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Cathedral (G-B) › Cosmic requiem
- 1994 • Columbia/Earache CK 64326 • 1 CD
cd • 4 titres • 42:43 min
- 1Cosmic Funeral7.01
- 2Hypnos 1645.43
- 3A Funeral Request-Rebirth7.33
- 4The Voyage of The Homeless Sapien22.40
informations
1,2,4 produits et mixés par Gary Jennings, Lee Dorrian et Paul Johnson. Enregistré 16-23 Aout 1993. Mixé 10-14 janvier 1994. 3 : voir infos "Ethereal mirror".
Il s'agit de la version américaine du E.P. Statik Majik dans lequel Funeral-request est remplacé par la version album de Midnight Mountain, et qui présente un ordre différent.
chronique
"Cosmic requiem"... voilà un titre qui colle particulièrement bien à ce curieux délire que nous sert Cathedral depuis maintenant trois ans. Après le monument "Ethereal...", les anglais respectent leur cycle et livrent donc un E.P. enregistré à la maison. Avec 3 inédits sur 4 et un relookage significatif (mais inutile) d'un titre de "forest of Equilibrium", "Cosmic Requiem" et ses 42 minutes constitue l'amuse gueule le plus généreux parmi ceux que livrera le groupe. Le plus indispensable, aussi. Certes, "A funeral request-rebirth" n'apporte pas grand chose, puisqu'il ne s'agit que d'une accélération colorisée de la version originale (ça reste bien lent tout de même...), et même si le son des sessions d'"Ethereal" dont le titre est tiré et la frappe de Wharton l'éclairent d'une toute nouvelle puissance, le titre perd une part importante de son ambiance humide et nécromantienne... ils ont même viré le fameux hurlement de guitare du début! Pour le reste, c'est que du cadeau. Après deux albums aussi fondateurs et terminaux, mais aussi différents, que "Forest" et "Mirror", à quoi la bande à Dorrian pouvait-elle bien travailler? En toute logique, on va y retrouver du nocturne funéraire et lourdement doomeux, du rituel sauvage et lycantrope avec du bon gros Lee sous champignons, et cerise sur le gâteau, un long essai de 22 minutes en 8 parties (dont l'ultime "Lavatory logic"), bric à brac de doom, de primitif, de clairs de lune, de fumette et d'ether : l'opalescent "Voyage of the homeless sapiens". Loin de déforcer le tout, le son fait maison du Rhythm studio maintient la messe dans une ambiance noire et louche, malgré les ingrédients de plus en plus heureusement douteux que l'exploration décomplexée des délires narcosmiques ne cessent de mêler, pour sa plus grande saveur, au lourd metal du quatuor. Rien de bien délicat dans le sépulcral et néanmoins bierreux, voire footeux "Cosmic funeral", son orgue tout vieux et son refrain dégoulinant, sa deuxième partie molasso-groovy... et c'est justement ça qu'est bon. "Hypnos 164", déferlante hargneuse heavy thrash conduite par un Lee Dorrian possedé, a le très grand mérite de défourailler sévère tout en nous offrant une ambiance sorcière et allumée du meilleur goût (normal, c'est Cathedral). Et ce truc, là, ce gouleyant et interminable fourre-tout qui enchaîne les plans et les chapitres avec la brutalité d'un réveil durant plus de vingt minutes, c'est incontestablement ce qui pendait au nez du groupe, et donc au notre, depuis le premier jour. Les timings à rallonge dès l'aube "In memorium" n'étaient déjà pas le seul fait de la lenteur; Cathedral a toujours voulu installer des ambiances, décrire des lieux, varier ses lumières, surprendre... raconter. Après un album aussi ouvertement porté sur les substances que "The ethereal Mirror", c'est tout naturellement que les anglais se laissent aller à une longue suite un peu difforme en forme d'expérience. Parfaitement artisanal, planant, inquiétant, caverneux, puissant, hallucinogène, assez peu cohérent et forcément inégal, "The voyage of the homeless sapiens" est comme un petit trésor mal fagoté. Les atmosphères sont faites avec trois fois rien, on y entend passer des flûtes, des guitares claires et du mellotron, le voyage alterne les souterrains étouffants et les trips sous les étoiles, les systèmes brutaux et les nappes vibratiles, les gueulantes les plus sordides et les mélodies les plus candides... le tout saupoudré ici et là de quelques effets bizzaroïdes et délicieusement cheap, sans parler du monologue final, éructation solitaire particulièrement caverneuse et quasi incompréhensible, sur son lit de petit rire réverbéré, et qui s'achève en toute logique par le mot "Mushroom". 22 minutes... un titre qui pourrait tout aussi bien coller à un essai d'antropologie : tout ça pour en arriver au mot "mushroom"... c'est désormais acquis : Dorrian est un génie. Hautement réjouissant, "Cosmic Requiem" vient donc répondre partiellement à l'attente fébrile de la succession du monstrueux "Mirror". C'est vrai qu'avec le recul, on peut y voir assez clairement le côté grand guignol poindre le bout le son nez ("cosmic funeral" notamment), mais ça reste suffisamment excessif, douteux et aventureux pour qu'on s'y laisse aller avec délectation. Finalement, Cathedral n'a toujours été qu'un fabuleux conteur, un marchand de sable, un pourvoyeur d'histoires étranges et délirantes.
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- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Totalement chépèr et - Sheer Khan a bien raison de souligner cette dimension dans ses chros de cette période de Cathedral - complètement malade, insidieusement malaise, dans son grotesque à priori "rigolo"... Du mellotron voilé (le mellotron est-il d'ailleurs jamais autre chose que "voilé"...), des vocalises à la Hetfield/Nick Holmes (période Icon) mais sans le bouc, n'ayant pas du tout renoncé aux mélanges liquoreux/poudres/cachetons/etc., et ne faisant pas semblant d'avoir lu Milton alors que c'étaient en fait des comics ou de pulps, avec les archétypes retranscrits en version combi-spandex... La voix qui phase/flange, et au bout oui : ce gros tumulus mou de presque 23 minutes dans lequel on s'enfonce jusqu'à la lie. J'y reviens assez rarement, finalement, mais quand j'y reviens, c'est avec délectation. Et allez hop, je monte d'un cran le volume - terme qui avec ce disque prend aussi le sens 3D du bidule, comme si le son enflait, envahissant de plus en plus la pièce jusqu'à bouffer tout l'espace où devrait se trouver l'air qu'on respire, en temps normal. (Et ce disque ne l'est pas, voilà - "normal").
Message édité le 19-11-2021 à 11:24 par dioneo
- Note donnée au disque :
- Potters field › Envoyez un message privé àPotters field
quand même enorme ce maxi. et la pochette, même si piquée à un tableau connu, colle super bien à l'ambiance du bouzin.