un schizophrène des textes dadaïstes - complètement barré. Les 28 pistes de l'album sont d'une force brute, navigant entre blues expérimental et free jazz - les improvisations de Van Vliet à la clarinette donnant encore plus de profondeur et de puissance d'impact à cette musique imprévisible. Ce changement soudain n'est pourtant pas du à un simple éclair de génie : il faut remercier Zappa, qui tapis dans l'ombre, a capturé ces neuf heures de pure création dans ses studios personnels. Sans cela, peut-être n'aurions-nous jamais connu tel embrasement exultatoire, qui précède le non-moins génial Lick My Decals Off Baby, sorte de condensé de Trout Mask Replica. Un condensé, oui ! Car il est vrai qu'avec près d'une heure et demie (!) de programme, beaucoup ont souvent tendance à vouloir zapper quelques pistes. Bien leur en prend ? Que nenni ! Chaque morceau est une perle. Si malgré vos efforts, cela reste inécoutable, ou trop long, mieux vaut faire une pause et retenter le coup plus tard. En espèrant qu'après, à tous ceux qui vous disent que ce truc est kitchissime et que ça ne va nulle part, vous leur répondez : "Ah! stupide, Trout Mask Replica, c'est juste un des meilleurs albums de tous les temps." PS : La camisole de force n'est pas fournie.

Chef-d'oeuvre
      
Publiée le mercredi 17 mai 2017

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Note moyenne        59 votes

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Pour fêter le retour du printemps de la neige sur ma région...

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jacques d. Envoyez un message privé àjacques d.

Une écoute attentive de "Moonlight on Vermont", le charme anglais en sus : https://www.youtube.com/watch?v=RRiqAyRHP_o

jacques d. Envoyez un message privé àjacques d.

Et même le "made in France" comme disait Montebourg (assez médiocre platiniste au demeurant) avec "les Arènes du Vinyle" :

https://www.revue-et-corrigee.net/2023/09/23/wi-watt-heure-44/#:~:text=A%20la%20fin%20des%20ann%C3%A9es%2080,%20en%201988%20exactement,%20%C3%A0

Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Ou à Marcley, Yoshihide, DJ Qbert, Kid Koala ou d'autres "turntable heros"... Dans le hip-hop comme dans l'avant-garde comme métier, artisanat, euh "champs agréé", c'est un geste qui revient tout ça - et fait le lien, je trouve, au-delà de la simple coïncidence technique (ou Technics, en l'espèce, hum hum).

Note donnée au disque :       
jacques d. Envoyez un message privé àjacques d.

A Nancy, la b.o. d'Eraserhead c'était chez Wave, le magasin de Gérad N'Guyen producteur des Disques du Soleil et de l'Acier, qu'elle fut disponible. Je repense aux platines tournant en simultané et plutôt que la référence à la décennie punk et ses musiques collage, je songe davantage aux Imaginary Landscapes de John Cage.